La Vraie Sortie de Crise au Togo : Le Peuple Souverain doit Reprendre la Rue!

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« La paix sans justice ni liberté n’est que ruine de l’âme. C’est la paix du cimetière »

Chers Compatriotes !
Héroïque peuple togolais, seul artisan de ta lutte de libération !

La Vraie Sortie de Crise au Togo : Le Peuple Souverain doit Reprendre la Rue!

Comme vous le savez et comme nous l’attendions, le 53ème sommet de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenu à Lomé les 30 et 31 juillet 2018, sous la présidence de Faure Gnassingbé, »président du Togo », s’est arrogé le droit de décider à notre place de notre avenir : un changement sans changement !.Est-ce possible? Ne sommes-nous pas un peuple souverain ?

Sa feuille de route que je rebaptise à juste titre « feuille de déroute « fait preuve d’un cynisme historique et symbolise le déficit démocratique dont souffrent la plupart des peuples africains. Il est évident que cette feuille ne pourra tenir la route compte tenu de la nature démoniaque du régime cinquantenaire, d’une part, et de l’aspiration profonde de notre peuple à l’alternance démocratique, de l’autre.

Le père de la nation, feu président Sylvanus Olympio qui, quelques mois avant son assassinat, appelait de ses vœux la construction d’une communauté économique régionale pour le bien-être de ses populations, était bien loin d’imaginer que cette communauté-là deviendrait un instrument d’oppression du peuple qu’il avait conduit à la liberté, à l’indépendance. En effet, la CEDEAO, depuis sa création, n’a raté aucune occasion de soutenir la plus vieille dictature d’Afrique dirigée par les Gnassingbé Père et Fils malgré ses travers tragiques et mafieux, tout particulièrement en 2005. Nous la voyons encore aujourd’hui venir au secours du » Kim Jong-un togolais » ou du petit Hitler.

A) La « feuille de déroute » : un coup d’épée dans l’eau !

Avant de commenter une fois de plus la feuille de route de la CEDEAO sur l’avenir du Togo, je voudrais résumer en trois mots ce qui s’est passé en amont car c’est parce qu’il n’y a pas eu d’accord au fameux dialogue » Lomé 2018 « que cette » feuille de déroute » a vu le jour.

1) Dialogue : Ruse ! Trahison ! Echec !

a) Le régime RPT/UNIR, l’un des protagonistes a utilisé le dialogue comme une ruse faisant partie de sa stratégie de conservation du pouvoir autocratique pour immobiliser son ennemi afin de se réorganiser, se renforcer et maîtriser la situation. Il est arrivé ainsi à imposer la stratégie du processus électoral pour éviter une conférence nationale souveraine bis et la transition.

b) La coalition des 14, autre protagoniste, inexpérimentée et dépourvue de stratégie en ce qui concerne réellement la lutte non-violente, s’est montrée sur la défensive et lente à réagir. Elle est traversée par des tensions internes liées à des intérêts divergents et des agendas différents. Elle a mordu à l’appât du vedettariat, a baissé la garde dès le premier jour en suspendant unilatéralement la marche sans contrepartie véritable et a trahi le mandat que le peuple lui a confié : négocier la démission immédiate de Faure Gnassingbé, ceci ne figurait pas dans l’ordre du jour du dialogue qu’elle a pourtant accepté. C’est pourquoi j’ai écrit dans mon article « la conspiration contre le peuple togolais se révèle au grand jour  que : » A des moments différents la trahison a des visages différents et pour des objectifs différents la trahison se manifeste sous des formes différentes ! A partir d’avril, certains partis de la C14 commencèrent déjà à avoir des tendances électoralistes et voulurent que le Facilitateur annonçât officiellement que les élections étaient la voie de sortie de crise. Le facilitateur déclina cette demande et préféra faire porter le chapeau à la CEDEAO. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu d’accord signé qu’il n’y a pas eu de trahison ! Ici, la trahison a été dissimulée !

c) Échec de la facilitation. Dès le début, de nombreux compatriotes et moi-même avions signalé la grande affinité et les accointances entre le facilitateur, monsieur Nana Dankwa Akufo-Addo, président du Ghana, et Faure Gnassingbé. En effet, le parti du facilitateur NPP ( New Patriotic Party ) aurait bénéficié pendant de nombreuses années des financements des Gnassingbé Père et Fils. Cela veut dire qu’il y aurait eu un conflit d’intérêt. Le Facilitateur a pu obtenir d’importantes concessions de la C14 mais n’a pas réussi à faire véritablement bouger la ligne de la mouvance présidentielle.

2) La feuille de route de la CEDEAO sous la présidence de Faure Gnassingbé

Je partage largement les critiques et observations faites par nombre d’entre vous : personnalités, associations civiles, mouvements et partis politiques compris concernant cette fameuse feuille de route. Je ne citerai ici que le communiqué conjoint RCDTI –CVU , publié le 11 août, qui me paraît exhaustif et remarquable. Je cite ci-dessous deux de ses observations.

a) Juge et partie. Faure Gnassingbé, très impliqué dans la crise socio-politique que traverse notre pays depuis un an, est juge et partie ! «  Il aurait été juridiquement plus crédible que la feuille de route de la CEDEAO fût élaborée sous la présidence du nouveau Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, avec l’aide des deux facilitateurs. Il en résulte que la feuille de route présentée par le dernier sommet de la CEDEAO, perdant toute valeur à cause du conflit d’intérêt souligné précédemment, devrait être frappée de nullité ! »

b) Une feuille de route faite sur mesure : « En réalité, avec une feuille de route sous la présidence de Faure Gnassingbé, la CEDEAO a choisi d’organiser l’avenir de Faure Gnassingbé au lieu de l’avenir du Peuple togolais. » Autrement dit, la CEDEAO a préféré sauver l’arbre que de sauver la forêt et, qui plus est, cet arbre est un mauvais arbre sans racines. Ne reconnaît-on pas l’arbre aux fruits qu’il porte ? Cet arbre sans racines est effectivement hors sol, soutenu par une multitude de tuteurs étrangers dont la rapacité et la cupidité nous appauvrissent et nous rendent esclaves sur notre propre sol ! La CEDEAO est l’un de ces tuteurs !

c) Nature du régime et mauvaise gouvernance. La CEDEAO est restée muette. Pourtant c’est contre l’abus de pouvoir, l’abus de droit, la culture de l’impunité, la corruption et la mauvaise gouvernance que le peuple s’est soulevé depuis le 19 août 2017. Le pays est en faillite, le taux de chômage avoisine 65%, la dette publique 81% du PIB, le taux d’évasion monétaire 94%. Les scandales financiers sont innombrables et à répétition. Le régime dictatorial de Faure Gnassingbé exploite depuis de nombreuses années à l’insu du peuple du pétrole off-shore et des gisements d’or. Selon le président lui-même «  une minorité pilleuse a accaparé les richesses du pays » ! Ce régime génère chaque jour des désastres. En tant que Président de la République, Chef suprême des forces armées et Ministre de la défense, Faure Gnassingbé est directement responsable des graves violations des droits de l’homme et des innombrables et innommables souffrances infligées au peuple durant ces douze derniers mois. Fort de son pouvoir mafieux et de son pouvoir corrupteur, Faure Gnassingbé espère amadouer ses pairs et le comité de suivi de la CEDEAO pour bâcler les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales afin de conserver le pouvoir.

d) L’immoralité du chef de l’Etat. Aucun peuple au monde ne voudrait un tel homme à la tête de son pays ! Pourquoi alors nous l’imposer ?

Il a commis de nombreux délits répréhensibles par la loi dont :terrorisme, crimes contre l’humanité, crimes économiques, enrichissement illicite, recel d’abus de biens sociaux et recel de détournement de fonds publics ( multiples voyages à l’étranger injustifiés, construction d’un superbe centre commercial au Ghana à l’une de ses maîtresses, un jet privé offert à une autre maîtresse-au Bénin) corruption et dilapidation des deniers publics, mauvaise gouvernance, fraudes électorales en 2005, 2010 et 2015 et falsification des résultats électoraux, dépravation de la vie morale publique, atteintes aux mœurs, luxure, inceste et pédophilie, association de malfaiteurs…..

Que représente Faure Gnassingbé pour que la communauté internationale via la CEDEAO veuille le maintenir illégalement » Président » au regard de la constitution originelle de 1992 contre vents et marées? Sur le continent, les présidents Robert Mugabé du Zimbabwe et Jacob Zuma d’Afrique du Sud ont démissionné sous la pression de leurs peuples ; En Corée du Sud et au Brésil les présidentes Park Geun-hye et Dilma Rousseff ont été destituées pour » corruption ». En Espagne le premier ministre Mariano Rajoy a démissionné pour corruption ! La terre n’a pas tremblé après toutes ces démissions ! Pour un tel criminel hors pair ne serait-il pas normal et juste de terminer sa vie à la Maison d’Arrêt de Lomé ?

e) Les revendications fondamentales du peuple ne doivent pas être sacrifiées. Pour reconstruire le pays sur une base solide et saine, la Démission de Faure Gnassingbé et la Fin de la dictature sont deux revendications essentielles et incontournables. Faure Gnassingbé est le problème son départ est la solution ! Ainsi, toutes les autres revendications et les réformes seront naturellement faites au cours de la transition. Les séquences politiques à suivre sont : Démission – Transition dotée d’une Assemblée Constituante – Elections !

Au lieu de cela, la CEDEAO nous propose le « changement sans changement » c’est-à-dire la paix dans la soumission. Là nous disons carrément non car la paix sans justice ni liberté n’est que ruine de l’âme. C’est la paix du cimetière. Nous ne sommes pas restés debout pendant un an et avons consenti à d’énormes sacrifices pour avoir cette paix-là !

f) La dictature néocoloniale et mafieuse des Gnassingbé : un danger pour l’espace CEDEAO et l’Afrique ! Le régime RPT/ UNIR a non seulement ruiné le peuple togolais et détruit son pays mais il est aussi un grand danger pour les peuples de la sous-région et du continent. Le Togo, sous les Gnassingbé, est un laboratoire français de déstabilisation et d’appauvrissement des pays africains. Je cite juste ici quelques exemples d’interventions des Gnassingbé Père et Fils dans quelques pays de la sous-région. Au Nigéria : soutien de la sécession biafraise;. actuellement Boko Haram s’approvisionne aussi à partir de l’aéroport de Niamtougou qui est une plaque tournante de toutes sortes de trafics et, tout particulièrement, du trafic d’armes. Déstabilisation du régime du président Laurent Gbagbo et capture de celui-ci ; Assassinat du président Sankara en 1987 et tentative de coup d’Etat contre le gouvernement de transition Burkinabé en septembre 2015 etc…

B) Que devrions-nous faire ?

Après la publication de la « feuille de déroute « de la CEDEAO, nous ne pouvons et devons pas rester les bras croisés et nous soumettre aux décisions de ce Sommet sous la présidence de Faure Gnassingbé alors que nous avions défié le pouvoir autocratique de ce « président » et rejeté sa soi-disant légitimité. Puisqu’il s’agit de l’avenir de notre peuple et de notre pays, le Togo, pour nous et les générations futures, au nom du droit à l’autodétermination reconnu dans la Charte onusienne de la déclaration universelle des droits de l’homme et, en nous appuyant sur notre hymne national et notre constitution, nous devons continuer notre lutte de libération jusqu’à la victoire totale. Nous ne nous laisserons pas voler cette victoire par la CEDEAO. Nos aïeux et nos martyrs sont à nos côtés et notre lutte est portée par le souffle divin ! Pour ce faire, nous devons savoir d’abord comment notre lutte a été gérée par la coalition des 14 et, ensuite, remobiliser et déployer nos forces. Souvent, c’est dans le désespoir que le miracle surgit !

1) L’heure de la clarification.

La Coalition des 14 partis, qui a fait main basse sur la direction de la lutte, devrait nous rendre compte fidèlement de sa gestion car les résultats obtenus sont en deçà des attentes de notre peuple. Ce n’est pas le moment de chanter à la victoire à 50% ou à 75% ou de dire qu’on a gagné des batailles mais pas encore la guerre pour embrouiller le peuple. Nous vous prions de lui expliquer vos réponses aux questions suivantes :

a) Pourquoi aviez-vous suspendu la marche pendant le dialogue ? Aviez-vous prévu un moyen de pression alternatif efficace sur la dictature avant de prendre cette décision ?

b) Pourquoi le dialogue a-t-il commencé alors que les exigences des préalables n’étaient que très partiellement satisfaites ?

c) Pourquoi aviez-vous abandonné l’exigence de la démission immédiate de Faure Gnassingbé avant même de commencer le dialogue sans vous en référer au peuple ?

d) Pourquoi aviez-vous accepté que Faure Gnassingbé finisse son 3ème mandat alors que le peuple a rejeté sa légitimité et que ce mandat est usurpé au regard de la constitution 92 ?’

e) Quelle était votre stratégie ?

f) Pourquoi n’aviez-vous pas régulièrement rendu compte au peuple pour l’informer du déroulement du dialogue et des difficultés rencontrées ?

Bien sûr, il y a d’autres questions… mais n’oubliez pas que le peuple est Souverain ! La voie électorale n’est pas une bonne voie de sortie de crise. C’est la voie de l’impasse ! Elle conduira juste au changement sans changement !

2) Remobilisation des forces vives de la nation.

Notre lutte suit le principe universel basé sur le changement : « toute chose qui arrive à l’extrême change en son contraire »

Le système des Gnassingbé est arrivé à l’extrême, il est irréformable. Lorsque ce système a brutalisé à Sokodé un nourrisson de sexe mâle, âgé de 3 mois, sous prétexte que « s’il devient grand il jettera des cailloux aux militaires » nous devons nous indigner et prendre la résolution de le défaire !

De plus notre lutte est portée par le souffle divin. Elle est donc invincible !. Lorsque les divinités interviennent dans les affaires humaines c’est pour réajuster leur moralité et réaffirmer l’inviolabilité des principes et des valeurs du Ciel et prendre des mesures correctives. Ainsi le bien est rétribué par le bien et le mal par le mal. Le système des Gnassingbé a opté pour le mal, c’est pourquoi tout va mal dans le pays. Chers compatriotes, quelles que soient nos convictions politiques ou philosophiques, nos croyances religieuses, ouvrons nos yeux et nos cœurs au bien et à la vertu pour sauver notre pays. Remobilisons-nous pour continuer et terminer victorieusement notre lutte de libération ! La vraie sortie de crise c’est que le peuple souverain doit reprendre la rue !

3) Nécessité de créer une nouvelle coalition.

Nous ne devrions pas nous voiler la face. Nous devons reconnaître que la coalition des 14 a failli à sa mission et qu’il est indispensable de créer une nouvelle coalition plus élargie, plus solidaire et plus déterminée et ayant ensemble la même ambition pour notre pays : démission immédiate de Faure Gnassingbé, fin de la dictature, transition démocratique, programme commun pour l’avenir du Togo rétablissement de la confiance entre les citoyens, entre les civils et les militaires ; réconciliation nationale, élections transparentes. Cette coalition pourrait être nommée : Front Républicain de Salut Public ( FRSP )°Il regrouperait toutes celles et tous ceux qui partagent cette même ambition, qui de l’intérieur et qui de la diaspora. Le peuple sera l’artisan principal de la défiance politique et de la lutte de libération.

C’est seulement en faisant ainsi que nous arriverons à mettre fin à ce régime de désastres. Otto von Bismarck a dit : il vaut mieux une fin désastreuse qu’un désastre sans fin ! Nous relèverons le Togo en moins de trois à quatre ans et pourrons réduire de moitié la pauvreté et instauré un revenu de base garanti. Oui, chers compatriotes, pas l’ombre d’un doute, la victoire nous sourit ! Retrouvons le courage, la détermination et l’audace du 19 août 2017, ces qualités que Tikpi Atchadam, président du PNP, a su insuffler à notre peule ! En nous enivrant de ces qualités, nous pourrons embrasser la victoire car la joie approche comme nous l’indique le chant des patriotes :

« Togo la joie approche,
La victoire ne nous sera plus volée !
Elle vient par le chemin du courage
Dansons l’allégresse de l’arc-en-ciel !…. »

Chers compatriotes ! Tournons ensemble la page de la honte pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays dont les premiers mots seraient : Le Togo, l’Or de l’humanité, enfin libre ! Souvenons-nous à jamais que c’est avec notre sang et nos larmes amères que nous écrirons ces lignes de la nouvelle histoire que nous léguerons à la postérité !

Vox populi ; vox dei !

Gloire éternelle à nos Martyrs ! Que votre loyauté à la Patrie guide notre lutte de libération et illumine les générations futures !

Vive le Togo libre !

ABLODE ! FEZIRE ! FEZIYE ! ABLODE GBADJA

Colmar, le 15 août 2018

Dr Antoine Ati Randolph

Contact : [email protected]

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