Le Togo et son Doing Business : L’histoire d’un impuissant qui découvre sa première érection…

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S’il y a une nouvelle trouvaille  qui fait jubiler encore
le pouvoir de Lomé ces derniers jours, c’est bien le classement de
DOING BUSINESS 2019. Classement dans lequel le Togo occupe pour la
première fois la tête du classement sur le plan africain et troisième au
rang sur le plan mondial. DOING BUSINESS se prête à ce jeu de
classement depuis plusieurs années. Et donc cette pratique n’est rien
d’innovant ou de nouveauté contrairement à la particularité que lui
flanquent les autorités togolaises.

La Société financière internationale, bras privé de la Banque
Mondiale a publié le 24 octobre dernier le rapport DOING BUSINESS dans
lequel l’on voit octroyer au Togo la place du premier réformateur en
Afrique. Cependant ce qui suscite la curiosité, c’est le tollé que cette
information engendre dans le rang des dirigeants togolais et la
surprise avec laquelle ils ont accueilli l’information. Celui qui fait
bien son travail, ne peut être surpris de ses résultats.

L’on préfère clamer haut et fort « le Togo est premier réformateur en Afrique » profitant abusivement de la gratuité des réseaux sociaux pour agresser les internautes sur un fait banal. Cette autosatisfaction est sur toutes les lèvres. Et les autorités s’en réjouissent comme si le Togo passait le cap du pays sous-développé en pays développé ou encore du pays économiquement à terre à la première puissance économique du monde.

De la 156ème  place à la 137ème  au classement
général, cette position en dehors des autorités n’émeut guère les
économistes avisés ou encore moins le peuple togolais.

Les autorités se cachent sous le vocable de « Togo, un pays
réformateur » pour ignorer les réalités économiques du pays et le
quotidien des Togolais. D’ailleurs les pays africains qui baignent dans
l’émergence ont dépassé depuis plusieurs années cette étape de réformes
sans qu’il y ait ce bruit au tour.

L’on a l’impression que les dirigeants aiment se faire applaudir par
l’extérieur, alors qu’en réalité s’il y a vraiment des avancées
économiques qui se transmettent dans le quotidien de la population,
c’est le peuple qui sera le premier à les applaudir.

La réalité des climats des affaires au Togo n’a rien avoir avec ces
rapports et classement qu’on pond souvent dans les institutions
internationales et qui sont à la limite douteux.

Les opérateurs économiques crient au secours, le Port autonome,
cerveau de l’économie togolaise est anémié, les quelques infrastructures
construites ici et là se dégradent après quelques temps d’usage, en
témoigne le lourd pont de contournement dénommé échangeur qui coule
comme un toit de paille. Le Togolais a du mal à se trouver un repas par
jour et…c’est la situation dans le pays, une situation minée par la
corruption, la restriction des libertés et la mauvaise gouvernance sur
fond d’impunité.

Bref, contrairement à ce que les institutions internationales ou ces
partenaires en développement tentent de faire croire avec la complicité
suspecte du Togo, le climat des affaires au Togo est délétère, très peu
sont ceux qui arrivent à s’en sortir.

Au moment où le pays s’effondre sous le poids d’un Plan National de
Développement qui se sclérose parce que mal orienté, l’on a besoin des
actions concrètes.

L’heure n’est plus à se contenter des performances sur papier ou de
chercher à faire du bling-bling au tour de ce classement  mais le
Togolais veut un mieux-être, une nette amélioration dans son quotidien.
Sinon, le complexe développé par les autorités togolaises autour de ce
classement sera comparable à l’émotion d’un impuissant qui découvre une
première érection.

Amos Dayisso |

Source : Togoweb.net