Le Sahara occidental contrôlé par le Maroc, mais revendiqué par le Polisario

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Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est contrôlé pour l’essentiel par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario.

Rabat, qui considère ce vaste territoire comme partie intégrante du royaume, propose une large autonomie sous sa souveraineté.

Le Polisario, soutenu par Alger, a proclamé une République arabe sahraouie démocratique (RASD) et réclame un référendum d’autodétermination. Il contrôle environ 20% du Sahara occidental, le long des frontières algérienne et mauritanienne.

Territoire quasi désertique

Ce territoire quasi désertique de 266.000 km2 est riche en phosphates et dispose de plus de 1.000 km de côtes très poissonneuses sur l’Atlantique.

Coupé du nord au sud depuis les années 80 par un « mur de défense » -comme l’appellent les autorités marocaines- long de 2.700 km, il compte plus d’un demi-million d’habitants.

Laâyoune, l’ancienne capitale située dans la région administrée par le Maroc, Dakhla et Smara en sont les principales villes.

De 100.000 à 200.000 réfugiés –selon les sources, en l’absence de recensement officiel– sont par ailleurs installés dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, à 1.800 km au sud-ouest d’Alger et proche de la frontière avec le Maroc.

Le Sahara occidental est le seul territoire sur le continent africain dont le statut post-colonial n’a toujours pas été réglé.

Ce conflit continue d’empoisonner les relations entre l’Algérie et le Maroc, dont les frontières sont fermées depuis 1994.

‘Murs’

En 1975, la Cour internationale de justice de La Haye se prononce pour l’autodétermination de la population. Cette décision est suivie par une « Marche verte » à l’appel du roi Hassan II, mobilisant 350.000 Marocains pour marquer « l’appartenance » du territoire au royaume.

En 1976, le Polisario proclame la RASD, avec le soutien de l’Algérie et d’alliés historiques comme Cuba ou l’Afrique du Sud.

Le mouvement est dirigé depuis juillet 2016 par Brahim Ghali, qui a succédé à son dirigeant historique Mohamed Abdelaziz.

En 1979, le Maroc prend le contrôle de la quasi-totalité du Sahara occidental après que la Mauritanie a renoncé à sa partie du territoire. Plusieurs « murs » de protection ont été édifiés contre les incursions du Polisario.

Après 16 ans de guerre, un cessez-le-feu entre en vigueur en 1991.

Impasse

Depuis cette date, une Mission de l’ONU (Minurso) est déployée pour surveiller le cessez-le-feu au Sahara occidental, en attendant que soit défini le statut de ce territoire. Son quartier général se trouve à Laâyoune. Ses relations ont parfois été tendues avec les autorités marocaines.

Un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU est constamment repoussé depuis 1992 en raison de désaccords continus sur la composition du corps électoral.

L’admission de la RASD au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue Union africaine) en 1984 avait provoqué le départ du Maroc, qui a été réintégré à sa demande en janvier dernier, après plus de trente ans d’absence.

Nouvel émissaire de l’ONU

Le retrait par le Maroc fin février, puis par le Polisario fin avril, de la zone tampon de Guerguerat, un no man’s land situé à la frontière avec la Mauritanie, relance les espoirs d’un règlement négocié du conflit.

Le 28 avril, le Conseil de sécurité adopte une résolution de soutien à une reprise des négociations et prolonge d’un an le mandat de la Minurso.

Le 16 août, l’ancien président allemand Horst Koehler est nommé nouvel émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental.

Il doit débuter lundi à Rabat sa première tournée de consultations, qui le conduira également en Algérie et en Mauritanie avant un briefing devant le Conseil de sécurité.

CamerounWeb.com