La Commission électorale nationale indépendante (CENI) poursuit sa course effrénée pour la tenue des élections au Togo. Et ce, malgré les recommandations des Facilitateurs. Devant la presse en début de semaine, l’homme de main du régime de Faure Gnassingbé, Kodjona Kadanga, a créé la surprise en annonçant la tenue des élections locales et le référendum le 16 décembre 2018, soit 4 jours avant les élections législatives.
Faure Gnassingbé et son gouvernement démontrent une fois encore qu’ils n’ont aucun compte à rendre au peuple togolais qu’ils prétendent diriger. Malgré les interpellations, Kodjona Kandaga et sa CENI foncent tête baissée dans le mur et comptent réaliser l’impossible en organisant dans un délai très court, trois élections censées remettre le pays sur le rail d’une vrai démocratie. Pourtant, aucune des réformes préconisées dans la feuille de route de la CEDEAO n’a été réalisée jusqu’à ce jour.
Selon nos informations, le texte qui fera prochainement l’objet du référendum n’est autre que le projet de loi du gouvernement qui n’a pas pu avoir les 4/5 requis au parlement en septembre 2017, pour être entériné.
Ce nouveau texte en question est orphelin de la célèbre phrase de la Constitution de 1992 (version originelle) qui stipule dans son article 59 que : « en aucun cas nul ne peut exercer plus de deux mandats à la tête de l’Etat ».
Le nouveau texte que le régime compte soumettre au référendum est tout simplement taillé sur mesure pour garantir au Prince de la Marina un pouvoir à vie sommet de l’Etat.
Intervenant mercredi sur les ondes de la radio Victoire Fm, Me Dodji Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR, parti membre de la Coalition des 14) a désapprouvé les démarches de Kodjona Kandaga et sa CENI.
Selon l’avocat, le Prof. Kodjona Kandaga et ses collaborateurs à la CENI mettent la charrue devant le bœuf en voulant organiser le référendum alors qu’aucun texte n’est déjà envoyé à l’Assemblée Nationale. « La feuille de route à préciser que ce n’est que dans l’hypothèse où les réformes ne sont pas faites à l’Assemblée Nationale qu’on ira au référendum. Mais pour que le texte soit adopté par les députés, il aurait fallu que le gouvernement envoie le texte à l’Assemblée nationale. On nous a annoncé l’arrivée d’un expert constitutionnel pour nous aider à concevoir le texte, nous attendons cet expert-là qui va essayer de proposer un texte conforme aux normes de la CEDEAO. Mais l’expert n’est pas venu, aucun texte n’est envoyé à l’Assemblée. Et aujourd’hui, on nous annonce un référendum. Cela veut dire que ces gens-là, ils marchent sur la tête », a-t-il fulminé.
Pour ce responsable de la Coalition des 14, c’est de la « provocation » pure et simple de la part du régime. « Qui va tomber dans ce piège à con ? Nous sommes cohérents dans ce que nous disons. Aujourd’hui, ce n’est pas l’organisation d’élection truquée qui va nous sortir des difficultés au Togo. (…) Ce qu’ils sont en train de faire là, loin de régler la crise politique togolaise, va la compliquer », a-t-il averti.
Tout porte à croire que les responsables de la Coalition des 14 ne laisseront pas le régime RPT-UNIR organiser une quelconque élection sans les réformes prescrites dans la feuille de route de la CEDEAO. Sûrement que les questions de la CENI et des élections seront au cœur du débat lors des prochaines discussions avec la Facilitation.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com