L’Association des usagers du service public monte au créneau

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L’Association des usagers du service public monte au créneau

Bien que le statut général de la Fonction public ait été voté en janvier 2013, son décret d’application, lui, n’est pas encore pris, privant ainsi les employés émargeant sur le budget public de bénéficier ses fruits.

L’Association des usages du service public (AUSEP), dans un communiqué, demande au gouvernement « d’agir… pour la prise enfin des décrets d’applications liés au statu général de la fonction publique ».

Elle demande également « la mise en place subséquente du Conseil supérieur de la fonction publique et partant, la réactivation du processus de réformes administrative ». Lisez plutôt le communiqué !

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ASSOCIATION DES USAGERS DU SERVICE PUBLIC TOGOLAIS (AUSEP)

(Relatif à la mise en place du Conseil supérieur de la fonction publique)
– Le 20 janvier 2013, le gouvernement togolais sous la pression des organisations syndicales et en mal de remède, a provoqué un dimanche, jour férié, une session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui, à l’instar d’une course de relais, a imprimé le processus précipité d’adoption du statut général de la fonction publique.

– Brandie comme une trouvaille à l’effet d’apaisement du climat social en ébullition et comme un des acquis du processus de réforme administrative enclenché par le gouvernement depuis 2006, la loi de la fonction publique n’a pu à ce jour insuffler une nouvelle dynamique sinon une nouvelle vie à l’administration publique en termes de meilleure gestion des ressources humaines et de satisfaction des citoyens eu égard aux prestations des services publics. Bien au contraire, le climat social a connu une pollution aggravée avec en toile de fond des querelles intersyndicales et des grèves à répétition avec ses corollaires poignants.

– Ce ne sont point étonnants les degrés élevés de démotivation, de corruption, de politisation et de lenteur administrative longtemps décriés par les citoyens.

– Les audits stratégiques et organisationnels censés réorganiser l’administration en assurant l’adéquation des profils aux postes, le redéploiement et le perfectionnement en continue des agents peinent à être concrétisés car menés à l’actif exclusif des cabinets externes doués d’une parfaite méconnaissance de l’histoire et de la culture administrative togolaise. La réforme et la modernisation de l’Etat à l’œuvre dans plusieurs départements se déroule sans un mécanisme global de coordination.

– Pire, le Conseil supérieur de la fonction publique, outil inclusif (devant regrouper administration, syndicats et associations des usagers du service public) à l’œuvre de la transparence administrative en matière de supervision des concours de recrutement, de classement et de contrôle des diplômes (article 16 du nouveau statut général) et autres, ne trouve sa valeur que dans sa capacité à tenir dans les tiroirs des initiateurs du fait de l’absence du décret d’application du statut général devant consacré son existence.

– Dans ces conditions, les textes antérieurs devenus inopérants depuis l’adoption du statut général continuent d’être invoqués dans l’organisation des concours aux contours manifestement flous, illisibles voire opaques et sujets à toutes les interrogations.

Seul le ministère de la fonction publique continue unilatéralement d’organiser et de superviser les concours de recrutement.
Les résultats des derniers concours aux ministères de la justice, de l’agriculture et autres en disent long. Les agents permanents dont le recrutement est pourtant interdit dans le cadre du processus de réforme aux fins de la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, sont de plus en plus sollicités.

Bref, la confiance des citoyens dans leur administration va decrescendo en contradiction manifeste de la recommandation n° 23 de la CVJR relative à l’égalité de traitement des citoyens devant l’emploi public.

– L’Association des Usagers du Service public togolais (AUSEP) confiant en la capacité du gouvernement à influencer positivement les choses au profit de la population, lui demande instamment d’agir avec bon cœur et célérité pour la prise enfin des décrets d’application liés au statut général de la fonction publique, la mise en place subséquente du Conseil supérieur de la fonction publique et partant la réactivation du processus de réforme administrative. Il y va de la réconciliation de l’administration avec elle-même et avec les citoyens.
« Pour un service public au service du public »-Fait à Lomé le 19 Août 2019-Le Président-Kampatibe KARIYIARE

A.H.

Source : www.icilome.com