« La faute est dans les moyens bien plus que dans les principes », NAPOLEON, cité par Las Casas dans le Mémorial de Sainte Hélène explique l’esprit pervers de ceux qui ne savent jamais se redresser et qui se croient intelligents par le jeu de la mauvaise foi. Ils ne sont que des nains au rang de l’évolution de la pensée.
Pour concevoir l’action et agir, il n’y a que le bon sens et l’éthique qui ordonnent la générosité du courage et la grandeur. Il suffit de se discipliner à la culture de la vertu pour imprimer à nos pas l’exemplarité, la noblesse. La notion de service public qui s’extrait du code moral et de toutes préoccupations civiques participe de la déchéance humaine.
Il faut rester homme pour gouverner, c’est-à-dire, demeurer dans les intervalles de la liberté, de la justice, de l’équité. Ce discernement pose les jalons de l’âme de la République et commande son évolution. Le socle de la fonctionnalité républicaine s’édifie sur des normes et le bon sens qui imposent aux citoyens le respect mutuel et la solidarité, gages du vivre-ensemble.
Personne n’est aveugle pour croire que le recensement par effraction de la feuille de la CEDEAO pour une sortie de crise au Togo et qui a donné lieu à un remplissage de l’hémicycle par la nomination des députés ait pris en compte la moitié de nos populations en âge de voter. Les Togolais acquis à l’Opposition, à son combat, au changement, à l’alternance politique sont évalués à 85% par l’Institut Afro-baromètre.
Par conséquent, ceux qui ont suivi les mots d’ordre de boycott du recensement d’avant les législatives tronquées du 20 décembre dernier sont plus nombreux que les partenaires de la minorité qui accapare la richesse du pays. La force de l’évidence et de la vérité ne se dément pas par des falsifications grotesques et méprisables.
Ce qui ressemble à un recensement suite au boycott de l’Opposition, la C14, à son frisson dans une tentative obscure de rachat du pouvoir au regard de la promptitude avec laquelle, il semble être disposé à ouvrir le recensement à l’Opposition dans la perspective des élections locales.
Comment donner un badigeon démocratique aux élections locales sans les voix de l’Opposition?
La réponse peut-elle être encore dans les averses de délinquance politico-électorale?
A quoi serviront les trois jours d’engorgement malsain et rebutant des centres de recensement pour une apparence de mise en ordre du fichier électoral?
1) Les apparences de normalité d’un rachat
Le boycott sec des législatives du 20 décembre dernier suite aux transgressions flagrantes de la feuille de route de la CEDEAO par le régime d’usurpation a brisé tous les paravents de légitimation du pouvoir de Faure et ses farces démocratiques sont si nues qu’il faille un badigeon de sauvetage. Un trompe-œil d’ouverture devient un remplissage politique pour que le prince de la minorité pilleuse se prête une bonne conscience dans les prochaines consultations électorales.
La rencontre flatteuse avec la périphérie de l’Opposition a été l’occasion pour le fils du père de se laver à nouveau dans la fange en donnant une garantie de laisser les masses mises hors de l’enrôlement de se figurer sur le fichier électoral avec une violation du code électoral et une volonté manifeste de réduire par l’engorgement le flux des citoyens prêts au recensement.
Comment peut-on programmer les élections locales sans un recensement et une liste par commune en violation des prescriptions du code électoral? Combien sont nos jeunes qui accèdent à leur droit de vote après le recensement du tiers des Togolais en âge de voter, il y a une bonne année?
Toute la cantate de normalité d’un enrôlement pour un embarquement immédiat pour les locales dénote que l’esprit d’équité pour une compétition électorale a longtemps déserté celui qui n’a jamais remporté une seule élection au Togo en quatorze ans d’enfumage politique et de viol permanent. Le pouvoir pour le pouvoir ne se préoccupe d’autre chose que le traficotage, le vol, le crime, la délinquance politique.
Les tours et les détours de Faure sur les locales en trois mandats nous certifient un évitement certain d’une décentralisation propre et nette de nos communes. L’autonomie de nos collectivités locales est un véritable contrepoids pour les tentacules de subordination et d’achat de consciences dont se sert le pouvoir pour les truanderies électorales.
Les indigents de l’action publique que sont les délégations spéciales n’ont aucun compte à rendre aux collectivités locales, mais toutes leurs références d’action restent le régime des ruines. Vu l’état désastreux de toutes nos communes qui n’ont d’existence que leurs écriteaux indicatifs, le sens logique, de vérité, de justice aurait été la puissance d’équité qui ordonnât les règles de propreté des dispositions pour espérer une relance existentielle de nos communes. MONTESQUIEU avait-il raison de dire dans Les Lettres Persanes: « Il est mille fois plus aisé de faire le bien que de le bien faire ».
Le permis d’enrôlement du gros des citoyens en trois jours est une volonté de confinement de l’électorat le plus important à un dépit, à une compression à céder au renoncement. Le sens de responsabilité qui se pique de perversité n’est surtout pas une élévation pour un chef. La raison sans le bon sens est une chute du piédestal humain. Encore faut-il être au podium de l’humanité pour en dégringoler par une faute ou par erreur.
A quoi sert la provocation monstrueuse des masses à qui on tend le piège des bousculades avec l’espérance pauvre de les sortir du recensement?
Le bégaiement démocratique du rejeton d’Eyadéma est à court d’astuces et bave du superflu. Les Togolais ont le sens de la décision et du patriotisme. Ils sont capables de dormir dans les centres électoraux pour relever le défi de la provocation d’un pouvoir de rejet national. Pour gouverner un peuple, il faut être capable de lire son âme, sa foi, ses principes, son éducation. La restriction du délai d’enrôlement des électeurs est un aiguillon pour que nous acceptions tous des sacrifices pour conquérir sans faille et massivement les cartes d’électeurs.
Ceux qui demeurent dans les charmes de l’horreur n’ont pas vu ce peuple grandir, vouloir ce qu’il ne veut pas, c’est-à-dire, assumer ses charges au péril de sa vie pour conquérir sa liberté. Notre conscience collective connaît les temps de sursaut pour rebâtir sa solidarité, revitaliser ses rêves. L’enfantillage politique de restriction des candidats du droit de vote est une légèreté politique qui ne peut surprendre le peuple du Togo. Pour les élections locales, c’est peine perdue pour le palais de Kégué de se couvrir des dentelles de rempart.
2) Le temps du ralliement citoyen
La tactique de restriction de l’électorat de l’Opposition se dessine dans la compression estriction malsaine du temps d’enrôlement de l’incroyable masse qui conteste dans la durée le régime dynastique. Il est clair que 85% des Togolais sont acquis à l’alternance politique. Cette puissance de changement doit être contrariée ou brisée par les pires ouvertures d’un homme de la farce. Il déclare à nouveau la guerre aux déferlants contingents patriotiques de l’Opposition par un choix d’élimination directe du fichier électoral ceux qui font la matrice d’un nouvel ordre politique au Togo. La déclaration d’intention d’ouvrir les locales à l’Opposition est couverte d’une fourberie révoltante dont l’objectif d’empêcher l’Opposition de bénéficier de toutes ses voix. Dans La guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean GIRAUDOUX nous prévient : « Il suffit de chanter un chant de paix avec grimace et gesticulation pour qu’il devienne un chant de guerre »
Il nous appartient, en tant que peuple, de répondre au chant de guerre de Faure GNASSINGBE sous le couvert d’une ouverture des locales à l’Opposition sans y mettre ni le cœur, ni l’esprit, ni la méthode, ni les moyens. Nous ne sommes pas d’une intelligence néolithique à tomber pieds joints dans ce jeu de la mauvaise conscience. Notre dévouement à la patrie est un héritage. Nous portons nos régions, nos communes, notre pays dans nos veines. Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour surmonter les écueils et les épines jetés partout sur le chemin des prochaines consultations électorales.
Par-delà les multiples embûches, notre ralliement patriotique est la force ascendante qui balaie notre voie, notre trajectoire. Si nous avons fait le choix d’assumer le progrès, le changement qui redonne vie à nos communes, à nos collectivités locales, la solidarité populaire ne peut que se passer des astuces et tactiques d’éloignement de la grande masse du recensement électoral.
La sensibilisation et la mobilisation des consciences endormies sur la proximité et l’enrôlement pour un fichier électoral doivent commencer. Chacun à l’obligation de faire sa part d’excitation et d’aiguillon pour que nous acceptions des sacrifices pour nous inscrire massivement et sans renoncement aucun à la mi-mai dans les centres de recensement pour les locales.
La date d’enrôlement est à nos pieds. Les organismes de défense de Droits Humains autant que la société civile comme les parties politique de l’opposition doivent investir les medias, les radios de proximité et les nouvelles technologies de l’information pour diffuser à grande échelle le crédit populaire dont les locales ont besoin pour la reconquête de nos villes et communes.
L’intelligence de reflexe pour un répondant à la hauteur du défi nous sortira de l’étau de confinement de la grande masse de l’opposition qui avait choisi de s’abstenir d’un accompagnement des crapules et des transgresseurs autoritaires de la feuille de route de la CEDEAO lors de la fausse intervention de l’organisme sous-régional pour une sortie de crise au Togo.
Les républiques meurent de leurs insolences et les peuples les ressuscitent de leur courage, de leur détermination. Bravons tous le temps pour une inscription massive pour les locales.
Source : www.icilome.com