Instituée par l’OMS, la 17ème journée africaine de la médecine traditionnelle sera célébrée à travers le continent demain 31 Août 2019. Au Togo, au détour d’une sortie d’un acteur du secteur, une bonne nouvelle est apportée aux apprenants mais aussi aux praticiens togolais de la médecine traditionnelle.
Et le porteur de cette bonne nouvelle, c’est le Dr Koffi Koudouvo, Maitre de conférences CAMES en Ethno-botanique et Ethno-pharmacologie à l’UL (Université de Lomé), également Expert de l’Organisation Ouest-africaine de Santé en la matière de pharmacopée et de médecine traditionnelle et Président national de WANNPRES Togo, la branche togolaise du Réseau Ouest Africain des Chercheurs sur les Substances Naturelles. Commentant le thème de cette année, qui est « L’Intégration de la formation de la médecine traditionnelle dans les curricula universitaires », il juge que tout est certainement parti de ce que « l’OMS a reconnu que peu sont des universités qui ont intégré de curricula de médecine traditionnelle dans la formation des médecins. Ce manque a fait que le problème de discrimination ou de stigmatisation des praticiens de la médecine par leurs confrères praticiens de la médecine conventionnelle continue malgré en ce que je sache, les efforts consentis par l’OOAS à cette intégration, il y a toujours cet écart qu’il est là ». A tout prendre d’après Dr Koudouvo, il s’agit là d’ « une invite à intégrer ces curricula qui ont été élaborées depuis bientôt 10 ans dans la formation des médecins et des pharmaciens pour qu’ils aient les notions qu’il faut pour mieux exercer leur métier en collaboration avec la médecine traditionnelle ».
Pour ce qui est du Togo, il a salué dans un premier temps les efforts faits par le ministère de la Santé. D’après lui, « il y a un problème qui était là depuis et le Dr Atissoh qui était l’ex Directeur du Service de la Médecine traditionnelle a fait un effort pour faire élaborer les textes d’application, et le Dr Malou, une fois arrivé, la première chose qu’il a fait, c’est de faire signer ces textes d’application par le ministre. J’avoue que ces textes là vont amener maintenant les praticiens de la médecine traditionnelle à se faire reconnaitre formellement au niveau du ministère de la santé et c’est lors que la personne est reconnue par l’autorité qu’on aura alors à faire ce qui doit être fait à son endroit. Parce que lors que nous allons commencer à faire enseigner des curricula par des personnes qui n’ont pas été formellement reconnues par le ministère, on se mettra en faut. Donc les curricula sont prêts et le texte est voté en novembre dernier, le feu est vert et tout est ouvert maintenant pour qu’on puisse commencer à enseigner ces curricula au niveau des universités publiques, pour que les praticiens de la médecine traditionnelle aient des certificats, signés par des universités pour un meilleur exercice de leur médecine ».
Ce sera pour la rentrée universitaire prochaine ou pas ? On attend de voir.
En tout cas, il faut noter que c’est un thème très bien partagé par le président de l’association Xoesse (Association Régionale des Thérapeutes Traditionnels), Zikpo K. Adzavon plus connu sous le nom de Dr Xoesse (de son nom d’emprunt dans la pratique de la médecine traditionnelle), qui a profité de l’occasion pour appeler ses collègues praticiens de la médecine traditionnelle à s’inscrire plus dans la dynamique de la formation afin de pouvoir poser les diagnostics adéquats et s’assurer du dosage des produits pour une meilleure guérison des patients qui se présentent à eux, surtout dans un pays où plus de 80% des populations se soignent à l’aide des produits de la médecine traditionnelle. Une chose est certaine d’après Dr Xoesse, et son expérience des 32 ans de pratique, « déjà par une bonne consultation, le patient est guéri avant même la prise du produit qui lui est prescrit ».
Organisatrice de cette rencontre en prélude à la célébration de cette 17ème Journée africaine de la médecine traditionnelle, l’association Xoesse regroupe des tradi-praticiens du Togo, Bénin et du Ghana. Au Togo, et pour ce qui est seulement de Lomé-Golfe et de la région Maritime, on dénombre d’après des chiffres officiels communiqués au cours de cette rencontre avec la presse, plus de 918 praticiens de la Médecine traditionnelle.
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Source : telegramme228.com