La protection des espèces en voie d’extinction, un pan de développement durable que les candidats à la présidentielle ignorent

0
248

Le Togo vit au rythme de
la présidentielle et les candidats déroulent leurs programmes pour convaincre
les électeurs. Dans leurs différents programmes de campagne, les 7 candidats ne
parlent que du bien-être social de la population. Même si certains comme Faure
Gnassingbé, candidat sortant, Jean-Pierre Fabre, Agbéyomé Kodjo et Wolou Komi
ont dans leurs programmes énumérés quelques lignes pour la protection de
l’environnement, le constat est que devant l’électorat, ils ne disent rien sur la
protection des espèces animales, marines et végétales en voie d’extinction. Pourtant,
le Togo a ratifié des accords sur la protection des espèces en voie de
disparition.

La prise en compte de la
question sur la protection des espèces en voie d’extinction par les différents
candidats à la présidentielle devant les électeurs, doit être, même si les
besoins sont énormes, un point essentiel. L’environnement doit être au centre
des préoccupations de ceux qui aspirent diriger le pays, parce que cela a aussi
des atouts touristiques et participe à l’équilibre de l’écosystème. Pire,
aucune organisation de la protection de l’environnement n’a pris sur elle, ce
moment de la campagne présidentielle, pour discuter avec les candidats sur
l’urgence d’intégrer au débat, les questions sur la protection de
l’environnement en général et plus particulièrement la protection des espèces
en voie d’extinction et des sites écologiques qui ne cessent d’être fragilisés
pour des questions économiques.

A l’heure où l’on est
submergé par la pollution dans notre pays, particulièrement dans la capitale
Lomé, on sent une incapacité d’avoir des réponses durables pour le cas des
déchets plastiques qui constituent une véritable bombe écologique. Et, les
différents candidats n’en parlent que pour peu. Par exemple, si au Togo les
principales menaces qui pèsent sur les tortues marines sont les captures
accidentelles, la collecte des œufs, le braconnage, la dégradation des habitats
et la perte de plages de ponte, il n’en demeure pas moins que les déchets
plastiques que les tortues marines prennent pour des méduses, les étouffent et
les tuent. Les détritus constituent une menace pour une large partie de la
faune marine : les déchets les plus gros causent blessures, infections ou
mutilations aux tortues marines par effet « d’emmêlement », par exemple avec
des filets ou des sacs.

Pourtant, les écosystèmes
marins et côtiers du Togo jouent un rôle crucial dans les processus
écologiques. Ils sont caractérisés par une haute importance biologique et
constituent des sites importants pour la reproduction, la croissance ou le
passage obligatoire des espèces migratrices. On y rencontre des espèces de
tortues marines et de mammifères marins.

Actuellement, des
milliers d’hectares de végétation sont brûlés au vu et au su de tout le monde.
Il est vrai qu’en novembre dernier, le ministre de l’Environnement, du
Développement Durable et de la Protection de la Nature  (MEDDPN), David Wonou OLADOKOUN a rendu un
communiqué dans lequel, il revient sur l’interdiction des feux de brousse au
Togo et a rappelé la nécessité pour toute la population de s’impliquer dans cette
lutte, en accompagnant les autorités environnementales et forestières dans
leurs actions. Mais, cela ne dissuade personne, les feux continuent de brûler
la végétation et même au nord, non loin des parcs, menaçant du coup les
quelques espèces dont les éléphants en voie d’extinction qui y vivent.  Selon les responsables des différents parcs
du pays, presque toutes les espèces sont menacées d’extinction, notamment les
babouins, cobes, éléphants, serpentaires, buffles, lions, panthères, hyènes,
chacals, renards, phacochères, antilopes, porc-épic, pangolins géants et
quelques 200 espèces d’oiseaux.

L’érosion côtière, la
perte graduelle de matériaux qui entraine le recul de la côte et l’abaissement
des plages, affectent aujourd’hui presque tout le littoral togolais. Des villes
historiques comme Aného et Agbodrafo sont menacées de disparition. Les efforts
déployés marqués par un déficit de réponses structurelles globales et surtout
de financement, sont en deçà des menaces encourues et des souffrances des populations
affectées par l’avancée de la mer. Pourtant, la protection de l’environnement
et des espèces en voie de disparition devrait être le cheval de bataille de
tous les candidats en cette période électorale.

Normalement sur les
questions de la protection des espèces en voie d’extinction, les candidats
devraient définir une politique concertée et planifiée à l’échelle de la
planète. Il est donc primordial de passer à une écologie humaine, fondée sur
l’idée de responsabilité vis-à-vis de l’homme et de la nature. En définitive,
il faut une transition écologique et de surcroit énergétique pour le bien être
pour tous, l’intégration de la préservation de l’environnement dans l’éducation
nationale. (EAGLE-Togo)

Source : TogoActu24.com