Le quotidien des Togolais n’est plus le même depuis le début de la pénurie de carburant observée à travers tout le territoire. Difficile de se rendre au service avec son engin déjà à sec, ou de trouver un taxi ou un taxi-moto pour ceux qui n’ont pas d’engins. Cette situation qui a commencé dans la partie septentrionale du pays, a envahi aussi le sud du pays il y a trois jours.
C’est fréquent de voir des usagers pousser leur moto sur le trottoir ou un chauffeur qui laisse sa voiture en plein milieu de la voie, parce qu’il y a une panne sèche. Certains, par signe de protestation, ne se gênent même pas pour bien garer ou ranger de côté le véhicule. Ils le laissent là où la panne sèche s’est déclenchée. C’est le cas ici de ce véhicule (voir photo).
« Je ne supporte pas cette situation. Comment peut-on laisser la situation perdurer depuis trois jours ? », se demande ce chauffeur qui, un bidon d’huile à la main, se lance à la recherche du carburant en longeant la voie d’Atikoumé (Lomé).
Plus loin, c’est un conducteur de taxi-moto qui traine sa moto, tout en sueur, le visage très renfrogné. Nos tentatives pour lui soutirer quelques mots ont failli se transformer en altercation. Il a fallu l’intervention de ses autres collègues pour lui faire comprendre qu’en fait, ce n’est pas de la faute au journaliste.
« Vous allez le comprendre monsieur le journaliste. Il est tout remonté. Vous savez, nous les conducteurs de taxi-moto, nous n’avons pas de temps à perdre. Le temps qu’il utilise pour trainer sa moto, il pourrait faire au moins 1500 FCFA de recettes s’il y avait du carburant disponible dans les stations-services. Là où il est, tout ce qu’on lui dit va l’énerver, c’est normal », tente de nous expliquer un autre conducteur, son ami peut-être.
Même si ce malheureux conducteur de taxi-moto trouve une station d’essence, il sera obligé de faire une très longue queue avant de se faire servir. Le calvaire continue ce matin. Pire, ceux qui vendent du carburant au bord de la route, vont se ravitailler dans ces stations-services pour revendre ensuite à un prix plus élevé que dans les stations.
Par exemple, le litre de super se vend à 585 FCFA dans les stations, depuis la dernière augmentation du prix des produits pétroliers. Mais ces vendeurs de boudè revendent l’essence (qu’ils vont prendre dans les stations-services) à 800 voire 1000 FCFA. Et donc ceux qui ne veulent pas faire la longue queue dans les stations sont obligés de débourser plus pour remplir leur réservoir.
Cette situation qui perdure à Lomé et dans plusieurs autres villes du pays bouleverse les activités économiques des uns et des autres. « Depuis une semaine, nos fournisseurs évoquent la pénurie d’essence pour ne pas nous livrer les marchandises à temps. Puisque cela a commencé à l’intérieur du pays depuis plus d’une semaine. Nos activités sont au ralenti », confie Dédé, revendeuse du charbon de bois.
Dans la foulée, les gens s’interrogent sur le mutisme des associations de défense des droits des consommateurs jusqu’à présent.
I.K
Source : www.icilome.com