La vente des terres cultivables est interdite

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C’est en fait une décision du roi Joël Kwassi Mensah Mlapa VI du canton de Togoville (dans la préfecture de Vo) qui s’impose aux habitants de toutes les localités de ce canton (telles que Ekpui, Badougbé, Kéta, Badougbé Ayomé et Agbantokopé…). Et pour cause, la tête couronnée pense qu’il est plus préférable de perdre du temps pour chercher du financement afin de mettre en valeur ces terres à travers des activités agricoles que de se livrer à ce commerce de vente de terres agricoles, à des prix qui frisent parfois purement et simplement à un bradage.

« Certains individus profitant de notre situation de pauvreté viennent nous prendre à vil prix nos terres cultivables très favorables au maïs, au manioc et au haricot. Quand j’ai été informé, la première chose que j’ai faite c’est d’interdire cela parce que nous aussi on a des projets », c’est en ces termes que se confiait Togbui Joël Kwassi Mensah Mlapa VI, qui vient à peine de boucler une année sur le trône du Canton de Togoville, à nos confrères d’Agridigitale. Trop suffisante pour se rendre compte des défis auxquels les populations sont confrontées.

Des dires de Togbui Mlapa VI, le village de Togoville, très connu de par l’histoire par la signature du Traité de protectorat avec les Allemands, et aussi pour son lieu de pèlerinage pour les chrétiens catholiques, « a été orphelin de chef pendant 20 ans. Ce qui fait que les défis à relever sont énormes. Les latrines publiques que nous avions sont gâtées. J’ai écrit à certaines ONG et associations mais pour le moment je n’ai pas encore de retour. Il y a quelque bonnes fontaines mais c’est insuffisant. Les villages sont connectés au réseau électrique mais les lampadaires doivent être renforcés ».

A côté de ces défis, il relève, « nous avons de grandes surfaces pour surtout développer le maïs, le manioc et le haricot mais nos moyens rudimentaires ont fait que les gens n’arrivent pas à cultiver de grandes portions de terre. Si on pouvait trouver des moyens pour nous doter de tracteurs pour aménager ces surfaces, nous fournir des semences améliorées et d’autres intrants, ça nous avantagerait beaucoup parce que les gens sont là, prêts à se lancer dans l’agriculture ». Regrette-t-il dès lors le fait que bien qu’il existe dans le milieu, une école agro pastorale, les jeunes ne sont plus vraiment en clin à suivre la formation agro-pastorale, dans la mesure où, ce qui y sortent sont contraints de devenir des enseignants vacataires faute de moyens pour financer leurs projets.

Il se réjouit dès lors de ce que, récemment, une association de jeunes gens de la localité soient parvenus à mobiliser un financement, aussi petit soit-il pour le démarrage d’un projet de pisciculture. « Quand ils se sont levés tout récemment, ils ont réussi à mobiliser un petit financement auprès du ministère de l’Agriculture pour acheter des alevins qu’ils ont mis dans une petite piscine que nous avons à côté. Ça a permis de créer de l’emploi pour les membres de l’association en vue de trouver leur gagne-pain et une partie sera remise au village pour le développement », a-t-il exposé.

Inutile de dire qu’un apport de toutes parts (aussi bien public ou privé) ne sera que salutaire pour ces populations qui en ont tant besoin pour faire renaître ce canton. Surtout que le PND (Programme National de Développement 2018-2022, entend toucher toutes les localités du Togo, grâce à la conjugaison des investissements publics comme privés.

T228

Source : telegramme228.com