L’ASVITTO indignée par la séquestration de deux enseignants à Zogbégan par le chef du village

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Deux enseignants séquestrés par le chef du village de Zogbégan, une situation qui indigne l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO). Dans une déclaration rendue publique ce jour, elle dénonce ce comportement d’un autre siècle de l’autorité traditionnelle et demande au gouvernement de satisfaire les revendications des enseignants. Lire !

Déclaration relative à la prise en otage de deux enseignants membre du CSET par des miliciens à la solde d’un chef traditionnel à Zogbegan dans la préfecture de Wawa

L’ASVITTO dénonce les formes de torture morale et psychologique sur les Enseignants et une manipulation et immixtion inacceptables des chefs traditionnels dans un débat professionnel.

L’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) est vivement indignée par l’indifférence et l’insouciance des Autorités gouvernementales vis-à-vis des revendications légitimes des Enseignants et très inquiète de l’évolution de la crise qui secoue le secteur de l’éducation depuis la rentrée scolaire 2016-2017.

En effet, suite à une manifestation pacifique organisée par la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET) le 25 janvier 2017, Sieurs GAO Kolou et ADANGLO, respectivement Enseignants de philosophie et des sciences physiques au lycée de Zogbégan, localité située dans la préfecture de Wawa ont été objets d’une séquestration perpétrée par une dizaine de jeunes non identifiés après avoir observé le sit-in. Ces derniers n’ont eu la vie sauve que grâce à l’intervention rapide des forces de l’ordre et de sécurité déployées dans la zone.

Cette prise d’otage a été revendiquée plus tard par le Chef du village de Zogbégan qui interdit la grève des Enseignants et toute forme de manifestations pacifiques dans le village.

L’ASVITTO dénonce une forme de torture morale et psychologique et une grave violation des droits et libertés garantis par l’article 10 de la Constitution Togolaise tout en invitant le gouvernement au respect de ses obligations conformément à la loi fondamentale qui affirme que: «Tout être humain porte en lui des droits inaliénables et imprescriptibles. La sauvegarde de ces droits est la finalité de toute communauté humaine. L’Etat a l’obligation de les respecter, de les garantir et de les protéger ».

Elle implore la compréhension des Autorités gouvernementales en vue de la satisfaction rapide des revendications sociales des quatre (4) syndicats ( SEPPTO, SESTO, SYNPETT, SNEETFP) pour éviter la répétition des évènements malheureux et douloureux qui ont entrainé les pertes de vies humaines à Dapaong en 2013 et à Gléi en 2015.

Au demeurant, l’ASVITTO dénonce l’immixtion inacceptable des Chefs traditionnels qui n’ont rien à voir dans ce débat professionnel et qui sont caractérisés pour la plupart d’une ignorance et d’une inculture avérées des valeurs et libertés fondamentales. Ceci étant, elle lance un appel pressant au Ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales à prendre des mesures rigoureuses pour éviter des situations qui frisent à l’anarchie et qui sont occasionnées par des chefs traditionnels dans plusieurs localités du pays.

L’ASVITTO félicite à sa juste valeur la prompte réaction des forces de l’ordre et de sécurité qui ont sauvé les deux Enseignants et les exhorte à continuer dans le même sens pour la protection de l’intégrité physique de tous les citoyens.

Enfin elle demande l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités et de punir les auteurs et complices de cette manipulation qui ne dit pas son nom.

Fait à Lomé le 26 janvier 2017

Pour l’ASVITTO

Le Président

M. ATCHOLI K. Monzolouwè

icilome.com