Lancement imminent de la reconstruction du grand marché de Lomé

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Espace aménagé du bâtiment principal du grand marché de Lomé, un bâtiment démoli quelques heures après le drame. L’opposition estime que cet acte a souillé la scène de crime.

Aux dernières nouvelles, le chef de l’Etat s’apprête à lancer en grandes pompes, les travaux de reconstruction du grand marché de Lomé. Et ce, 5 années après le drame. Toutefois, la justice serait muette pendant que les criminels courent.

Quelques heures après le drame, le gouvernement fait un tour de force dans les quartiers généraux des partis politiques de l’opposition et envoie quelques têtes derrière les barreaux. Le procès, lui, pend. Les enquêtes, dit-on, sont en cours.

Quand la pression croit, quelques leaders politiques (du côté du pouvoir) brisent le silence et argue que le « procès est pour très bientôt » et que l’opinion s’étonnera devant les preuves accablants, de ceux qui qui clament sans cesse leur innocence.

Ainsi tourne sans cesse le disque, sans allusion à la justice. A défaut de leur restaurer les milliards perdus, l’Etat serait-il dans l’incapacité de rendre justice aux commerçantes et commerçants qui ont tout perdu dans cette affaire ?

Dans les couloirs, le parti UNIR aurait mis en place des uniformes (pagnes) et tout un système d’organisation comme à l’époque du feu Général Eyadema pour une cérémonie grandiose de lancement des travaux de reconstruction du marché de Lomé, donc le budget est estimé à 22 milliards de F CFA.

Selon le gouvernement, 568,1 millions de francs cfa sont inscrits au budget 2018 et serviront de financement pour le démarrage des travaux.

Arbitrairement arrêté dans le cadre de cet incendie comme tous les autres d’ailleurs et libéré par chance (ce qui n’est pas le cas des autres), le jeune Kaming Pyabalo en exil, témoigne dans une vidéo : « Lorsqu’on nous libérait, le préfet Bakali de Kara est venu dire à nos mamans qu’ils sont conscients que nous n’avions pas mis le feu au marché de Kara. Mais, c’était pour nous tirer les oreilles à cause de notre activisme ».

Un témoignage qui, s’il s’avère, donne à réfléchir sur le sort de ces dizaines de personnes privées de liberté tous les jours au Togo au nom de la justice.

Ce jeune qui faisait partie des leaders syndicalistes des étudiants à l’Université de Kara, s’est vu purement et simplement radié de la jeune université dans un dossier flou avant de se voir embarquer un beau matin pour la prison civile de Kara.

L’affaire des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara est devenue tel un galimatias, à travers lequel on peut lire tous les maux du système judiciaire dans ce pays.

A. Lemou

Source : www.icilome.com