« Tout peuple, dans sa majorité, parvient toujours à la conquête pleine et entière de ses droits… si le Pape François n’est pas arrivé à convaincre le Président Faure Gnassingbé de pardonner à son frère Kpatcha Gnassingbé et le libérer, ce n’est pas Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro ni moi qui y parviendrait. Que Dieu lui-même inspire Mr Faure Gnassingbé, le guide et nous accorde sa miséricorde pour notre rédemption. Sachez, mes chers compatriotes, que nous avons déjà notre feuille de route. C’est notre devise nationale : ’’Travail, Liberté, Patrie’’ ». C’est là la forte conviction que partage le président du PPR avec ses concitoyens togolais à la veille de cette nouvelle semaine qui s’ouvre dans quelques heures. Lecture !
PROFESSION DE FOI DU PRR
Mes chers compatriotes,
Je viens vous rappeler qu’il n’y a pas de politique qui vaille en dehors de celle qui élève tous les citoyens de la nation à la dignité humaine et qui serve au prestige de la patrie. Qu’importe le nombre d’infrastructures construites, tant qu’il y a des millions de citoyens, qui sont laissés pour compte et qui végètent dans la misère et l’indignité, la politique conduite demeure une banqueroute. La faillite économique, sociale et morale de notre pays est aggravée par l’inconséquence des politiciens du pays et leur aveuglement tragique. Contrairement à ce que nos anciens colonisateurs nous disent, il ne peut exister une véritable démocratie sans un niveau convenable de développement et d’éducation de la population.
C’est l’ignorance qui tue et en plus, comme l’a constaté le philosophe : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Ce n’est donc pas en organisant des élections que l’on sert au progrès de la démocratie, surtout quand ces élections sont frauduleuses, non équitables et non libres. Faire voter une population à plus de 80% d’analphabètes est une forme de déviance de la démocratie ? Cela conduit forcément à l’achat des consciences, à des dérèglements et à des vices de toutes sortes. C’est un appât pour les parvenus et un attrait pour les plus médiocres, les arrivistes et les plus corrompus de la société. Avec un système de l’éducation aussi défaillant, un pouvoir d’achat des travailleurs aussi bas. Avec notre propension à la division, à l’ostracisme et au sectarisme, il n’est pas facile de faire triompher la raison et la méthode. Le pouvoir, sans les moyens et le discernement pour l’exercer, peut devenir scabreux et casse-gueule. C’est la raison pour laquelle, j’ai proposé des dotations financières annuelles de 3 milliards de FCFA pour chaque préfecture sur 2 années afin qu’elles élaborent et réalisent des projets de développement à la base avant leur suppression et l’organisation des élections locales.
Malheureusement, toutes mes propositions sont appropriées, escamotées et dévoyées. On en fait des mirages pour en bercer la population et s’en servir pour s’enrichir personnellement ou pour conserver sa fonction. Ceux qui vivent sur le compte de l’État et qui n’ont plus des émoluments de députés, s’empressent pour devenir maires. Il leur suffit de fourberie pour justifier leur déloyauté ou leur traîtrise. C’est une question de survie pour eux puisqu’ils sont des professionnels de la politique et ne savent rien faire d’autre. Pauvre peuple togolais ! Depuis 1956, les politiciens vous divisent, vous violentent et vous humilient. Ils abaissent le pays et vous habituent à détester les patriotes, à succomber à la calomnie et à vous soumettre aux prédateurs étrangers dont ils se servent pour piller les ressources nationales. Je sais que les voies de la vérité et de la justice sont difficilement aperçues de la multitude. Alors les opportunistes, les adroits ennemis de la droiture et de l’impartialité ont toujours intenté perfidement aux patriotes les accusations de ne pas être des opposants.
J’éprouve ainsi cette douleur lancinante quand je vois une foule de mes compatriotes que cette divagation de vils politiciens ravale au-dessous de la condition humaine. Le salut de notre nation et de la liberté sur la terre de nos aïeux commande impérieusement un changement radical dans la gouvernance de l’État et de notre état d’esprit. Dieu abhorre le mensonge, la haine, le ressentiment et l’esprit de vengeance ou de revanche. C’est la raison pour laquelle, j’ai toujours trouvé contraire aux intérêts de nos populations de les livrer légèrement à des convulsions dont le résultat serait plus division, de violence et de ressentiment. On n’a pas le droit moralement de faire ériger une nouvelle tyrannie sur celle qui existe.
Sachez mes chers compatriotes, que seule une égale répartition des charges et des jouissances est le véritable moyen pour avoir la paix dans le pays, le moyen le plus sûr pour la perfection de l’État et le seul remède pour bannir pour longtemps l’oppression et la misère. Nous devons rendre impossibles ou très difficiles les ravages de l’ambition non justifiée, du cumul des fonctions et de la corruption. Nous ne devons mettre en action la force du peuple et la faire triompher que par l’ascendant de la vérité, par l’amour de la liberté et de la justice. Que nos frères et sœurs, qui jouissent aujourd’hui du pouvoir sans retenue et même en abusent, sachent que l’on peut réprimer pour un temps les élans prématurés de la résistance populaire mais on ne peut jamais éteindre son énergie que par le rétablissement de la justice sociale. Tout peuple, dans sa majorité, parvient toujours à la conquête pleine et entière de ses droits. Par ailleurs, sachant que Dieu a oint Jésus Christ pour avoir professé la foi, l’amour et le pardon, j’ai fait mien le message du Christ. C’est ce qui guide ma vie. C’est aussi cette réalité qui me fait comprendre que si le Pape François n’est pas arrivé à convaincre le Président Faure Gnassingbé de pardonner à son frère Kpatcha Gnassingbé et le libérer, ce n’est pas Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro ni moi qui y parviendrait. Que Dieu lui-même inspire Mr Faure Gnassingbé, le guide et nous accorde sa miséricorde pour notre rédemption.
Sachez, mes chers compatriotes, que nous avons déjà notre feuille de route. C’est notre devise nationale : « Travail, Liberté, Patrie. ». Elle est l’œuvre et l’héritage de nos devanciers. Nous n’avons pas besoin d’une autre feuille de route. Ce serait une haute trahison de notre destinée. J’ai foi en Dieu et j’ai confiance dans l’avenir de notre nation. J’appelle donc tous les patriotes à espérer et à œuvrer pour la préservation de l’unité nationale et du progrès de notre patrie. Que Dieu Tout-Puissant, miséricordieux et bon, nous inspire, veille sur notre nation et nous protège.
Fait à Paris : le 19 Mai 2019
Nicolas LAWSON
Président du PRR
Source : telegramme228.com