L’artiste Nel Pakur interpelle ‘la majorité silencieuse’

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Ils sont peu nombreux à décider de rester aux côtés du peuple. Eux, ce sont les artistes engagés parmi lesquels Nel Pakur, qui a initié ce jeudi une conférence publique à l’endroit de la jeunesse. Il a été question de l’engament citoyen de la jeunesse.

Majoritaire, 60% de la population togolaise, les jeunes sont en réalité le fer de lance de la vie politique. Mais le constat est que cette jeunesse qui constitue le poids électoral ne se prononce jamais ou presque pas sur la vie de la République. Une absence chronique et notoire de la jeunesse qui ne s’illustre guère sur la scène togolaise. Ramener la jeunesse à s’intéresser à la chose publique, c’est l’objectif que s’est donné Nel Pakur.

L’usure d’idéologie et de stratégie, le surplace, c’est ce qui caractérise les hommes politiques. Les jeunes ont été faits soit des liseurs de motions ou des lanceurs de pavés. Dans les deux camps, le politique utilise toujours la jeunesse pour atteindre son objectif. C’est le carcan dans lequel se trouve le jeune togolais jusqu’à ce jour.

Dans sa communication, Dr Emmanuel Gnagnon a parlé du rôle de la jeunesse, de la place des jeunes dans les discours politiques. La jeunesse est toujours citée dans les grands discours, mais elle ne bénéficie pas des retombées des projets qu’on lui attribue. Il a également parlé des raisons pour lesquelles la jeunesse doit s’engager pour la solution à la crise politique que traverse le Togo.

« Les jeunes doivent occuper la scène au sein même de leurs partis. Qu’ils développent des compétences qui les permettent de faire comprendre à leur leader ou mentor politique qu’ils sont suffisamment matures et qu’ils peuvent prendre des responsabilités politiques. C’est en cela que nous pouvons procéder au renouvellement de la classe politique », a laissé entendre Dr Emmanuel Gnagnon.

Ces mentors (du parti au pouvoir ou de l’opposition) qui ont trop duré et au sein desquels couvent des haines, sont appelés à une conscience collective. Qu’ils comprennent que la jeunesse leur reconnait leurs efforts, mais qu’il est temps de passer la main à une nouvelle génération.

Pour Nel Pakur, connu pour ses chansons engagées qui lui ont d’ailleurs mis sous éteignoir, il est temps que la jeunesse se fasse entendre.

« Avant d’être artiste, je suis citoyen togolais et j’aime mon pays. Je pense que lorsqu’on est dans une maison et que les aînés n’arrivent pas à s’entendre, il faut qu’à un moment les enfants parlent. Depuis deux décennies, nous avons attendus nos aînés qu’ils trouvent une solution.
Mais force est de constater que plutôt que les choses s’améliorent, nous assistons à une déliquescence. La jeunesse a décidé dans cette situation de ne plus s’intéresser à tort ou à raison à la chose publique, mais elle doit plutôt avoir une vision pour ce pays », a-t-il laissé entendre.

Ces conférences publiques, selon l’artiste vont se multiplier et celle-ci n’est qu’un premier pas. Il faudra écouter la jeunesse pour connaitre sa position sur la situation de notre pays. Le temps n’est plus à opposer les partis politiques, mais à penser à la nouvelle génération qui va dénouer la crise qui a duré trop longtemps.

Et le communicateur, pour finir son exposé, cite Frantz Fanon : « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission. La remplir ou la trahir ».

Magnim

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