L’un des journalistes du bihebdomadaire L’Alternative, Robert Avotor, a été séquestré et torturé le mardi 7 février 2017 par les agents des forces de l’ordre à Akato-Viépé, banlieue ouest de Lomé, alors qu’il y était pour faire un reportage. Le Comité d’Action et de Réflexion pour la Promotion de Droits de l’Homme (CRAPH) condamne cette agression et souhaite que toute la corporation des journalistes se mobilise pour protéger la liberté de presse en danger au Togo.
Déclaration du CRAPH relative à la torture du journaliste Robert Avotor de L’Alternative
Le mardi 7 février 2017, alors qu’il s’est rendu à Akato-Viépé, banlieue ouest de Lomé, pour faire le reportage à propos d’un litige foncier, le journaliste Robert Avotor du bihebdomadaire L’Alternative a été sérieusement molesté et torturé par les forces de l’ordre dépêchées sur les lieux. Malgré qu’il se soit présenté comme journaliste-reporter, preuve à l’appui, il a été embastillé par la suite avant d’être relâché plus tard.
« … J’ai couru. Mais d’autres gendarmes m’ont rattrapé et ont commencé aussi par me matraquer. Ils m’ont ensuite menotté et déposé dans un coin et se sont éloignés. (…)
De temps en temps, ils reviennent pour serrer les menottes. Cela me faisait très mal aux poignets. A un moment donné, j’ai senti le besoin de me soulager. Je leur ai demandé de me permettre au moins d’uriner. Ils ont refusé catégoriquement. J’étais obligé d’uriner dans mon pantalon. Cela les amusait. (…) Arrivés à la Gendarmerie de Sagbado, ils ont effacé toutes les images dans nos portables et appareils… », tels sont les témoignages de la victime.
Cette situation est d’autant plus inquiétante vu sa concomitance avec la fermeture effective de la télévision La Chaîne du Futur (LCF) et de la radio City FM. Elle rappelle l’ère post-multipartisme où l’espace médiatique était réduit aux médias alignés.
Le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) s’indigne de cette tentative de musellement de la presse indépendante au Togo. Ce, en vertu de l’article 26 de la Constitution togolaise qui stipule : « La liberté de presse est reconnue et garantie par l’Etat. Elle est protégée par la loi.
Toute personne a la liberté d’exprimer et de diffuser par parole, écrit ou tous autres moyens, ses opinions ou les informations qu’elle détient, dans le respect des limites définies par la loi… ».
Le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme appelle à une forte mobilisation de toute la corporation des professionnels des médias, toutes tendances confondues, à faire échec aux mesures liberticides dont font usage les détracteurs de la liberté de presse et d’opinion.
Le CRAPH propose, dans les meilleurs délais, une journée de concertation générale de tous les professionnels des médias pour une réflexion afin de trouver une stratégie appropriée et efficace pour protéger la liberté de presse et d’expression actuellement en danger.
Fait à Lomé le 8 février 2017
Pour le Bureau Exécutif
Dosseh SOHEY
www.icilome.com