Par Marcelle Apévi, togo-online.co.uk
Le nouveau blocage des discussions en commissions des lois autour de la proposition de loi introduite au parlement par les députés de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) est-il instigateur de ce rapprochement entre CAP 2015, Combat pour l’Alternance Politique en 2015 composé de ANC, PSR, CDPA, UDS-TOGO, SOCIAL DEMOCRATE et le groupe de six composé de FDR, ADDI, TOGO AUTREMENT, LES DEMOCRATES, MCD et le PARTI DES TOGOLAIS ? C’est du mois la question que l’on se pose face à cette nouvelle initiative qui prend corps et qui a été présenté ce jeudi 08 juin 2017 au public à travers une conférence de presse conjointe.
Peu importe le nom qui soit attribué à ce rapprochement, le CAP 2015 et le groupe des six mettent en avant leurs points de convergence pour œuvrer à l’obtention des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorale et la décentralisation.
Dans une déclaration liminaire, les onze partis politiques de l’opposition togolaise s’alignent sur l’Accord Politique Global (APG) signé en 2006, accord qui a donné aux populations togolaises un nouvel espoir d’une sortie imminente de crise, au lendemain des tueries sauvages qui ont marqué l’imposition dans un premier temps et l’accession de façon frauduleuse de Faure Gnassingbé au pouvoir. Les parties signataires de cet accord avaient pris l’engagement d’opérer ces réformes afin de redonner au Togo, l’identité d’une République.
Malheureusement, face à la roublardise du pouvoir RPT/UNIR, l’APG n’est jamais mis en œuvre. Ce qui justifie la multiplication des initiatives qui se poursuivent de la part de l’opposition togolaise pour amener Faure Gnassingbé et ses sbires à opérer les réformes et lancer le pays sur la voie de la démocratie. Ce nouveau rapprochement rentre de la cadre de cet engagement de la classe politique de l’opposition responsable à transcender les différentes considérations pour aller à une unicité d’action dont le but est de parvenir à l’effectivité des réformes tant souhaitées.
Par rapport à la décentralisation fredonnée par le pouvoir, le groupe de onze ne voit aucun signe, au-delà des déclarations d’intention, qui augure l’organisation dans un délai raisonnable des élections locales. En témoigne l’absence d’un chronogramme.
C’est donc en vue de créer des conditions idoines de réalisation des réformes et de mise en œuvre de la décentralisation que le groupe de onze convient qu’il faille définir et mener ensemble des actions pour remobiliser les populations togolais au pays et en terres étrangères, renforcer la sensibilisation de la communauté internationale pour l’amener à comprendre les problèmes du Togo, entre autres.
Pour cette première sortie, le groupe de onze propose :
– la mise en œuvre dès maintenant par l’Assemblée Nationale, des réformes urgentes ayant déjà fait l’objet d’un consensus, notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels et le mode de scrutin pour les élections présidentielles et législatives;
– la prise immédiate par le RPT/UNIR d’une initiative de discussion avec l’opposition, afin de parvenir à des solutions consensuelles permettant à l’Assemblée Nationale de mettre en œuvre, avant les prochaines échéances électorales, les autres réformes urgentes portant sur le fichier électoral, le découpage électoral, la décentralisation, le contrôle des comptes de campagne, la CENI, la HAAC et le Cour Constitutionnelle;
– l’ouverture de discussion entre le pouvoir et l’opposition, dans les plus brefs délais, afin de parvenir au consensus nécessaire à la réalisation des réformes sur lesquelles une réflexion plus approfondies doit être menée. Ces réformes portent notamment sur le fonctionnement régulier des institutions républicaines, le respect des droits humains, la sécurité et la paix publiques, le caractère républicain de l’armée et des forces de sécurité, le régime politique, la nomination et les prérogatives du premier ministre.
En ce qui concerne la décentralisation, le groupe de onze insiste sur sa nécessite et demande la publication d’un chronogramme précis conduisant à l’organisation des élections locales, après la résolution en toute urgence des questions liées aux élections locales.
Selon le Chef de file de l’opposition et les différents intervenants, le peuple doit maintenant prendre ses responsabilités surtout face à l’échec des différentes tentatives. En clair, lorsque qu’un mandataire gère mal son mandat, le mandant reprend son mandat pour en faire à sa volonté.
De tout ce qui précède, il convient d’encourager cette énième initiative destinée à mettre la pression sur le RPT/UNIR pour l’amener à opérer les réformes.
Dans le chronogramme du groupe, des actions seront menées notamment des manifestations publiques. Raison pour laquelle un appel à mobilisation est d’ors et déjà lancé à l’endroit du peuple afin qu’il se mobilise pour l’assaut final comme ce fut le cas au Burkina Faso et au Bénin voisin.
Pour les pessimistes qui prônent déjà l’explosion de ce groupe à peine né, le chef de file de l’opposition rassure que les lignes et actions propres aux différents composants du groupe n’ont rien à avoir avec ces points de convergence sur la base de laquelle le groupe s’est constitué pour aboutir aux réformes.
Il convient alors d’être optimiste et encourager cette initiative qui n’est dressée contre personne mais va au profit de l’intérêt général du peuple togolais.
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