Quel sera l’apport des sociétés d’Etat au Trésor public conformément aux promesses retenues par la loi de Finances 2018 ? Groupe Togo Telecom, Société Aéroportuaire de Lomé-Tokoin SALT, Port Autonome de Lomé PAL, la loterie Nationale Togolaise (LONATO), la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT), la CEET, Hôtel Sarakawa, BTCI, UTB… combien rapporteront-ils au Trésor public en 2018 ?
Ayant fustigé le vote de la Loi de Finances 2018 (LF2018), le groupe parlementaire ANC a sorti un document justifiant sa position. Dans les lignes de cet exposé, on tombe des nus quand on apprend ce que le porte de Lomé, cette énorme société d’Etat, appelée poumon économique du pays compte verser au Trésor public. 2 milliards de F CFA en 12 Mois, mais aucune assurance quant à l’effectivité de cette promesse.
« Du Port Autonome de Lomé dont les contributions en dividendes n’ont point évolué malgré les énormes investissements engagés, notamment le 3ème quai et Lomé-Container-Terminal et qui, sous pressions de l’opinion, n’entend contribuer cette fois ci que pour la modique somme de 2 milliards sans aucune assurance », indique le Groupe parlementaire ANC
tableau de contribution des société d’Etat au Trésor LF2018
Il faut préciser que le groupe Togo Telecom, le plus gros contributeur, est composé de deux grandes sociétés dont Togo Cellulaire (Téléphonie mobile) et Togo télécom (actuel fournisseur d’accès internet d’Etat). Les deux sont dorénavant sous le Direction Générale de Atcha Dedji Affo, selon le décret de nomination pris au premier Conseil des ministres de l’année 2018.
maintenir à tout prix le train de vie de l’Etat et payer les préfinancements
« Pour l’année 2018, la Compagnie d’Energie Electrique du Togo (CEET), l’hôtel Sarakawa, l’UTB, la BTCI et autres selon la loi des Finances 2018, sont considérées comme en situation financière déplorable et sont exemptés de toute contrainte de contribuer aux recettes de l’Etat.
Sur un budget total de 1.321,9 milliards de FCFA, les recettes non fiscales sont prévues pour 76,5 milliards de FCFA en 2018. Les sociétés d’Etats ici relevées n’y contribueront donc qu’avec 24,6 milliards.
Présenté comme poumon économique du pays, le port Autonome de Lomé vient en avant dernière position avec 8% de contributions, et ce, 3 ans après l’inauguration du 3ème quai qui a coûté 300 milliards de francs CFA.
Au même moment, entre janvier et septembre 2017, Bolloré dans le même port autonome de Lomé, rapporte un chiffre d’affaires en hausse de 115% et évalué à 5,18 milliards d’euros.
La Loi de Finances 2018, grâce à la majorité parlementaire, est passée comme une lettre à la poste, malgré les flagrantes irrégularités. Par exemple, « l’Assemblée Nationale n’a pas encore adopté les lois de règlement de 2014, 2015 et 2016 pour la simple et unique raison que la cour des comptes, dans son rapport en ce qui concerne l’exécution du budget de l’Etat exercice 2014, a constaté des écarts qui restent à ce jour injustifiés ».
A. Lemou
Source : www.icilome.com