Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Ivohasina Razafimahefaa a séjourné à Lomé du 23 au 30 octobre en vue de conduire les discussions dans le cadre de la première revue du programme appuyé par une Facilité élargie de crédit (FEC) approuvé en mai de cette année.
À l’issue de cette visite et selon le communiqué publié mardi par l’institution, M. Razafimahef a fait la déclaration suivante:
L’activité économique a progressé à un rythme modéré au premier semestre de 2017 et s’est accompagnée d’un faible niveau d’inflation. Le taux de croissance économique en fin d’année devrait se situer légèrement en deçà de 5%. Le taux d’inflation nominal en glissement annuel à juillet était de -2,5%, principalement en raison de la baisse des prix des denrées alimentaires; le taux d’inflation sous-jacente, abstraction faite des prix des denrées alimentaires, était de 0,6%. L’assainissement des finances publiques a commencé avec pour objectif de ramener la dette à un niveau plus soutenable. Les dépenses ont été considérablement réduites. Le solde budgétaire primaire a enregistré un excédent de 1,4% du PIB entre janvier et juin 2017.
Malgré les perspectives à moyen terme globalement positives, grâce à la hausse attendue de la productivité qui a été favorisée par la modernisation récente des infrastructures et par les financements extérieurs obtenus à des conditions favorables, l’économie togolaise pourrait faire face à des risques. En particulier, les tensions si elles persistaient pourraient entamer la confiance des consommateurs et des investisseurs et, par conséquent, avoir une incidence sur les performances macroéconomiques.
Les autorités déploient de grands efforts pour aligner le projet de budget 2018 sur leur programme de réformes économiques appuyé par l’accord de Facilité élargie de crédit. Elles visent un assainissement plus poussé des finances publiques avec un déficit budgétaire primaire prévisionnel de 0,2% du PIB. Cette consolidation sera réalisée grâce à une augmentation des recettes ainsi qu’à une réduction des investissements financés sur ressources intérieures (en pourcentage du PIB). La mission a encouragé les autorités à poursuivre leurs efforts de consolidation pour ramener la dette en deçà du seuil de risque accru de surendettement du secteur public. Ces efforts permettront de créer un espace budgétaire pour d’autres dépenses sociales essentielles à la réduction de la pauvreté. La mission a également réitéré la nécessité d’améliorer davantage le climat des affaires et d’encourager les investissements privés.
Les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui serviraient de base pour la conclusion de la première revue du programme triennal dans le cadre de la Facilité élargie de crédit. Le programme économique du pays est globalement sur la bonne voie, avec l’ensemble des critères de réalisation quantitatifs réalisés et les réformes structurelles continuant defaire l’objet d’une mise en œuvre progressive. En particulier, les financements non orthodoxes de l’investissement public, qui avaient conduit à une accumulation rapide de la dette ces dernières années, ont été arrêtés. La première revue au titre de la Facilité élargie de crédit est provisoirement inscrite pour examen par le Conseil d’administration du FMI en décembre 2017.
La mission a rencontré le Président Faure Gnassingbé et a eu des entretiens avec les ministres Sani Yaya (ministre de l’Economie et des Finances), Kossi Assimaidou (ministre de la Planification du développement), Kossi Ténou (directeur national de la BCEAO) et d’autres hauts fonctionnaires du pays, ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires au développement.
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