La performance du Togo dans le classement Doing Business 2020 de la Banque Mondiale est saluée par tous les acteurs. Le pays a gagné 40 places et est classé 97e sur les 190 pays évalués. Il est, par ailleurs, le seul pays d’Afrique de l’ouest en deçà de la centième place.
Cette performance, qui est le résultat d’un leadership et d’une volonté politique affirmée, est un pari gagné pour la République togolaise et pour son Président, Faure Gnassingbé, qui avait fixé l’objectif de faire du Togo le premier réformateur de la sous-région en 2020, indique un communiqué publié par Jeune Afrique ce jour.
Mais, précise le texte, ce résultat n’est pas une fin en soit, qui cite le Chef de l’État lors de la cérémonie de présentation de ces résultats.
C’est même une obligation, tant le Togo ne peut faire l’économie d’un environnement des affaires compétitif, base à partir de laquelle exploiter ses avantages comparatifs nombreux. Ces avantages, ce sont ceux d’une plateforme financière internationale, Lomé, où la Société financière internationale vient de s’installer. Ce sont aussi ceux d’un carrefour du commerce Ouest-africain, nœud infrastructurel stratégique au cœur d’une communauté économique de 300 millions de personnes, la CEDEAO, formalisé par un réseau routier en pleine rénovation, un port en eaux profondes ultramoderne et un aéroport inauguré en 2016, hub de la compagnie montante Asky.
L’environnement économique salué par Doing business doit permettre au Togo de continuer d’attirer les investissements privés dans le cadre de son Plan national de développement (PND, 2018-2022), après avoir ces dix dernières années réorganisé son agriculture, modernisé son industrie minière et rattrapé son retard infrastructurel, avec le soutien de ses partenaires publics.
Le Togo, 3e meilleur réformateur au monde
Les progrès fulgurants du Togo au classement Doing Business 2020 ne viennent pas de nulle part. Le score du pays a évolué en dents de scie depuis une demi-douzaine d’années et dès l’année 2018, avec la mise en place d’une unité dédiée, le pays a réalisé un gain de 19 places, soit la plus importante progression dans le monde et ce, grâce aux réformes audacieuses mises en œuvre par le pays. Il faisait déjà partie des cinq pays africains figurant parmi les dix meilleurs réformateurs au monde, avec Djibouti, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda.
Dématérialisation des procédures administratives
En 2018, Doing Business saluait notamment la mise en place de systèmes en ligne permettant de payer l’impôt sur le revenu des sociétés et de déclarer la taxe sur la valeur ajoutée. Le Togo avait aussi accéléré le processus de vérification de la disponibilité du nom de l’entreprise en mettant pleinement en œuvre son guichet unique en ligne. Le pays avait déjà commencé son processus de dématérialisation dans le domaine du permis de construire et de l’enregistrement de la propriété, applaudi cette année par Doing Business.
Numéro 1 des pays qui ont le plus progressé au monde dans le classement de Doing Business 2020
Premier pays du classement Doing Business 2020 en termes de gain de places, le Togo est suivi par l’Arabie Saoudite et la Jordanie.
Outre l’enregistrement de la propriété, le pays a déployé des efforts particuliers dans les domaines de la création d’entreprise, l’obtention du permis de construire, le raccordement à l’électricité et l’obtention de crédit, le hissant au 1er rang en Afrique et 15ème au monde. Cinq séries de réformes ont donc permis au pays de réaliser un gain de quarante places :
Démarrer une entreprise
Le Togo a poursuivi les efforts entamés depuis des années en mettant en place un guichet unique de création d’une entreprise et en réduisant drastiquement les procédures, le coût et le temps nécessaire à leur enregistrement.
Traitement des permis de construire
Le Togo a facilité la gestion des permis de construire en réduisant les frais liés à cette procédure et en adoptant un portail en ligne pour la soumission des demandes. Cette dernière initiative a également permis de rendre plus transparente la gestion des permis de construire, puisque les documents requis, les redevances dues ou le processus d’accord préalable sont désormais disponibles en ligne. Le pays a également amélioré le contrôle de la qualité de ses bâtiments en réglementant leur inspection avant, au cours et à la fin de leur construction, avec la possibilité de délivrance de certificat de conformité à la fin de la visite.
Obtenir de l’électricité
Le Togo a rendu l’électricité moins onéreuse en réduisant davantage les délais des travaux de connexion ainsi que les frais relatifs aux nouvelles connexions. La baisse des frais de raccordement en moyenne tension a été de 50 % en 2018, après une première réduction de 30 % en 2017.
L’enregistrement et le transfert de propriété
Le Togo a facilité l’enregistrement de la propriété en rationalisant les procédures, à travers la mise en place d’un guichet unique, et en réduisant les coûts dédiés. Les frais d’enregistrement sont passés de 4% de la valeur de la propriété à un montant fixe de 35 000 FCFA (contre 9% en 2012).
J’ai eu le plaisir au lendemain du lancement du rapport pays de m’entretenir avec M. Vice Président de la Banque Mondiale pour les infrastructures sur l’évolution des réformes économiques ayant valu à notre pays ses belles performances…
— Faure E. Gnassingbe (@FEGnassingbe)
Obtenir un crédit
Le Togo a amélioré l’accès aux informations de crédit en élargissant la couverture du Bureau d’information sur le crédit (BIC), mis en oeuvre depuis 2016 dans le cadre des directives de l’UEMOA. Cette incitative vise à réduire l’asymétrie d’informations entre les prêteurs et les emprunteurs et à améliorer la supervision de l’activité de crédit pour, au final, accroître l’accès à ces services à des coûts réduits. Le gouvernement a pour ce faire adopté une loi permettant d’accélérer le renseignement de la base de données du BIC, notamment de la part des grands facturiers (eau, électricité, télécoms).
Source : l-frii.com