Le pain est un aliment adulé par les Togolais. Il se retrouve dans le menu quotidien, surtout que c’est le cri du vendeur du pain qui réveille la plupart des quartiers à Lomé. Mais la découverte faite par un des chercheurs de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) fait froid dans le dos. Le pain fabriqué au Togo contient des substances cancérigènes très dangereuses pour le consommateur.
Le pain fabriqué au Togo par des boulangers contient du « bromate de potassium », un tueur silencieux. C’est ce qu’indique Martin Kokou AZIATO, ingénieur agroalimentaire, chef section Technologie Alimentaire à l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), au cours d’une conférence publique organisée par des responsables d’associations de défense des consommateurs au Togo.
Cette conférence s’est basée essentiellement sur la présentation de ce produit néfaste, bromate de potassium, que les boulangers utilisent dans la fabrication du pain et ses dérivés. Il s’agit pour eux, à l’aide de ce produit, de faire augmenter le volume du pain, et par là, faire plus de marges et en tirer un peu plus de bénéfices. « Plus de 90% des boulangers et pâtissiers utilisent le bromate de potassium appelé communément « B via » dans la fabrication du pain sucré ou salé, du Sakomi ou du bon pain », a indiqué Martin Kokou Aziato.
« La réalité est que ce produit dangereux détruit la santé des populations. Ce n’est pas un produit dont l’effet est simultané. Dans une dizaine d’années après, les consommateurs constatent des cas de cancer qui apparaissent. Nous sommes tous exposés aux risques de ce produit. Même les fabricants du pain. Parce qu’en touchant ces comprimés dangereux, ils sont ceux qui meurent très vite d’ailleurs, ceci dans l’ignorance. La majorité ne le sait pas, mais nous comptons mener des sensibilisations pour que tout le monde prenne conscience afin d’utiliser à la place de ce produit, des améliorants recommandés et par-dessus garantir la santé des consommateurs », a-t-il ajouté.
L’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL), quant à elle, attire l’attention des autorités togolaises qui doivent prendre des mesures pour que ce produit ne soit plus utilisé dans le pays.
« L’OADEL s’est rendue compte en faisant un nouveau projet lié au pain composite, notamment le pain de soja et de sorgho, que les boulangers utilisent un améliorant qu’ils appellent comprimé B qui permet au pain de gonfler et de garder sa forme et ce pain est plus jolie et plus gros sur l’étalage. Mais dans les recherches, nous avons trouvé que ce produit est cancérigène. Nous avons également appris que beaucoup de pays du monde ont interdit l’usage du bromate et même le Bénin l’a fait tout récemment. Mais malheureusement au Togo, il n’y a pas spécifiquement un texte qui interdit ce produit », a indiqué Tata Yawo AMETOENUENOU, Directeur Exécutif de l’OADEL.
Et d’appeler à la vigilance des consommateurs : « Nous voulons à travers cette conférence attirer la vigilance des consommateurs à faire le bon choix et à s’assurer que le pain qu’ils achètent ne contient pas de bromate et aussi, à demander au ministère du commerce, celui de la Santé et les différents services pour prendre un arrêté interdisant l’importation et la commercialisation des produits contenant le bromate sur le marché togolais. Nous voulons également que le gouvernement se dote d’une loi pour sévir sur le terrain parce que les cas de décès liés à la consommation de ce produit ont été confirmés ».
D’autres produits nocifs, toujours utilisés dans la fabrication du pain ont également été présentés au cours de cette conférence. Vigilance donc !
I.K
Source : www.icilome.com