« La vraie valeur d’un homme réside, non dans ce qu’il a, mais dans ce qu’il est », (Oscar Wilde)
Plus rien ne nous étonne. On aura beau jeu de tempêter. Tant que le régime RPT/UNIR ne trouve pas en face un adversaire de taille, un concurrent à sa mesure, il déroulera et déroulera encore. Profitant d’une accalmie insufflée dans le landerneau politique par les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao et leur plan de sortie de crise, le pouvoir fonce droit vers des élections aux lendemains incertains. En attendant, tout semble jouer en sa faveur. Une fois encore, tout porte à croire que le peuple togolais et toute l’opposition se sont laissé happer. Le peuple, pour avoir démissionné…trop tôt alors que l’objectif est loin d’être atteint ; et l’opposition réunie au sein de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition pour avoir accordé du crédit à la bonne foi de la Cedeao.
Redémarré sur des chapeaux de roues alors que rien, mais alors absolument rien ne s’y prêtait, le processus électoral a atteint déjà un certain niveau de préparation. Insoupçonné. Si bien que du côté du pouvoir, on semble railler une opposition confrontée au choix cornélien de prendre le train électoral en marche, ou de le regretter à jamais. Les Chefs d’Etat pourront-ils, dans une démarche de bon aloi, remettre tout le processus à plat et recommander la reprise du processus dans des conditions optimales de transparence ?
Même si nous ne misons que deux centimes sur cette éventualité, au nom de la paix et de la stabilité que la Cedeao prétend défendre et soutenir dans notre pays, l’affirmative devrait l’emporter. En tout cas, c’est ce que nous souhaitons tous. Disons plutôt tous ceux qui aspirent à une paix véritable et à une solution négociée. La Cedeao a indiqué une voie pour des élections crédibles dans notre pays, via des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Si une fois encore la délégation de la Cedeao pose un lapin aux protagonistes de la crise, notamment la C14 qui attend ses clarifications, alors oui, elle devrait rouler pour Faure Gnassingbé et collabos.
Au jeu de la roublardise et de la force brute, le pouvoir Faure Gnassingbé a toujours été champion. C’est inscrit dans son ADN. Et comme plus rien ne peut nous surprendre, le pouvoir pose à nouveau des actes qui démontrent à tous et à suffisance sa pleine maîtrise de la situation. La hausse inattendue du prix du carburant à la pompe depuis hier témoigne de ce que plus rien n’inquiète le pouvoir. De fait, sans avoir la pleine conviction de contrôler une situation qui semblait explosive il y a peu, aucun régime, aussi despotique soit-il ne peut se risquer à prendre des mesures, de surcroît impopulaires. On se rappelle d’ailleurs qu’à la hussarde, les gouvernants togolais avaient annoncé une baisse du prix du carburant à la pompe, comme pour appâter les citoyens. De guerre lasse. De toute évidence, les jours à venir risquent d’être pires…si les Togolais ne reprennent pas leur destin en main.
Meursault A.
Source : Liberté
27Avril.com