Par décret pris en Conseil des ministres le mardi 3 janvier dernier, Faure Gnassingbé a nommé les membres de la Haute autorité pour la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Une commission qui n’inspire pas confiance à l’Alliance nationale pour le changement (ANC).
Devant la presse hier, les responsables de ce parti ont indiqué que la lutte contre la corruption au Togo ne réside pas dans la création des commissions. Il y avait eu des commissions de ce genre, mais la corruption est toujours restée au mieux de sa forme dans le pays. Elle est même érigée en mode de gouvernance.
« Cette commission avait existé sous d’autres formes par le passé. Si ces fameuses commissions avaient été efficaces, on aurait certainement résolu le problème de corruption au Togo », a déclaré le chef de file de l’opposition.
Pour lui, la lutte contre la corruption est d’abord une question de respect des dispositions prévues par la loi fondamentale togolaise. « Si le chef de l’Etat se soumet à la constitution qui l’oblige à déclarer ses biens, si les autorités togolaises ne montraient pas que leur préoccupation, c’est de faire des affaires, si elles ne sont pas actionnaires dans telle ou telle société, le citoyen ordinaire ne se sentirait pas des ailes pour, lui aussi, chercher à s’enrichir malhonnêtement », a-t-il souligné, avant d’insister : « La première étape de la lutte contre la corruption est le respect de la loi ».
Le président de l’ANC ne trouve pas d’inconvénient à ce que des Togolais soient actionnaires dans les sociétés. Mais, même si la loi ne l’interdit pas, le bon sens n’admet pas que des autorités politiques et administratives se retrouvent actionnaires dans ces sociétés qui sont tout le temps accusées de corruption.
« Je ne dis pas qu’être actionnaire est une mauvaise chose. Mais être actionnaire aux côtés de l’Etat, c’est-à-dire l’Etat est actionnaire dans une société en même temps qu’une autorité (…). Je donne l’exemple de la société Servair qui se retrouve dans la société SALT. Comment les Gnassingbé, Boukpéssi, Walla peuvent être actionnaire dans la SALT, et pire, le directeur de la SALT est lui-même actionnaire de Servair aux côtés de la SALT ? Après ça, on vient me parler de commission de lutte contre la corruption ? », S’est-il indigné.
Au regard de tout cela, l’ANC ne croit pas en la capacité de cette commission pour lutter efficacement contre la corruption au Togo. Tous les ingrédients sont réunis pour freiner l’élan de cette commission, à en croire les responsables de ce parti.
I.K
icilome.com