Le RNDP exige la libération des « otages politiques » et interpelle la CEDEAO

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La Rassemblement national pour la démocratie et le panafricanisme (RNDP), dans cette déclaration, rappelle que la libération des prisonniers politique était l’une des préoccupations de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Il interpelle la CEDEAO sur le refus du régime de Faure Gnassingbé de s’exécuter. Lire !

Le RNDP interpelle la CEDEAO au sujet des otages politiques au Togo

La libération des détenus d’opinion et politiques, véritables otages que le régime dictatorial RPT/UNIR utilise comme monnaie d’échange dans la lutte de libération nationale, était l’un des préalables que la Coalition des 14 exigeait avant de commencer le fameux dialogue « Lomé 2018 » qui s’avéra être un pseudo-dialogue. Seule une cinquantaine d’otages furent libérés à compte-gouttes alors que beaucoup demeurent encore en prison et que beaucoup d’autres encore sont portés disparus.

D’ailleurs, ceux qui ont été affranchis sont vite remplacés par de nombreux citoyennes et citoyens innocents kidnappés soit au cours d’une marche pacifique, soit au cours d’une conférence de presse soit chez eux ou dans d’autres circonstances comme par exemple les rafles nocturnes. Parmi eux figurent Joseph Eza, Messenth Kokodoko, Assiba Johnson et Foly Sachivi qui sont des défenseurs des droits de notre peuple conformément aux textes internationaux et à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

La feuille de route de la CEDEAO sous la présidence de Faure Gnassingbé a repris cette exigence et d’autres revendications comme le lever du siège des villes septentrionales et les réformes avant les élections. Ce n’est pas un secret de polichinelle que le régime dictatorial s’entête à ne pas vraiment appliquer les recommandations de la CEDEAO qu’il considère comme une carte de menus.

C’est pourquoi le Front Citoyen Togo Debout de la société civile a organisé le 3 novembre passé une grande manifestation pour exiger la libération de tous les otages détenus dans les prisons de la dictature.

C’est pourquoi aussi l’otage Foly Satchivi, premier porte- parole du mouvement « En Aucun Cas « emprisonné depuis le 22 août 2018 et dont la santé est fragile et inquiétante, a courageusement commencé, le 12 novembre, une grève de la faim de 72 h reconductible pour exiger sa libération et celle de tous ses codétenus.

Face à la passivité coupable de la CEDEAO vis- à vis des agissements réfractaires et antidémocratiques de Faure Gnassingbé, le RNDP, très inquiet de la situation arbitraire et misérable des otages du système RPT/UNIR et préoccupé par l’avenir du Togo et de son peuple interpelle la CEDEAO pour qu’elle :

1) Reconnaisse et condamne officiellement les actes barbares et terrifiants commis par les forces de répression depuis le 19 août 2017 dont les marcheurs pacifiques et aux mains nues et les populations civiles ont été et sont encore victimes. La responsabilité de ces actes criminels repose sur les épaules de Faure Gnassingbé qui est aussi chef suprême des forces armées et ministre de la défense ;

2) Exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et politiques et le lever du siège de toutes les villes concernées ;

Le RNDP voudrait saisir cette occasion pour attirer l’attention de la CEDEAO sur :

a) L’inconstitutionnalité de la nature du régime RPT/UNIR qui est une dictature. En effet, dans la constitution en vigueur il est dit : – alinéa 3 : … ». décidé à bâtir un Etat de droit dans lequel les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques et la dignité de la personne humaine doivent être garantis et protégés. Alinéa 4 … ».Proclamons solennellement notre ferme volonté de combattre tout régime politique fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice.

b) L’illégitimité de Faure Gnassingbé. Il s’est emparé du pouvoir après un coup d’Etat sanglant et l’élection présidentielle frauduleuse d’avril 2005 s’est terminée dans un bain de sang, un holocauste ! La CEDEAO a couvert cette mascarade électorale ! Au demeurant, Faure Gnassingbé n’a jamais par la suite été bien élu. Au regard de la constitution, Faure Gnassingbé est un criminel dont le crime d’avoir fait un coup d’Etat est imprescriptible ! La contestation ferme et permanente de son pouvoir par le peuple depuis le 19 août 2017 est désormais irréversible !

c) L’usurpation du pouvoir faite par Faure Gnassingbé. Il découle des paragraphes précédents que l’actuel président de la république est un usurpateur. Il a encore usurpé son troisième mandat au regard de la constitution originelle de 1992 : « En aucun cas nul ne peut exercer plus deux mandats » !

En conclusion, il résulte de ce qui est écrit ci-dessus que Faure Gnassingbé est le problème et que sa démission exigée par le peuple et la constitution est la solution. La dictature que la constitution appelle à combattre ne peut, en aucun cas, organiser les prochaines élections pour chercher frauduleusement à se maintenir encore au pouvoir comme d’habitude. Dès lors, il conviendrait donc de les suspendre pour laisser se poursuivre le processus de libération enclenché le 19 août 2017, processus devant aboutir impérieusement à la démission de Faure Gnassingbé et à la mise en place de la Transition avec une constituante chargée des réformes. C’est seulement ainsi que, dans un climat véritablement apaisé, des élections démocratiques, transparentes et supervisées par la CEDEAO pourraient avoir lieu. Mais en attendant ces moments historiques la CEDEAO devrait prendre des mesures contraignantes pour obtenir immédiatement la libération de tous les otages et le lever de l’Etat de siège.

Nous pensons que le temps du divorce est venu car à vouloir toujours protéger ce criminel la CEDEAO court le risque de perdre son âme. Cette institution, déjà peu reluisante, joue désormais au Togo sa crédibilité et son avenir. Les peuples de la sous-région la regardent, les peuples africains l’observent !

Fait, à Paris, le 13 novembre 2018
Pour le RNDP, le Président
Dr Ati Antoine RANDOLPH
Contact : [email protected]

Source : www.icilome.com