Dans certaines localités, demander la main d’une fille est synonyme d’enrichir la famille de la future épouse. Ainsi, des parents profitent de l’occasion pour se refaire une santé financière sur le dos de leur gendre. Scandalisé par cette pratique qui visiblement prend de l’ampleur, le Mouvement Martin Luther King (Mmlk), à travers un communiqué publié ce mardi, appelle à une prise de conscience et au bon sens des parents.
D’après le Mmlk, la dot est l’ensemble des biens que le fiancé doit donner à la famille de la fiancée pour sceller le contrat du mariage entre les deux personnes. Elle est une condition sine qua non au mariage coutumier, un principe divin, une coutume qui remonte à de vieilles périodes dont le but est de légitimer tout acte de mariage. Elle varie d’une région à une autre, d’une croyance à une autre. Elle peut être payée en espèce ou en nature.
« Au Togo, l’article 56 du code de personnes et de famille l’exprime clairement : » La dot a le caractère de symbole. Elle peut être payée en espèce ou en nature ou sous les deux formes. Son montant ne peut excéder la somme de 10 mille francs » ».
Mais force est de constater que la réalité est toute autre dans la pratique. La dot est devenue pour certains parents, un moyen d’extorquer des fonds aux prétendants de leurs filles.
« Par conséquent, la dot devient un nouveau moyen d’enrichissement, un fonds de commerce dont s’en servent la plupart des parents des futures épouses pour escroquer et extorquer des fonds aux demandeurs de mariage. Ainsi, la dot passe de faramineuses sommes d’argent aux boissons fortes de variétés en passant par les pagnes, les chaussures et autres dont les valeurs sont inestimables. Tout est exigé et doit être sur place le même jour en présence des deux familles avant d’authentifier le mariage coutumier », déplore le Mouvement.
Et de poursuivre : « Ces abus et dérives dégoûtent les futurs époux dont la plupart de condition pauvre ou moyenne, y renoncent ou sont obligés de saigner ou de déborder d’énergies pour y parvenir. Dans ce cas, la dot n’est plus un acte coutumier symbolique, mais s’apparente plutôt à une vaste entreprise économique où on échange une femme contre les biens matériels, faisant d’elle une éventuelle propriété ou esclave de l’homme. Ce genre de choses est très dangereux et tragique pour notre société ».
Quoique coutumière, la dot doit toujours garder son caractère symbolique qui valorise le genre féminin. Le Mmlk convie les parents à respecter la sacralité de la personne humaine en retournant aux dispositions du code de personnes et de famille en matière de dot.
Par ailleurs, il demande au gouvernement de sanctionner tous les parents véreux et cupides qui font de la dot, une entreprise lucrative.
JA
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