Le Conseil suprême des Imams demande le report des élections législatives

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A travers une déclaration rendue publique hier dans la soirée, le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et l’Union de la jeunesse islamique du Togo (UJITO) ont donné leur lecture de la situation sociopolitique du pays. Pour ces organisations, il ne peut y avoir d’élections au Togo sans les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Lisez plutôt !

Déclaration conjointe du Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et l’Union de la Jeunesse Islamique du Togo (UJITO)
sur la situation sociopolitique togolaise

« Au nom de l’Islam, religion de Paix, de Vérité et de Justice»

Depuis le 19 août 2017, le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO suivent avec beaucoup d’inquiétude le développement de la situation sociopolitique togolaise. Cette situation malheureuse qui perdure à ce jour a fait intervenir la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui à l’issue de son sommet tenu le 31 juillet 2018 à Lomé, a désigné comme facilitateurs de cette crise les Présidents Nana Akufo ADDO et Alfa CONDE. Ce sommet a ainsi élaboré une feuille de route pour une sortie consensuelle de la crise togolaise.

Le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO avaient salué à juste titre cette feuille de route et n’ont cessé de prier pour sa mise en œuvre afin que le climat de paix et de sécurité revienne au Togo.

Cependant, le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO constatent à ce jour que la feuille de route connaît des difficultés dans sa mise en œuvre par les différents protagonistes. Ce qui créé de plus en plus, une situation délétère dans le pays instaurant ainsi une atmosphère de bombe à retardement de part et d’autre.

Le processus des élections législatives du 20 décembre 2018 qui est dans sa vitesse de croisière vient à n’en point douter, aggraver la situation déjà décriée ici et là. Le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO pensent que le report des élections législatives du 20 décembre 2018 constitue à l’heure actuelle la meilleure panacée pour le retour au calme, gage de sérénité pour la poursuite du dialogue sous l’égide des facilitateurs.

De plus, le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO notent que l’interdiction absolue du droit de manifester librement reste la cause principale des violences constatées ces derniers temps. Alors qu’il suffisait méthodiquement que cette liberté de manifester soit bien encadrée par les forces de sécurité pour que l’on n’en arrive pas à ces violences entraînant inutilement la mort de nos concitoyens. En vérité , le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO pensent que la campagne électorale en cours ne pourrait pas éclipser la liberté de manifester, laquelle est consacrée par notre Constitution. Cette liberté reste l’expression de problèmes et de revendications qui doivent être pris en compte par le Gouvernement en raison de leur légitimité.

Par ailleurs, le Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO appellent la Coalition des 14 partis politiques (C14)à faire davantage preuve de retenue dans ses déclarations publiques et à envisager à tout point de vue le dialogue et les discussions de couloir pour une sortie apaisée de cette crise.

De ce qui précède, pour une résolution durable de la crise, nous, Conseil suprême des Imams et prédicateurs du Togo et UJITO, recommandons ce qui suit aux protagonistes :

1- Reporter pour le bien-être de l’ensemble du peuple togolais les élections législatives du 20 décembre 2018 ;

2- Mettre totalement en œuvre les reformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant toute éventuelle élection au Togo ;

3- Poursuivre le dialogue au lieu des débats pour une mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO ;

4- Eviter au cours de cette crise l’interdiction absolue de la liberté de manifestation et l’escalade de violence de part et d’autre ;

5- Ouvrir une enquête sur les récentes tueries de nos concitoyens pour situer les responsabilités et traduire leurs auteurs devant les juridictions ;

6- Enfin, que le Président de la République se prononce solennellement sur la situation actuelle pour donner une lueur d’espoir au peuple togolais.

Fait à Lomé, le 13 décembre 2018

1- Pour le Conseil Suprême des Imams et prédicateurs du Togo

Le Président

Imam AGORO Zakaria

2- Pour l’Union de la Jeunesse Islamique du Togo

Le Président

Imam YALA Oumorou

Source : www.icilome.com