« Le 5 octobre signifie à bas la dictature ! la lutte doit se poursuivre », rappelle Prof Togoata Apédo-Amah

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05 octobre 1990-5 octobre 2017, 27 ans jour pour jour les togolais se sont lancés dans une lutte sans merci pour l’avènement de la démocratie et mettre fin au régime dictatorial de feu Gnassingbé Eyadema. En ce jour, l’universitaire Ayayi Togoata Apédo-Amah  appelle le peuple à posé un acte de dignité. Dans un post sur Facebook, il appelle à « finir le travail commencé après la fausse indépendance de 1960 contre les trois régimes antidémocratiques  qui se sont succédé au pouvoir depuis 57 ans ». Lire !

LE PAVÉ DU 5 OCTOBRE 1990 DANS LA MAIN DU PEUPLE TOGOLAIS

Le 5 octobre 1990 est une date mémorable que les Togolais les plus âgés doivent expliquer aux jeunes générations. Il s’agit d’un devoir de mémoire.

Ce fameux 5 octobre, si les Loméens, à commencer par la jeunesse estudiantine, ont lapidé les kakis du clan détestable des Gnassingbé, c’était leur façon de dire leur ras-le-bol à Eyadema, un horrible dictateur dont le règne caricaturement ubuesque était devenu insupportable. Les Togolais avaient honte du régime crapuleux et sanguinaire qui les martyrisait devant des étrangers.Le tyran analphabète était d’ailleurs la risée de toute l’Afrique et du monde entier.

Le pillage systématique du pays s’accompagnait de violations massives des droits humains et de toutes sortes d’injustices. Le tribalisme, les discriminations étaient la règle. Dans son tribalisme compulsif, Eyadema poussa l’ignominie jusqu’à fabriquer des Togolais « à part entière » à côté de Togolais « entièrement à part ». L’apartheid n’existait pas qu’en Afrique du Sud. Il était aussi togolais.

Cette anormalité qui était la  » norme « , les Togolais la rejetèrent en donnant l’assaut à la forteresse criminelle du parti unique, le Rpt, un parti inique d’une bêtise incommensurable. Au lieu de suivre les cours, les élèves étaient contraints de chanter et de danser dans les cours des écoles à la gloire du tyran qui n’avait aucun mérite. Ceux qui séchaient les séances idiotes d’animation, étaient fessés en cadence sous le mât du drapeau national transformé en espace de torture.

Les cours d’histoire étaient un tissu de mensonges qui faisaient passer le bourreau du Togo comme un héros national, un patriote. Or dans la triste réalité, le bonhomme a été un mercenaire, un traître de la coloniale, un sordide tirailleur qui a retourné le fusil contre son peuple et tous les autres peuples colonisés d’Afrique et d’Asie. Son passé était une longue trainée de souillure. Il a été placé par la France au pouvoir uniquement pour sauvegarder les intérêts du Pacte colonial et pour s’enrichir lui-même.

La commémoration du 5 octobre est un acte de dignité. C’est à dessein que la dictature militaire boycotte cette fête. Elle lui rappelle de trop mauvais souvenirs. En effet, ce jour-là, les Togolais qui se qualifiaient eux-mêmes de moutons, relevèrent la tête de la plus belle des manières et marchèrent sur le monstre. Ce fut la panique. Les collaborateurs du tyran se dissimulaient dans leurs véhicules en traversant la ville, la tête couverte d’un chapeau ou sous un déguisement.

Symboliquement, cette date est celle du début de la marche irrésistible du peuple togolais vers la liberté. Eyadema avait imposé au peuple une nouvelle colonisation plus cruelle et plus archaïque que la précédente qui était toujours présente. C’était la colonisation des revanchards et des vauriens, véritables sangsues greffées sur le dos du peuple togolais. Ils volaient plus que des mange-mil sans aucune retenue dans leur gourmandise de nouveaux riches arrogants et insolents mais sans intelligence.
La Conférence nationale souveraine révéla qu’ils poussèrent leur boulimie jusqu’à commander frauduleusement et fictivement du pain de maïs pour trois millions de francs CFA à 10 francs l’unité pour un banquet. Il fut calculé que le millier de convives aurait dû manger 300 000 ablo, soit 300 ablo par individu! Et dire qu’il y avait aussi du riz, de l’akume et plein d’autres plats !

Le 5 octobre 1990 dédivinisa Eyadema, le dieu de la terre. Il fut ramené à sa petitesse par les injures et les graffitis des Togolais qui jetèrent le bâillon du silence et de la résignation. Contre la bêtise des nuls au pouvoir. Ils réclamaient l’intelligence au pouvoir, c’est-à-dire une rupture radicale avec un régime inculte, réactionnaire, traître et sanguinaire.

La date du 5 octobre n’est qu’un jalon et non une fin en soi. Ce qui veut dire clairement que nous devons finir le travail commencé après la fausse indépendance de 1960 contre les trois régimes antidémocratiques qui se sont succédé au pouvoir depuis 57 ans. Mais le plus barbare des trois régimes est celui des Gnassingbé qui ont imposé une monarchie héréditaire au Togolais.

Le 5 octobre signifie « à bas la dictature ! » C’est le rejet des kleptocrates qui ont transformé notre pays en pornocratie après la mort d’Eyadema.
La commémoration du 5 octobre nous interpelle tous pour nous rappeler de finir le travail inachevé. Deux voire trois générations ont déjà été sacrifiés. Trop, c’est trop. Les cinq générations qui cohabitent actuellement doivent finir le boulot pour sauver le Togo tout simplement, car il s’agit de notre survie en tant que peuple et nation en devenir.

Un auteur français a dit que  » Les ratés ne vous rateront pas ». Effectivement, ils ne nous ont pas ratés. Donc, mettons fin rapidement au règne des médiocres. Le Togo ne mérite pas ces individus qui jouent avec notre existence et qui insultent par leur nullité crasse notre intelligence.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH

TogoTopInfos.com