Le repli identitaire, un piège à con contre la candidature unique de l’opposition

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Lorsque nous prenons le prétexte du repli identitaire pour justifier des candidatures multiples, celà me fait un peu sourire. Si les électeurs ne peuvent s’identifier à un candidat que lorsque ce dernier est l’un des leurs, que se passera-t-il au 2nd tour pour un report des voix, lorsque ce dernier ne serait pas l’un des leurs ? Voulez-vous nous dire que ce ne sont rien que les gens du sud qui avaient voté Gilchrist en 1998 avant qu’il ne batte le Président Gnassingbé Éyadéma ? Est-ce rien que le vote des populations du sud qui avait permis à Akitani Bob de battre le fils de ce même Gnassimgbé Éyadéma en 2005 ? Quoiqu’il en soit, j’aimerais bien comprendre en quoi un Kabyè s’identifie plus à un Bassar, à un Moba ou à un Tchokossi et moins à un Guin, à un ana ou à un Ewé ? Je vous l’ai dit et je le répète aujourd’hui : ce facteur du repli identitaire est bien négligeable car le « changement » est actuellement le seul programme de société qu’attendent les togolais ou la seule identité à laquelle ils se réfèrent sans distinction aucune. Si ce facteur était important comme l’on voudrait nous le faire croire, je ne verrais pas en quoi un Bassar, un Kabyè, un Lamba ou un Tchokossi s’identifierait mieux à Gogué qui est en réalité un moba !? Seuls les Moba devraient se retrouver en lui. Voulez-vous insinuer que les communautés linguistiques qui n’ont jamais vu un des leurs participer à une élection présidentielle dans notre pays, n’ont jamais voté en faveur du changement ? Si tel est le cas alors, demandons à chaque groupe communautaro-linguistique de notre pays d’envoyer chacun un candidat afin de les exhorter à mieux s’identifier à ce dernier. Ainsi, à l’issue de ce scrutin à caractère régionaliste ou tribal avec 43 candidats, à l’image des 43 communautés linguistiques qui composent notre pays, nous verrons à quoi ressemblerait le Président qui en serait issu !? Lorsque les élections se déroulent dans un contexte comme celui actuel du Togo, tout est question de prétexte pour justifier une décision. Avec donc les trois candidatures face à Faure Gnassingbé, ce dernier prendrait pour argument l’émiettement des voix afin de s’octroyer une victoire au premier tour. Et là, notre bataille serait rangée pour faute de coordination pour revendiquer une quelconque victoire. Par contre, avec la candidature unique, toutes les activités seraient coordonnées jusqu’à la victoire finale. Ne prêtons donc pas le flanc au RPT-UNIR.

Tsévié, le 23 septembre 2019

Pimpou Napo, membre du Bureau politique des FDR

Source : telegramme228.com