Le pouvoir de Lomé ciblé dans un rapport de la LTDH

0
391

La Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) a rendu public mercredi à Lomé, un rapport sur la situation des droits de l’homme au Togo intitulé ‘Togo : la terreur contre le peuple’. Ce rapport couvrant la période allant du 31 juillet 2018 au 27 avril 2019, accable aussi bien le gouvernement togolais que les organisations onusiennes accréditées dans le pays de Faure Gnassingbé.

Si au premier, la ligue présidée par Me Célestin Agbogan fait grief d’avoir commis durant ces 8 mois plusieurs violations des droits de l’homme, elle reproche aux secondes d’avoir fait preuve de ‘parti pris’ dans la résolution de la crise politique que le Togo a traversée, avec en toile de fond les réclamations relatives au retour à la Constitution de 1992 et les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Ce n’est pas la première fois que cette organisation cible le gouvernement togolais. Il est clair dans les prochaines heures, celui-ci réagira. Tout au long de cette trentaine de pages, la LTDH fait état des violations qui ont été observées à Lomé, Agoè, Adidogomé, Bè, Baguida, Kpogan dans la région maritime, Anié, Kpalimé et Atakpamé dans la région des plateaux, Sokodé et Kparatao dans la région centrale, Bafilo, Alédjo Kadara et Kara dans la région de la Kara et Mango et Dapaong dans la région des Savanes. «La situation des droits de l’homme au Togo est un sujet qui suscite beaucoup de polémiques depuis des années. Alors que les tenants du pouvoir et leur partisans tentent toujours de réfuter systématiquement les allégations de violations qui leur sont reprochées, force est de constater que le Togo n’est pas un exemple à suivre en matière de respect des droits de l’homme et d’exercice des libertés fondamentales », souligne le rapport. L’organisation de défense des droits de l’homme y dénonce des assassinats et des tentatives d’assassinat, des atteintes à l’intégrité physique, des maltraitances psychologiques, des destructions, des extorsions de biens, des pillages et des vols.

La ligue parle à ce propos de vandalisme du siège du Parti national panafricain (PNP) en octobre 2018 par « des agents malintentionnés sous contrôle des forces de l’ordre lourdement armées». Elle relève aussi des disparitions forcées, des tentatives d’enlèvement et des menaces, notamment la chasse aux militants de partis politiques lancée depuis le 19 août 2017. Des exactions sont commises, selon Me Agbogan et ses collaborateurs sur des mineurs : « les enfants ont été la cible des agents de sécurité dans la répression des manifestations depuis le 31 juillet 2018, en décembre 2018, un enfant de 12 ans a été fauché par balle à bout portant». Le rapport indique aussi des entraves aux libertés publiques et parle longuement de la situation des détenus politiques libérés et placés sous contrôle judiciaire, des opérations de maintien d’ordre sont transformées en opérations de police judiciaire, la partialité des juges, les préfets sont mis à contribution. Il dénonce des cas de traitements cruels, inhumains et dégradants, le traitement des défenseurs des droits de l’homme.

En guise de recommandations, la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) lance à l’endroit de l’Etat togolais, d’éviter la fuite en avant dans le cadre de la résolution des crises en adoptant des mesures concrètes, de protéger les défenseurs des droits de l’homme, de procéder à la libération des défenseurs des droits de l’homme et garantir la liberté de manifestation entre autres. A l’endroit des organisations onusiennes et la communauté internationale, elle demande de s’impliquer réellement dans la résolution de la crise politique togolaise tout en évitant le parti-pris, d’apporter leur soutien au peuple togolais pour la jouissance de la liberté de manifestation, d’encourager les gouvernants à trouver des solutions durables aux problèmes récurrents, et d’agir réellement pour la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO.

Source : Togoweb.net