Certaines personnes proches du pouvoir cinquantenaire n’ont pas encore fini de savourer les résultats du dernier classement de Doing business de la Banque mondiale que l’ONG Transparency international vient reléguer le Togo parmi les pays les plus corrompus au monde.
Il y a de ces rapports réalisés par des organisations neutres que le gouvernement n’aime pas voir ou entendre. Celui de Transparency international figure dans cette catégorie.
En effet, cette Organisation non gouvernementale, dans son édition 2019 publiée le 23 janvier dernier, classe le Togo à la 130è place sur 180, c’est-à-dire que le pays de Faure Gnassingbé fait partie de ceux qui sont les plus corrompus au monde. Il a obtenu une moyenne de 29 sur 100. En 2018, il occupait déjà la 129è position. Preuve que sa situation empire.
Pour avoir une idée claire et précise de l’état alarmant de la corruption au Togo, il suffit de se référer aux positions qu’occupent ses pays limitrophes ou d’autres de la sous-région. Le Bénin et le Ghana se partagent le 80è rang. Le Burkina Faso occupe le 85è, très loin de son voisin du sud. La Côte d’Ivoire se retrouve à la 106è place alors que le Niger se pointe à la 120è. Le Nigeria se classe à la 146è.
Le rapport de cette institution d’origine allemande fondée en 1993 par Peter Eigen montre le laxisme des gouvernants togolais dans la lutte contre la corruption. Les travaux de ses experts sont tellement pris au sérieux qu’en France, elle a le statut d’association à but non lucratif conformément à la loi de 1901. « Transparency International est l’organisation mondiale, issue de la société civile, en pointe de la lutte contre la corruption. Elle rassemble les peuples à travers une puissante coalition mondiale dans le but de mettre fin à l’impact dévastateur de la corruption sur les hommes, les femmes et les enfants dans le monde entier. La mission de Transparency International est d’instiguer des changements jusqu’à ce que le monde soit libre de toute corruption », renseignent ses archives.
Ce classement contraste avec le dernier rapport de Doing business qui laisse transparaître que le Togo a fait un bond de 40 places, se retrouvant au 97è rang et devenant ainsi le troisième pays le plus réformateur au monde.
Par rapport aux conclusions de Transparency International, s’il y a progrès dans l’assainissement du milieu des affaires, il se fait alors avec une forte dose de corruption.
Ce qui amène à se demander ce que fait exactement la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) pour stopper l’hémorragie ou la contenir. En 2012, Faure Gnassingbé lui-même a reconnu que les richesses du Togo sont détenues seulement par une minorité. Sans plus de précision ni d’action rigoureuse pour l’endiguer.
Si ce gendarme anti-corruption a été créé par la loi la loi n°2015-006 du 28 juillet 2015, à l’œuvre, il peine à répondre aux attentes des citoyens. Depuis quatre (4) ans que cette institution existe, aucune de ses enquêtes n’a débouché sur une interpellation des présumés faussaires de l’économie togolaise. Certes, elle a saisi début novembre dernier la justice pour deux affaires : la dilapidation d’une partie des fonds de participation des Eperviers à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013 en Afrique du Sud estimés à plus de 600 millions de FCFA et le détournement de la bagatelle de 26 milliards de FCFA destinés à la construction de la route Lomé-Vogan-Anfoin, longue d’une soixantaine de Km.
La saisie du Procureur de la République s’apparente beaucoup plus à un coup de communication qu’autre chose, surtout que dans le pays, les scandales financiers se comptent à la pelle.
Pourtant, la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées souligne sur son site internet : « Véritable obstacle à la bonne gouvernance et au développement harmonieux des pays, la corruption est un fléau redoutable qu’il faut prévenir et réprimer ».
Très sentencieux, le site d’informations Togonyigba.info estime que « le vol est encouragé au sommet de l’Etat » parce que le Togo est un pays où « personne ne rend de compte à personne ». La HAPLUCIA dans ce cas ne serait qu’un organe de plus créé juste pour faire plaisir à ceux qui réclament sa mise en place.
Source : L’Alternative
Source : 27Avril.com