Pendant que son pays brûle, avec la contestation de son pouvoir dans les rues, Faure Gnassingbé qui continue de se murer dans l’indifférence, vole au secours d’un pays dans lequel les principes démocratiques et l’Etat de droit ne sont plus à démontrer. Paradoxe ! Un « dictateur sanguinaire », comme il dit qu’on l’appelle, pour régler une crise dans un pays démocratiquement stable, Faure Gnassingbé ne cessera de surprendre. Que fait-il au Liberia ? La question est sur toutes les lèvres, quand on sait qu’il refuse de se prononcer sur la crise politique qui s’enlise dans son propre pays.
Le président en exercice de la CEDEAO, très contesté dans son pays, se fait accompagner par le président de l’Union africaine (UA), Alpha Condé, celui-là aussi qui nourrit des velléités de modification de la Constitution de la Guinée pour briguer un autre mandat, au terme des deux que lui confère la loi fondamentale. En somme deux membres du même syndicat qui nourrissent les mêmes ambitions suicidaires pour leurs pays. A en croire « Jeune Afrique », seul Alpha Condé soutient Faure Gnassingbé dans son projet référendaire qui lui permettra de faire au moins deux mandats supplémentaires après 2020.
Malheureusement pour l’Afrique, ce sont ces deux dirigeants qui sont allés au Liberia pour donner des leçons de dictature, pardon, de démocratie à ce peuple. Dans le pays d’Ellen Searleaf qui n’a pas voulu modifier la Constitution de son pays pour s’offrir un mandat supplémentaire, le premier tour de la présidentielle s’est déroulé sans problème. Sauf que le candidat de la mouvance, Joseph Boakai avance des irrégularités du scrutin pour contester les résultats qui lui donnent 29% des suffrages contre 39% pour l’ancien footballeur, Georges Weah. Et c’est ce qui fait courir Alpha Condé que toute la Guinée attend au tournant, et Faure Gnassingbé qui laisse son pays s’embraser.
Le cas de Faure Gnassingbé surprend, surtout sa réaction à répondre promptement sur le cas libérien. Aujourd’hui, le Togo vit dans un calme précaire. Les manifestations de contestation de son régime reprennent la semaine prochaine. Les conseils que lui prodiguent ses autres pairs de la sous-région, qui lui demandent de terminer son mandat en 2020 et quitter le pouvoir, sont balayés du revers de la main par son régime. Il se montre prêt à basculer le Togo et de là, toute la sous-région, dans une instabilité sans précédent. Tous les signaux sont au rouge. Son régime, malgré tout, continue de conduire de façon cavalière le processus pour la tenue d’un référendum que conteste tout le peuple togolais.
Depuis le déclenchement de la crise politique le 19 août dernier, près de vingt (20) personnes ont déjà trouvé la mort, des centaines de citoyens sont blessés et d’autres réfugiés dans les pays voisins. Un Etat de terreur est instauré dans le pays. La répression systématique des manifestations pacifiques est devenue la chose la mieux partagée par le régime. Le pays est au bord du chaos, avec la désolation dans la population.
Face à tout cela, Faure Gnassingbé refuse de parler. Sa seule piètre sortie a été le show fait samedi dernier à Tsévié, avec des propos qui frisent le mépris et l’arrogance envers le peuple togolais. Le chaos est imminent au Togo. Mais le Prince préfère chercher le salut pour le peuple libérien. Une preuve de plus qu’il n’a que faire des problèmes des Togolais. L’essentiel pour lui, c’est son image à l’extérieur.
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