Par Serge Lemask
Mercredi après-midi, l’ambiance a été électrique sur le Boulevard Jean-Paul II (tronçon Lomé-Vogan-Anfoin). Les populations riveraines du boulevard surnommé « La route de la honte » ont exprimé leur ras-le-bol.
Exaspérées par les cyclones de poussières que dégage quotidiennement le Boulevard Jean-Paul II aux passages des véhicules, les populations riveraines ont déversé leur fiel dans la rue en y posant des barricades. D’après eux, vivre dans cette zone est un véritable chemin de croix. Les caniveaux en construction inondent après une petite pluie et entrainent la stagnation des eaux usées. Et pendant la sécheresse, la poussière devient leur “amie inconditionnelle“.
« Ce que nous vivons tous les jours est insupportable. Cela fait un long moment que le gouvernement a promis de réhabiliter cette route mais il ne le fait pas. C’est nous qui en pâtissons. Les autorités passent rarement par ici et même lorsqu’elles le font, elles sont en voiture et ferment hermétiquement les vitres. Nous sommes dépassés par cette situation», a pesté un des riverains rencontré sur les lieux.
En prélude à ce mouvement spontané des populations riveraines, le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) a tenu dans la matinée, une conférence de presse sur le site pour attirer l’attention des autorités. Pour le CRAPH, cette partie du boulevard Jean-Paul II de Lomé est une calamité.
« La voie bitumée mais en piteux état a commencé par voler en éclats sous l’action des bulldozers pour faire place à la nouvelle. Petit à petit, la base pour une route très solide se pose. Du collège Saint Joseph jusqu’au carrefour AGETUR-Ecobank, graviers et ciment y ont été déversés et nivelés. Au passage des véhicules ou engins à ce niveau où les graviers et le ciment jouent malheureusement le rôle de bitume, le cyclone de poussière dépasse parfois de loin celui que produisent les cimenteries. Même en l’absence de la radiographie ou tout autre examen clinique appliqué sur les usagers, les riverains plus particulièrement, l’on peut se rallier sans hésitation du côté de ceux qui parlent déjà de riverains mourants », lit-on dans la déclaration liminaire.
En effet, c’est depuis le scandale financier orchestré par le ministre des Transports et des infrastructures, Ninsao Gnofam et le groupe CECO BTP dans le détournement des milliards destinés au financement de la route Lomé- Vogan -Anfoin , dont la fin des travaux était initialement prévue pour la fin d ‘août 2015, que le calvaire de ces populations riveraines a commencé.
Lors de son passage devant les élus du peuple le 17 juin 2016, Ninsao Gnofam avait promis qu’une issue favorable sera vite trouvée à cette situation puisque les travaux seraient confiés à une entreprise Btp chinoise. Visiblement, une promesse chimérique. En attendant, les riverains en font les frais au prix de leur santé. Et comme à l’accoutumée, les autorités se murent dans leur silence coupable.
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