L’ONG Amnesty International a publié la semaine dernière, son rapport sur la situation des droits de l’homme au Togo. Dans ce rapport, l’organisation a peint en noir le tableau togolais des droits humains. Alors que le gouvernement togolais conteste ce rapport, l’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) salue l’objectivité du document et interpelle le gouvernement à garantir les droits de l’homme.
Dans son rapport annuel 2017-2018 publié en début de semaine dernière relatif à la situation des droits de l’Homme au Togo, l’ONG Amnesty International a été très objectif, très précis et très clair. Ledit rapport a indexé et cela de manière très détaillée presque toutes les réalités et toutes les pratiques qui freinent le respect des droits humains au Togo.
C’est avec une grande satisfaction que l’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) a accueilli ce rapport qui a fait preuve d’une clarté et d’une vérité inégalable sur la période de la grave crise politique en cours au Togo.
L’ASVITTO tient à approuver et à valider le contenu de ce rapport et à féliciter son caractère exhaustivement objectif qui va dans le sens des réalités de la violation quotidienne des droits de l’Homme au Togo.
Tout en félicitant l’ONG Amnesty International pour l’expertise impartiale de ses études et investigations qui ont permis de faire la lumière sur les manquements graves aux droits humains notamment les violations des libertés fondamentales en passant par la banalisation de la torture et des mauvais traitements, l’ASVITTO constate également qu’aucune forme de violation n’a été occultée dans ce rapport.
Par ailleurs l’ASVITTO se félicite encore une fois de la libération des victimes de torture dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et Lomé, car il convient de rappeler que les arrestations de ces personnes n’avaient respectées aucune forme de droit depuis l’enquête préliminaire, car il n’y avait pas d’éléments sérieux de preuves matérielles ou morales qui puissent justifier ces interpellations. La mémoire des Togolais a pu retenir que les enquêtes ont été exclusivement orientées à charge vers un bord politique et les pistes qui devraient faire l’objet d’une enquête sérieuse ont été sciemment ignorées. Autrement dit, les procédures judiciaires enclenchées à la suite de toutes ces arrestations ont souffert de légitimité, c’est pourquoi une issue politique de ce dossier n’est qu’une question de bon sens pour permettre la libération des innocents. A cet effet, il urge pour les autorités gouvernementales et au vue des nombreux rapports accablant la justice Togolaise, de s’efforcer à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis de l’exécutif conformément aux dispositions constitutionnelles afin de permettre à la justice de retrouver la confiance des justiciables. Il est donc de l’intérêt du gouvernement de corriger l’instrumentalisation politique des Juges et de promouvoir le respect des règles de l’État de droit plutôt que de s’en prendre vainement aux organisations crédibles des droits de l’homme. Ceci dit, l’ASVITTO rejette catégoriquement les propos tenus par le Ministre Gilbert BAWARA à l’égard d’Amnesty International et des autres Organisations des droits de l’homme au Togo.
Au regard de ce qui précède, il faut exhorter les autorités gouvernementales à procéder, dans le même élan politique, à la libération des autres détenus y compris le député Kpatchaa GNASSINGBE afin de mettre un terme à ce qu’il conviendrait bien d’appeler « otage politique » pour faire baisser la tension dans le pays.
Enfin l’ASVITTO réitère tout son soutien et ses encouragements à l’ONG Amnesty International pour son professionnalisme, son investissement et sa détermination au service de la vérité.
Fait à Lomé, le 25 Février 2018
Pour l’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI K. Monzolouwè
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