Le piège pour les leaders de l’opposition, d’après Pascal Agbové

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Il ne vient que pour donner son point de vue sur les jeux d’alliances possibles en vue de l’élection des Maires et de leurs adjoints à la tête des différentes communes du Togo suite aux élections locales du 30 Juin dernier. Lui, c’est Pascal Edoh Agbové, Expert en Décentralisation et Directeur exécutif de l’Ong IJD. S’il ne voit pas d’un mauvais oeil ces jeux d’alliance qui peuvent aller jusqu’à voir certains leaders de l’opposition togolaise bénéficier du vote des Conseillers municipaux du parti au pouvoir pour prendre la tête de certaines Mairies, au nom de ce que l’on souhaite « avoir une gouvernance locale ouverte et inclusive », il avertit sur « l’inconvénient direct pour ces leaders de l’opposition qui seront élus Maires de ne pas avoir le temps nécessaire de bien préparer leur candidature pour les prochaines élections qui auront lieu dans un cours délai ». Il se justifie par le fait que ces derniers, une fois élus, « ils seront plus préoccupés à organiser et à bien gérer leur commune pour démontrer leurs capacités de gouvernance ».

Lecture !

« MON POINT DE VUE A PROPOS DE L’ELECTION DES MAIRES

Dans les jours à venir, la Cour Suprême proclamera les résultats définitifs des élections municipales du 30 juin 2019 après avoir statué sur les recours.

En attendant ces résultats définitifs pour permettre aux conseillers municipaux de procéder à l’élection des Maires et des Adjoints dans un délai maximum de 60 jours, j’ai jugé nécessaire d’écrire le présent message pour donner mon point de vue par rapport aux débats relatifs aux alliances possibles des différents partis politiques et des indépendants pour le choix des membres du Bureau Exécutif (Maire et ses Adjoints) du Conseil Municipal de chacune des communes.

J’ai eu à lire aussi sur les réseaux sociaux que le parti au pouvoir, avec ses 895 conseillers municipaux, s’engage à assurer une gouvernance locale ouverte et inclusive. Cette annonce ne m’a pas surpris car en acceptant d’organiser des élections municipales, c’est une façon pour le Gouvernement d’associer tous les citoyens à la réalisation du Plan National du Développement (PND). Ceci pour la simple raison que les conseillers municipaux sont appelés à programmer et à mettre en oeuvre les actions de développement de leur commune en harmonie avec les grandes orientations nationales (Article 88 de la loi) ; le Maire est responsable de la mise en oeuvre, au niveau de la commune, de la politique de développement économique, social et culturel définie par le Gouvernement (dernier alinéa de l’article 145 de la loi). Nous pouvons alors comprendre qu’organiser des élections municipales n’est pas une occasion pour les conseillers municipaux des partis politiques de l’opposition et des indépendants élus de définir les politiques de développement de leurs communes en déphasage avec les grandes orientations nationales de développement.

Maintenant, revenons à l’élection des Maires et des Adjoints. S’il devrait réellement avoir une gouvernance locale ouverte et inclusive, la liste qui a eu le plus grand nombre de conseillers dans les communes n’hésiterait pas à faire des compromis nécessaires pour qu’il y ait une attribution plus ou moins équitable des postes de Maires sur le plan national afin de concrétiser cette volonté. L’avantage direct pour le Gouvernement est qu’il y aura une forte adhésion des partis de l’opposition au PND donc une meilleure réussite de l’amélioration des conditions de vie des citoyens à la base grâce à une gouvernance locale participative et efficace. En outre, il serait plus indiqué que les leaders des formations politiques de l’opposition qui ont été candidats aux municipales soient soutenus par les conseillers de la liste majoritaire pour être élus Maires. Mais notons que l’inconvénient direct pour ces leaders de l’opposition qui seront élus Maires est qu’ils n’auront pas le temps nécessaire de bien préparer leur candidature pour les prochaines élections qui auront lieu dans un cours délai. Ils seront plus préoccupés à organiser et à bien gérer leur commune pour démontrer leurs capacités de gouvernance. D’où la nécessité de clairvoyance et de discernement avant toute décision dans le contexte actuel. Agissons dans un esprit de partage et de solidarité pour une meilleure réussite de la decentralisation. C’est le Togo qui doit gagner. Ensemble, bâtissons la cité.

Votre Serviteur

Pascal Edoh AGBOVE »

Source : telegramme228.com