L’axe des réformes politiques revendiquées au Togo reste la limitation de mandats présidentiels conformément à la Constitution de 1992, chose qui n’arrangerait pas les intérêts du parti au pouvoir quant au sort que réserverait cette loi à son champion Faure Gnassingbé. «Au niveau de notre parti, nous n’avons jamais dit que nous sommes opposés à ces réformes. Mais, nous souhaiterions simplement qu’il y ait un consensus» soutenait Christophe Tchao du parti UNIR dans une interview accordée à l’agence SavoirNews.
Christophe Tchao soutient qu’à travers moult dialogues, son parti et les autres collègues de l’opposition ont pu s’accorder sur certains points, sauf ceux de la limitation de mandats présidentiels et le mode de scrutin. A ce sujet, le député persiste et signe que l’APG, la communauté internationale et même, la CEDEAO, les évêques du Togo dans leur lettre pastorale ont exigé un seul mot : Le Consensus.
A défaut d’un consensus, la limitation de mandats sonnerait comme une épée de Damoclès sur la tête de Faure Gnassingbé. Et c’est notamment sur la limitation du mandat présidentiel, qu’il n’y a pas eu consensus entre UNIR et ANC. Car, dans les discussions (puisqu’il y a un débat général, avant l’étude particulière du texte), l’ANC a estimé qu’il faut prendre en compte les mandats déjà effectués par le chef de l’Etat (de 2005 à 2015) a réitéré Christophe Tchao.
Curieusement, le président du groupe parlementaire UNIR parle encore du principe impersonnel de la loi : Pour nous, la loi doit être impersonnelle, pour permettre à tous les Togolais, quel que soit leur bord politique, de compétir, une fois qu’ils remplissent les conditions. Du coup, les discussions sont bloquées dixit Christophe Tchao.
Or l’opposition soutient sa position avec le même principe de la loi impersonnelle. Pour nous c’est une déception profonde, il faut pouvoir s’inscrire dans son temps et lorsque les gens pensent qu’on doit faire les réformes et désigner nommément le chef de l’Etat actuel dans le cadre de ces réformes, on dit que la loi est impersonnelle, si la loi est impersonnelle, que la loi soit faite et qu’elle soit interprétée. Si les gens veulent qu’on mette une clause spécifique concernant le chef de l’Etat actuellement, c’est là où, la loi n’est pas impersonnelle relevait il y a quelques jours le professeur Komi Wolou du PSR.
L’an dernier, Komi Wolou soutenait également, que Faure Gnassingbé devait être dépourvu de toute valeur républicaine pour avoir le courage d’être lui seul, un blocus à l’avancement de tout un pays.
Pour rappel, la révolution des années 1990 ont permis de décrisper la situation sociopolitique conduisant à la mise en place d’une solide constitution en 1992, laquelle contenait une ferme clause de limitation de mandats présidentiels. A la veille des législatives de 2002, une importante tension nait entre le RPT devenu UNIR aujourd’hui sur la composition de la commission électorale. L’opposition boycotte les élections et le parti du feu Général Eyadéma s’accapare de l’hémicycle, déverrouille la constitution et gomme le principe de limitation des mandats.
A.L
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