« Outiller les différents acteurs de la chaîne pénale des rudiments nécessaires devant leur permettre de mieux prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants dans les lieux de privation de liberté ». Tel est l’objectif d’un atelier organisé les 8 et 9 août derniers à Kpalimé (120 km à l’ouest de Lomé) par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) en collaboration avec le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT).
La rencontre qui a reçu l’appui de l’Association pour la Prévention de la Torture (APT), de l’OMCT SOS torture Network, du Fonds du Protocole Facultatif à la Convention contre la Torture (OPCAT) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (HCDH), a permis aux acteurs des régions Maritime et Plateaux (magistrats, officiers de police judiciaire, régisseurs de prisons et surveillants de prison) de renforcer leurs capacités sur le fonctionnement du Mécanisme National de Prévention (MNP) de la torture.
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui à l’Opérationnalisation du Mécanisme National de Prévention de la Torture.
Il s’est agi pour les organisateurs d’amener les acteurs de la chaîne pénale à mieux connaître le cadre légal de prévention de la torture, de les familiariser à la notion de prévention de la torture et de les amener à mieux collaborer avec la CNDH et en particulier avec le MNP.
Durant les deux jours, les participants se sont également approprié les instruments de prévention de la torture, le MNP et son fonctionnement ainsi que leur responsabilité dans la prévention de la torture.
A l’ouverture de l’atelier, la présidente de la CNDH, Mme Polo Nakpa a rappelé les dispositions constitutionnelles et légales qui interdisent et incriminent la torture, avant de préciser que malgré cette interdiction, la torture et autres peines ou traitements inhumains et dégradants sont toujours légions dans la plupart des pays.
« Bien que les textes et mécanismes internationaux et régionaux permettent une amélioration progressive de la protection des personnes privées de liberté, la torture reste une question d’actualité », a-t-elle reconnu.
De son côté, le Coordonnateur du programme régional du CACIT, Justin Abalo Badjaliwa a souligné le rôle qui est celui de la société civile dans l’exécution du mécanisme. « La société civile a pour mission d’informer la CNDH lorsqu’elle n’est pas au courant de certaines situations de torture dans les lieux de privation de liberté. Ce mécanisme participe à l’amélioration des lieux de détention, en ce sens que les visites inopinées de la CNDH et de la société civile feront en sorte que les défaillances dans les milieux carcéraux et les situations anormales seront mises à nu », a-t-il précisé.
Pour rappel, le MNP est la composante nationale du système de prévention établi par l’OPCAT. Il a pour mandat d’effectuer des visites régulières dans tous les types de lieux où des personnes sont privées de liberté. Le MNP peut également faire des commentaires sur les lois et règlements et proposer des réformes.
Raphaël A.
Source : www.icilome.com