La répression policière dont ont fait l’objet les étudiants de l’Université de Lomé cette semaine continue de susciter des réactions dans l’opinion. La Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH) condamne ces violences et demande aux autorités universitaires de respecter la franchise universitaire.
Déclaration
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) condamne la répression barbare, primitive, infamante et sauvage dont certains étudiants de l’Université de Lomé ont été l’objet les 14, 15 et 16 juin 2017 et interpelle les Ministres de l’Enseignement Supérieur, de la Sécurité et de la Protection Civile, ainsi que les autorités universitaires sur le respect des franchises universitaires et des libertés publiques.
Le mercredi, 14 juin 2017, des étudiants, réunis au sein de la Ligue Togolaise des Droits des Etudiants (LTDE), avaient projeté une Assemblée Générale sur le Campus universitaire de Lomé en vue d’informer leurs camarades sur l’évolution des négociations enclenchées avec les autorités compétentes, notamment le Ministre de l’Enseignement Supérieur relativement à leur plateforme revendicative.
Cette Assemblée Générale, à peine commencée, a été dispersée par les forces de l’ordre et de sécurité requises pour la cause. Il s’en est suivi des courses poursuites, des jets de pierres et de grenades lacrymogènes. Le président de la LTDE, M. Folly SATCHIVI, a été interpellé et déféré à la prison civile de Lomé.
Ces opérations ignominieuses ont continué et pris de l’ampleur les 15 et 16 juin 2017, où les forces de l’ordre ont poursuivi les étudiants jusqu’à leurs derniers retranchements, dans les cités et résidences universitaires, au-delà même du campus, au carrefour de Lomegan et celui du GTA.
Au cours de leurs descentes musclées et punitives, les forces de l’ordre ont sérieusement pris à partie des étudiants qu’ils ont méchamment molestés et indignement fait passer à tabac. Des vidéos rapportent des scènes particulièrement barbares et odieuses des forces de l’ordre rouant sauvagement des étudiants de coups et les traînant par terre. Des blessés graves, de nombreuses arrestations et dégâts matériels ont été enregistrés.
La LTDH, tout en partageant le souci constant et permanent des autorités universitaires à faire régner l’ordre et la discipline sur le campus, et en réprouvant toute revendication violente des droits, condamne avec la dernière rigueur cette répression barbare, primitive, infamante et sauvage dont ont fait l’objet les étudiants et interpelle les Ministres de l’Enseignement Supérieur, de la Sécurité et de la Protection Civile, ainsi que le Président de l’Université de Lomé, sur le respect des franchises universitaires et des libertés publiques.
La LTDH souhaite un prompt rétablissement aux étudiants blessés et demande la libération immédiate et sans condition de ceux qui sont interpellés. Elle demande enfin à tous les protagonistes d’œuvrer pour une issue négociée de cette situation.
Fait à Lomé, le 16 juin 2017
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Me Raphaël N. KPANDE-ADZARE
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