Le corps médical déconseille l’anti-bio prévention

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Le corps médical déconseille l’anti-bio prévention

Les acteurs impliqués dans la lutte contre la Résistance antimicrobienne (RAM) ont profité de la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques (18-24 novembre 2019) pour rappeler que la mise sous antibiotique doit se faire sur la base d’un test de laboratoire.

Le constat est alarmant : 70% de malades mis sous antibiotique l’ont été sans test de laboratoire. C’est le résultat issu de l’enquête intitulée « Un jour donné » faite en décembre 2018.

Une triste réalité qui interpelle les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les médecins prescripteurs, les vétérinaires. Ces derniers ont saisi la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques pour sensibiliser, informer à Lomé dans le but de réduire la Résistance aux antimicrobiens.

A l’unanimité, ceux-ci reconnaissent que les antibiotiques sont utilisés maladroitement. En effet, souligne Mounero Salou, le point focal pour le suivi de la RAM au Togo, au micro voaafrique.com : « Le chirurgien conseille à quiconque qui a mal à la dent, de se rendre à la pharmacie, … pharmaciens, je vous en prie, donnez-lui juste un antidouleur et référez-lui vers le spécialiste. Les vétérinaires sont confrontés à des défis liés à la prescription des antibiotiques selon qu’on soit sur les animaux à cycle court ou à cycle long. J’ai entendu quelqu’un dire qu’il faudra peut-être même sanctionner ».

Dr Kossi Malabo, le Président de l’ordre des vétérinaires du Togo, lui, insiste sur la réduction de l’anti-bio prévention qui consiste à utiliser les antibiotiques alors que le mal n’est pas encore diagnostiqué.

L’anti-bio prévention, ajoute-t-il, « entraîne des problèmes de résistance ». En clair, l’utilisation des antibiotiques ne doit pas se faire « sans ordonnances et sans antibiogramme », insiste Innocent Kpéto, le Président de l’Ordre des pharmaciens du Togo.

L’heure est à la sensibilisation pour éviter que la population ne « s’expose à des risques pour sa santé », rappelle de son côté la pharmacienne Dimiline Badombéna-Wanta Nimon.

Ensemble, ces acteurs recommandent notamment l’amélioration des protocoles de prescription, la collaboration entre les professionnels et l’intégration des modules d’enseignement de la RAM dans les curricula de formation…

A.H.

Source : www.icilome.com