Faure Gnassingbé et son gouvernement quittent le palais luxueux de la Marina pour se rendre à Tabligbo, dans la préfecture de Yoto, pour le Conseil des ministres de ce mercredi 13 février 2019. La rumeur circulait depuis le week-end dernier. Elle a été confirmée par une note du préfet de la localité qui se partage comme de petits pains sur la toile.
« Le préfet de Yoto porte à la connaissance de la population de Tabligbo et de ses environs que le Chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, sera à Tabligbo ce mercredi 13 février 2019 pour la tenue du Conseil des ministres au stade de Zébé », indique la note du préfet de Yoto, Alibo Yao.
Pour ce déplacement de Faure Gnassingbé dans la ville de Tabligbo qui manque de tout, malgré l’extraction du clinker pour la fabrication du ciment et l’existence des usines Wacem et autres, les activités vont être au ralenti. Puisque le préfet demande à la population, même les écoles, d’abandonner les activités pour accueillir l’« illustre hôte ».
« A cet effet, le corps enseignant, les élèves, les apprentis, les patrons d’ateliers, les leaders religieux et toute la population de Tabligbo sont invités à prendre part à la cérémonie d’accueil réservé à notre illustre hôte, le mercredi 13 février 2019 à 8h00 au CEG Tabligbo ville I », ajoute la note.
Au moment où on parle du développement qui doit être le fruit d’un travail ardu, on se permet d’arrêter les services publics, et même privés, juste pour souhaiter « bonne arrivée » au chef de l’Etat. Dans un monde où tout est numérisé et que le développement va à un rythme exponentiel sous plusieurs cieux, on voit rarement cette pratique, le culte de la personnalité à travers la haie.
« Si nous ambitionnons (vraiment) d’atteindre « l’émergence », n’est-ce pas le Chef de l’Etat lui-même qui devrait catégoriquement s’opposer à cette pratique d’un autre âge. Y a-t-il a une raison de bloquer le fonctionnement normal des services publiques, des écoles et centres de santé, juste pour « souhaiter bon arrivée et/ou au revoir » au président de la République qui vient tenir un Conseil des ministres dans une localité ? Mon humble avis, c’est que c’est un très mauvais signal si on voulait dire aux citoyens que c’est par le travail que le pays peut avancer », s’indigne André Kangni Afanou, ancien Directeur Exécutif du Collectif des associations pour la lutte contre l’impunité au Togo (CACIT).
Et pourtant, la vie n’est pas rose pour la population de Tabligbo, victime des richesses de ses terres. On constate une inexistence des infrastructures dignes de ce nom dans cette ville. Le peu qu’on voit sont dans un délabrement total. D’ailleurs le gouvernement lui-même est obligé de construire des tentes sur un terrain de foot dans la ville pour tenir ce Conseil des ministres. Nous y reviendrons.
I.K
Source : www.icilome.com