LE RIVAGE DES PLEURS

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Quand détresse devient unique manteau étoilé
Quand espoir n’est que blanc linceul
Quand de gueule ne remonte que goût de cendre
et des luttes vaincues l’espoir fracassé

Quand pèse bas l’horizon en grisaille d’azur
Quand organisation devient meute affolée
Quand l’opposition tourne chasse gardée
et contestation commerce et comptoirs

Quand révolte maraude en prise de butin empressée
Quand enfance vire naïf martyr
Quand savoir flirte avec délit
et la culture, apanage de riche inculture

Quand dame faucheuse rudoie fidèle compagne
Quand matraque et poudre solides et lestes
Quand meurtre et crime fidèles de hasard
et Ablodé-Gbadja joyeux signal des grenailles

Quand pillage admiré décoré d’exploit
Quand nos lieux et prières de Dieu désertés
Quand trônent fraternels lupanar et mouroir
Et blanc de l’œil phosphorescence de tristesse

Quand grain rare et pitance incertaine
Quand semis maigres morts aux glaneurs
Quand hygiène croupissement scrofuleux
Et roi-cafard en cours universelle

Quand vacillement des lucioles embrigadées
Et peur, lumignons de clartés d’éternité
Alors la mâle fière assurance
Claudiquer hors nos pompes embourbées
Pour sûr !
nous sommes sur les rivages de la terre de nos aïeux

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