Lauréat du prix « L’Afrique de mes rêves », le texte en intégralité

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On écrivait hier qu’Ayi Renaud Dossavi-Alipoeh, un jeune togolais avait remporté le premier prix du concours « L’Afrique de mes rêves » de la Banque Africaine de Développement (BAD). Dans le texte qu’il a proposé, celui-ci fait référence en grande partie aux différentes avancées de l’Afrique. Voici l’intégralité du texte du rêveur.

Il y a trente ans, nous irriguions le Sahara

« (…) Peuples et Nations de la grande famille africaine mondiale, chers Gouverneurs et Représentants de gouverneurs des cinquante-sept États de notre Fédération des États-Unis d’Afrique, chers homologues, Présidents de la république de Haïti, des États-Unis d’Amérique, de la république de Chine, d’Allemagne, de Russie, Représentants des diverses nations venues du monde entier (…), honorables invités, illustres amis, chers compatriotes, chers fils et filles de notre nation africaine bien-aimée, je vous salue chaleureusement (…)

Ce jour fera date dans nos annales. En effet, il y a trente ans, jour pour jour, nous irriguions pour la première fois le Sahara [Tonnerre d’applaudissements]. C’est ainsi. En 2O28, l’Afrique aura ainsi inauguré l’âge vert de l’humanité. Comme l’homme posant pour la première fois le pied sur le sol lunaire, le projet Oasiris nous permit de poser un pas nouveau sur l’immense désert, qui sera demeuré longtemps un des plus redoutables défis que la nature nous ait posé.

(…) Apprécions donc les pas de géants que nous avons réalisés depuis, en moins d’un demi-siècle ! Souvenons-nous de ceux d’avant les deux Transafricaines, nos voies ferrées reliant Dakar à Djibouti et Le Caire au Cap ; d’avant le Bassin industriel du Congo, aujourd’hui deuxième cœur de l’industrie mondiale, alimenté par une énergie propre et abondante. (…) Les immenses champs d’Afrique de l’Ouest étaient encore en friche, notre agriculture, aujourd’hui la plus dynamique au monde, était encore balbutiante.

Souvenez-vous du temps où nous étions encore divisés, émiettés en petits territoires, sans politique commune. Souvenez-vous des guerres fratricides, du sang versé à profusion, de la jeunesse sacrifiée, de tout ce désespoir (…), mais nous avons survécu ! Par l’audace et la persévérance, nous avons surmonté l’obstacle et marché droit vers notre destin !

(…) Aujourd’hui, où nous célébrons ce projet merveilleux, notre mère l’Afrique est au centre du monde, au cœur de toutes les attentions. Saluons les quelque trois milliards de spectateurs qui nous suivent en direct partout sur la planète, que ce soit sur leurs projecteurs holographiques, leurs capsules à transmission rétinienne, leur téléphone mobile (pour les plus vieux) [Rires] et autres canaux de l’Internet… et même depuis Olorun, la Station spatiale panafricaine, qui passe en orbite au-dessus de nos têtes à l’instant même où je parle ! Gloire à nos chers astronautes, ils font notre fierté ! (…) Ils seront donc très nombreux, c’est le cas de le dire, à suivre bientôt la majestueuse flamme de la renaissance, rouge, vert et noir, s’élever encore et illuminer le ciel africain.

(…) En plus d’apporter encore plus de sécurité et d’abondance alimentaire, ce projet a montré que nous pouvions œuvrer à la régénération du monde, et pas seulement à sa dégradation [La foule se lève. Tonnerre d’applaudissements].Nous célébrons cette collaboration panafricaine et mondiale qui nous a permis de réaliser ce rêve. Guidés par nos valeurs ancestrales et aidés par la science, nous générons vie et énergie là où il n’y avait plus que mort et famine. Notre terre respire comme jamais auparavant : un air pur et libéré de toute pollution. Nous avons non seulement pu lutter contre l’avancée du désert, mais transformé ce vaste champ de sécheresse en corne d’abondance, de sécurité et de vie.

(…) Que dire, si ce n’est rendre un hommage vibrant aux artisans de notre renaissance ? Tels ces deux géants que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis. Premièrement, le professeur et double prix Nobel de chimie et médecine, Kenneth Mia [Applaudissements]. Comme vous le savez, il inventa, il y a presque trente ans les NPK de quatrième génération, ces engrais entièrement bio, les plus puissants fertilisants au monde [Applaudissements]. (…) Deuxièmement, l’un des esprits les plus innovants de notre siècle, celui à qui nous devons l’enclenchement de la quatrième révolution industrielle, l’ingénieur mondialement connu, Moezi Osole [Applaudissements], concepteur de la technologie Ogotemeli, qui permit non seulement de dessaler efficacement l’eau de mer, mais aussi d’en extraire de l’hydrogène par sa fameuse « scission moléculaire à base énergie ».

Cet hydrogène alimente aujourd’hui la quasi-totalité des moteurs de la planète. Grâce à lui, nous avons pu enfin délaisser les énergies fossiles polluantes et arrêter les dégâts monstrueux causés à nos écosystèmes, pour nous tourner vers une énergie propre et abondante qui nous permit de sortir des crises énergétiques des années 2020 [Tonnerre d’applaudissements].

(…) Ces deux esprits, ainsi qu’une armée d’audacieux entrepreneurs, investisseurs, innovateurs venus des quatre coins du continent ont rendu possible ceci : Je tiens en mains ce sachet de riz, il provient de la toute première récolte du Sahara, aujourd’hui Zone agricole panafricaine [Tonnerre d’applaudissements].

Et ces prouesses techniques et humaines ont ouvert la voie à bien d’autres encore, plus discrètes, mais tout aussi déterminantes pour notre continent. Aujourd’hui que la famine a totalement disparu, notre peuple va librement partout sur sa terre, par train ou par aéronef. (…) L’eau, la nourriture et l’énergie en abondance ont été les rêves de nos pères et de nos mères, pionniers de l’Afrique renaissante qui, depuis la décennie 2010, ont forgé un avenir radieux pour leurs enfants et leur continent, par leur audace, leur imagination et leur ténacité. Aujourd’hui, nous disons avec fierté que nous sommes les descendants de ces grands bâtisseurs, et nous en ferons de même pour nos enfants et les enfants de nos enfants.

Que ce jour solennel soit à jamais marqué du sceau de la prospérité, de l’abondance, de la Paix et de l’harmonie avec notre mère la Nature. Pour les siècles à venir (…)

Vive l’Afrique ! Je vous remercie ! »

Extraits du discours commémoratif du trentième anniversaire du projet Oasiris, de Son Excellence Mme Assa Njima, Haute-Chancelière des États-Unis d’Afrique (ex-Fédération des États africains, ex-Union des fédérations régionales africaines, ex-Union africaine) L’An de grâce 2058, Ile de Gorée, Sénégal (États-Unis d’Afrique).

Source : www.lomechrono.com