La Sierra Leone vend un ‘diamant de la paix’ à New York

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La Sierra Leone va vendre à New York un diamant de taille exceptionnelle, baptisé le « Diamant de la paix », au cours d’une vente aux enchères devant marquer une rupture avec le tristement célèbre trafic des « diamants du sang », ont indiqué mardi les autorités sierra-léonaises.

Mis au jour en mars dans la province diamantifère de Kono (est) par des employés d’une entreprise de prospection minière appartenant à un pasteur évangélique, Emmanuel Momoh, ce diamant de 709 carats est la plus importante découverte en Sierra Leone depuis près d’un demi-siècle.

Il sera mis aux enchères le 4 décembre à New York par la société spécialisée dans la vente de diamants Rapaport Auctions, ont précisé les autorités de ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest lors d’une conférence de presse.

La pierre brute a été exposée lundi et mardi en Israël et sera montrée à Anvers (Belgique), l’une des capitales mondiales du diamant, du 30 octobre au 10 novembre, puis à New York du 13 au 30 novembre, où elle sera notamment exposée au siège des Nations unies, selon la même source.

Dans un premier temps, la Sierra Leone avait souhaité vendre sur son sol ce diamant, qui serait entre le 10e et 15e plus gros jamais trouvé dans le monde, selon des experts. Mais la meilleure offre, de 7,7 millions de dollars (6,5 millions d’euros) proposée en avril avait été jugée insuffisante par le gouvernement, qui a donc décidé de le vendre à l’étranger.

La controverse autour des « diamants du sang », ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits en Afrique, comme en Angola ou pendant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), a abouti au régime international de certification dit « de Kimberley », entré en vigueur en 2003, qui fixe les conditions d’exportation des diamants pour ses 75 Etats membres.

Le pasteur Emmanuel Momoh s’est dit mardi convaincu que les fruits de la vente du « Diamant de la paix », selon son nom officiel, permettront « d’améliorer la vie des populations en apportant de l’eau, de l’électricité, des écoles, des équipements de santé, des ponts et des routes » dans la région de Kono.

« Nous sommes reconnaissant au pasteur d’avoir transféré le diamant au gouvernement plutôt que de l’avoir fait passer en contrebande à l’étranger », a déclaré le porte-parole de la présidence du pays, Abdulai Bayratay.

Le propriétaire devra verser 15% du produit de la vente à l’Etat, et 30% d’impôt sur le revenu, selon le directeur de l’Agence nationale des minerais (NMA), Alusine Timbo.

CamerounWeb.com