« Un pouvoir corrupteur perd et flétrit ceux qu’il place au-dessus des autres: c’est la corde qui élève les pendus » (John Petit-Senn)
Le déconnomètre fonctionne à pleins tubes, dirait Alain Juppé, ancien PM français. Il y a un an, le président Félix Tshisekedi avait été au cœur d’un vaste scandale de Jeeps. L’octroi des véhicules de luxe, Hyundai Palisade, à chacun des 500 députés congolais pour s’assurer de la loyauté de ceux-ci avait provoqué un tollé dans le pays.
Des militants de la société civile, des opposants et des ONG étaient montés au créneau pour dénoncer la corruption à ciel ouvert et menacer de saisir la justice. Ces derniers voulaient savoir si l’argent qui a servi à acheter des véhicules venait du budget qui ne l’avait prévu, ou de la poche du président Tshisekedi qui aurait amassé en seulement deux ans 27 millions de dollars en vue de faire un tel cadeau.
Ce scandale rappelait tristement un épisode similaire de « corruption massive et silencieuse » de Joseph Kabila en 2009. « A l’époque, rappelle « La Libre Afrique », la majorité parlementaire avait été soumise à une épreuve de loyauté. Pour avoir dénoncé l’entrée de l’armée rwandaise sur le territoire congolais sans l’aval du Parlement, Vital Kamerhe, alors président de l’Assemblée nationale, avait été secoué; en dépit du soutien de l’opinion, très hostile au Rwanda, Vital Kamerhe avait fini par rendre son tablier et l’élection d’un nouveau bureau s’était imposée…C’est alors que Joseph Kabila leur fit la promesse d’éponger anticipativement leurs engagements en échange du soutien à la candidature de son candidat, Evariste Boshab. A l’issue d’une plénière marathon inédite de plus 17 heures, ce dernier avait infligé une défaite sans appel à ses compétiteurs ».
Joseph Kabila avait alors ordonné au Trésor public d’apurer intégralement les engagements de tous les députés nationaux. Pas seulement ceux de son alliance pour la majorité présidentielle, mais tous les députés nationaux y compris ceux de l’opposition, Vital Kamerhe inclus. « Ainsi, aucun ne cria à la corruption. Soumis à l’omerta, fortement solidaires quand il s’agit de leurs avantages personnels, les élus du peuple s’accordèrent dans l’unité de silence et de jouissances », se souvint « La Libre Afrique ».
En début d’année 2022, c’est le train de vie somptueux du palais présidentiel qui a été mis en cause. Notamment les frais d’affrètements des aéronefs pour les déplacements du Président et de la distinguée première dame. Il n’en fallait pas plus pour crier haro sur les Baudets.
Aujourd’hui, c’est une affaire de salaires jugés astronomiques des députés qui éclabousse le pouvoir de Tshisekedi. Les députés congolais seraient-ils les mieux rémunérés du monde ? En tout cas, c’est ce que croit savoir Martin Fayulu, ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2018. Celui-ci révèle que les députés percevraient depuis le mois de janvier de cette année une rémunération mensuelle de 21.000 USD, soit 15 fois plus qu’un professeur d’université, 30 fois plus qu’un médecin et 200 fois plus qu’un huissier de la Fonction publique.
L’opposant assimile ces salaires scandaleux à « la corruption à grande échelle, gabegie et pillage des finances publiques de la part du pouvoir usurpateur de Tshisekedi en quête de légitimité interne. »
Le Togo aussi est connu comme un empire de corruption. Les scandales sont aussi longs qu’une journée d’embouteillages sur le boulevard Eyadema…
Médard AMETEPE
Source : icilome.com