Les travaux de réfection du boulevard des Armées sont au point au mort depuis plusieurs mois. Le chantier est complètement abandonné, laissé en piteux état. Et ce, au grand dam des usagers qui ne cessent de se plaindre. Visiblement, circuler sur ce boulevard d’à peine 2 kilomètres revient à s’armer de patience et de prudence.
Le fantôme de la route Lomé-Vogan-Anfoin rode actuellement sur le boulevard des Armées. Cette route qui quitte Tokoin-Ramco et passe par la devanture de la paroisse St Martyr de l’Ouganda.
L’entreprise CECO-BTP qui avait remporté le marché et entrepris la réfection a tout simplement abandonné le chantier depuis plusieurs mois, laissant la route presque impraticable. C’est la croix et la bannière pour les usagers et riverains installés le long de cette route où la circulation est devenue un chemin de croix. Les travaux sont à moitié exécutés. Avec les nids de poule, les usagers font toutes sortes de gymnastiques et acrobaties pour pouvoir circuler surtout au niveau des feux tricolores de Tokoin-Gbadago. Des accidents de circulation, on y enregistre presque chaque jour.
A en croire Ninsao Gnofam, ministre des Infrastructures et des Transports, c’est l’entreprise CECO-BTP qui est le seul et unique responsable de cette situation.
« Pour ce qui concerne la session du boulevard des Armées, c’est l’entreprise (CECO-BTP, ndlr) qui a en charge les travaux qui est devenue défaillante. Nous avons résilié le contrat, on a attribué les travaux à une autre entreprise qui va les terminer proprement. Mais nous ne sommes qu’à la phase des processus, parce que c’est un bailleur qui a financé la réfection de cette route. Donc il faut aller lui expliquer tout, afin qu’il accompagne jusqu’au bout avec la nouvelle entreprise », a indiqué Ninsao Gnofam ce matin sur la radio Victoire Fm.
Ce n’est pas la première fois que ce ministre, que d’aucuns jugent « arrogant et insuffisant », serve cet argument à l’opinion pour justifier le
laxisme des autorités togolaises devant la situation, et aussi son manque de perspicacité quant à la supervision de l’exécution des travaux de réfection des routes au Togo.
En juin 2016, sur le scandale de la route Lomé-Vogan-Anfoin, Ninsao Gnofam avait déclaré devant des députés sidérés que l’entreprise CECO-BTP (actuellement en faillite) avait utilisé une partie des fonds (26 milliards FCFA) destinés à la réalisation de cet axe, pour acheter des engins.
L’Etat est-il finalement devenu le pourvoyeur de fonds pour l’équipement d’une entreprise privée ? Avant d’octroyer un marché à une entreprise, l’équipement, les moyens financiers disponibles, les chantiers déjà réalisés sont, entre autres, les critères requis. Quel est alors le dossier technique présenté par CECO BTP qui lui a permis d’obtenir le bitumage de la route Lomé-Vogan-Anfoin ? Voilà des questions restées en suspens jusqu’aujourd’hui sans réponse.
Finalement, c’est à China Road and Bridge Corporation (une entreprise chinoise) que le gouvernement a confié les travaux de réfection de l’axe Lomé-Vogan-Anfoin. Mais jusqu’à présent, le chantier peine à redémarrer.
Tout porte à croire que le boulevard des Armées financé par un bailleur (selon les propos du ministre Gnofam Ninsao), va inexorablement subir le sort de la route Lomé-Vogan-Anfoin.
Fidèle à ses habitudes, le ministre promet que les travaux de réfection de ce boulevard reprendront bientôt. « Les travaux vont démarrer incessamment. Ça ne saurait tarder », a-t-il déclaré.
A suivre!
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com