Le président gabonais Ali Bongo a quitté lundi le Maroc pour Libreville où il participera mardi, après deux mois et demi d’absence de son pays, à la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement, a-t-on appris dans l’entourage du chef de l’Etat. « Les médecins ont estimé que ce voyage ne présentait aucun danger pour sa santé », après deux mois de convalescence à la suite d’un accident vasculaire cérébral, selon la même source.
La santé du chef de l’Etat gabonais alimente les spéculations dans son pays, en l’absence d’information officielle détaillée sur le sujet depuis son hospitalisation le 24 octobre dernier à Riyad et son transfert dans un hôpital militaire à Rabat puis dans une résidence privée de la capitale marocaine.
Après deux mois et demi d’incertitudes, deux mois et demi de rumeurs les plus folles, deux mois et demi de polémiques, Ali Bongo est de retour au Palais du Bord de mer.
Les dernières images du chef de l’Etat remontent à ses voeux, le 31 décembre, avec une courte vidéo enregistrée depuis Rabat, dans laquelle il a reconnu souffrir de problèmes de santé, mais a assuré qu’il se remettait.
Lundi dernier, une tentative de coup d’Etat a eu lieu au Gabon, les putschistes avaient entre autres justifié leur action par les conséquences de l’état de santé du chef de l’Etat sur la gestion du pays. Ali Bongo, chef suprême des armées, ne s’est pas exprimé depuis ces événements.
«Une réponse à ceux qui pensaient que le pays était en pilotage automatique»
La formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau cabinet présidentiel gabonais a été annoncée samedi soir dans des vidéos enregistrées au Maroc. Les ministres devant prêter serment devant le président de la République, comme le prévoit l’article 15 de la nouvelle Constitution gabonaise, la cérémonie prévue mardi devrait donc être l’occasion de la première apparition officielle d’Ali Bongo, 59 ans, devant ses concitoyens après son retour dans son pays. Ces derniers ne manqueront pas de guetter sa capacité à tenir l’audience de prestation de serment.
Pour la présidence, ce retour est placé sous le signe de « la normalisation » après la nomination d’un nouveau gouvernement et l’entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale qui avait été dissoute en avril dernier par la Cour constitutionnelle, ses pouvoirs transférés au Sénat. Selon une source proche du pouvoir « c’est une réponse à tous ceux qui avaient l’impression que le pays était en pilotage automatique ».
Enfin, Ali Bongo va-t-il retourner rapidement à Rabat ou bien restera-t-il au Gabon, même s‘il n’est pas exclu qu’il effectue des aller-retour à l’extérieur pour des soins) ?
Ali Bongo préside le Gabon depuis la mort de son père, Omar, en 2009. Il a été réélu de justesse en 2016 avec moins de 6 000 voix d’avance sur l’opposant Jean Ping, ancien président de la commission de l’Union africaine, au terme d’un scrutin contesté et qui a donné lieu des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre.
Source : www.cameroonweb.com