Le contexte politique risque de ralentir l’activité économique

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La Banque africaine de développement (BAD), partenaire stratégique du Togo, a présenté mercredi à Abidjan son rapport annuel sur les Perspectives économiques en Afrique. Un outil précieux qui fournit les résultats et les perspectives macroéconomiques pour l’ensemble des 54 pays du continent.

Le rapport est la publication de référence pour tous ceux qui s’intéressent au développement de l’Afrique, notamment les chercheurs, les investisseurs, les organisations de la société civile ainsi que les partenaires au développement.

L’édition 2018 propose une analyse rigoureuse et exhaustive de l’état de l’économie africaine, et des profils nationaux détaillant ainsi les principales évolutions récentes et les perspectives pour chaque Etat.

Selon le rapport de la BAD, la croissance économique au Togo est projetée à 5% en 2018, elle pourrait atteindre 5,3 % en 2019, à condition que les précipitations restent favorables. 

L’agriculture demeure le fondement de l’économie togolaise, avec une contribution de 1,7 point de pourcentage à la croissance en 2017. En 2018–2019, le secteur tertiaire devrait bénéficier de la capacité du port de Lomé étendue grâce à l’installation d’équipements modernes de transbordement. 

Une recrudescence des protestations politiques qui ralentissent l’activité économique depuis août 2017 pourrait entraîner une révision à la baisse de la croissance estimée pour 2017 et projetée pour 2018 et 2019. 

Le programme lancé par le Togo en janvier 2017 au titre de la FEC (Facilité élargie de crédit, FMI) vise à assainir les finances publiques. 

La première revue du FMI, effectuée en octobre 2017, a conclu que tous les critères de performance quantitatifs étaient atteints, et que les réformes structurelles étaient poursuivies. 

En 2017, l’État a commencé à réduire ses investissements à 14 % en 2018, puis à 4,3 % en 2019. 

Cette diminution devrait mettre un terme aux mécanismes de préfinancement des investissements publics par le truchement des banques commerciales et atténuer ainsi la prédominance de l’État dans le financement de l’activité économique. 

La principale source de création de richesses deviendrait l’investissement privé, avec un taux de croissance annuel supérieur à 10 % entre 2017 et 2019. 

Manifestations de l’opposition et élections à venir 

En ce qui concerne l’amélioration de l’environnement des affaires, l’accélération des transferts de propriété pourrait encourager l’investissement privé, dont la part dans l’investissement total devrait évoluer de 52 % en 2015 à 60% en2017, puis62% en 2018 et 64% en2019. 

Si le Togo a fait des progrès en matière de développement, la majorité de sa population n’en a pas encore tiré les dividendes, souligne la BAD.

Un Togolais sur deux n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité, 55,1 % de la population vit dans la pauvreté et le pays ne compte qu’un médecin pour 14.500 habitants. 

La formation fournie par l’enseignement supérieur public ne répond ni aux besoins du marché du travail ni aux problèmes de développement du pays. 

Celui-ci se classe 162e pour l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement, selon lequel 51 % de la population vit dans une pauvreté multidimensionnelle. 

Dans un contexte marqué par la recrudescence de manifestations politiques, l’organisation d’élections législatives et locales en 2018, et éventuellement d’un référendum sur la constitution, pourrait ralentir l’activité économique, conclut le rapport

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