Le 20 avril 2019, Tchatikpi Ouro-Djikpa, le conseiller de Tikpi Atchadam, leader du PNP, a été arrêté à son domicile et gardé jusqu’à présent en secret alors que deux (02) autres responsables du parti, convoqués par la gendarmerie, ont été déposés à la prison civile de Lomé. Sans procès depuis son arrestation, il y a environ trois (03) mois, Ouro-Djikpa serait aux mains des forces de sécurité du Togo. Un fait qui suscite assez d’interrogations au sein de l’opinion.
Touchant le fond dans le dernier classement mondial de Global Peace (2019) qui évalue les pays en fonction de leur climat de paix, de dialogue et de non-violence, le Togo du fait de sa 107e position sur 163 pays enquêtés, reste la nation de toutes les iniquités, de bavures ou de répressions et autres violations des droits de l’homme.
Mais, les auteurs de cet déficit d’Etat n’ont cure de changer d’attitudes pour véritablement s’affranchir des méthodes ubuesques et surannées qui définissent un sinistre de gouvernement.
Le 20 avril 2019, M. Ouro Djikpa a été enlevé (du fait des circonstances d’arrestation) à son domicile. Alors que deux (02) autres responsables du parti ont été jetés en prison, le conseiller de Tikpi Atchadam serait lui, depuis gardé par des éléments du Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie nationale qui, en réalité, n’est pas un lieu de détention. Du côté de l’opposition togolaise, la Coalition et plusieurs autres partis politiques n’ont cessé de dénoncer les multiples arrestations qualifiées d’arbitraires, d’exiger la libération sans condition de tous les détenus et de fustiger la violation du droit des citoyens à manifester.
Mais depuis lors, les autorités du pays, que ce soit par le biais des responsables de la justice togolaise ou de la police judiciaire, n’ont jamais communiqué sur les conditions d’arrestation du sieur Ouro Djikpa, les conditions de sa détention et les éventuels griefs formulés à son l’encontre. Ce qui est constant, c’est que l’arrestation des militants du PNP devient courante au Togo depuis les mouvements du 19 août 2017, et l’incarcération de Tchatikpi Ouro Djikpa et d’autres membres du PNP dont Kezire Azizou et Gueffe Nouridine, intervient au lendemain des manifestations auxquelles cette formation politique avait appelé le 13 avril 2019.
Avant ces interpellations, le domicile du président du parti avait été fouillé par les forces de sécurité sans qu’aucune autorité ne donne les motifs qui sous-tendent cette descente au domicile de Tikpi Atchadam, absent du territoire togolais depuis janvier 2018, disant craindre pour sa vie. Or, l’article 28 de la Constitution Togolaise, notifie clairement que « le domicile est inviolable. Il ne peut faire l’objet de perquisition ou de visite policière que dans les formes et conditions prévues par la loi… »
Ces différentes réalités apportent de l’eau au moulin à tous ceux qui soutiennent que le Parti national panafricain (PNP) et ses militants sont devenus des éléments à abattre par le pouvoir togolais. Une situation qui amène plusieurs jeunes du parti, très engagés pour la démocratie et le changement, Adam Abdel Basset, Koumati Smaïlou, Mayatchi Mousbahou etc., à prendre le maquis craignant pour leur vie, d’ailleurs comme leur leader Tikpi Salifou Atchadam.
L’Etat ne doit pas créer une situation d’exception dans un pays. La Constitution Togolaise à son article 13, stipule que « L’Etat a l’obligation de garantir l’intégrité physique et mentale, la vie et la sécurité de toute personne vivant sur le territoire national. Nul ne peut être arbitrairement privé ni de sa liberté ni de sa vie ». Alors, que les gens s’y conforment.
Source : www.icilome.com