Lorsqu’un Procureur de la République, garant des libertés individuelles et des intérêts généraux de la société, travestit les faits ou verse dans le mensonge, c’est que la justice de ce pays se trouve dans un état de déconfiture totale. C’est malheureusement le cas au Togo où même le statut de grand chrétien, parfois pentecôtiste de certains, ne les empêche pas de mentir. Dire que la religion est devenue un masque dont se servent certains malins pour paraitre et se donner bonne conscience n’est qu’un euphémisme.
La justice au Togo est aussi pourrie que le système qui régente le pays depuis plus de 50 ans. Les milliards injectés par les partenaires pour faire sa toilette ont pris une destination inconnue. A part quelques bâtiments mal construits, le pavage de la cour du tribunal, le système judiciaire continue d’être nocif pour les citoyens. Les institutions de la République ne sont qu’à l’image de ceux qui les animent. Et ces derniers sont loin d’être des hommes irréprochables. La justice qui est le 3ème pouvoir dans une République, n’est truffée que de certaines personnes malhonnêtes, menteurs, fraudeurs, manipulateurs, à la recherche du gain facile et qui versent dans la course à l’enrichissement illicite. Elle doit être un instrument permettant de dire le droit, rien que le droit, et respecter la loi qui la régit. Mais au Togo, on remarque que bon nombre de magistrats sont aux ordres et ne font que la volonté de ceux qui les ont placés là-bas, afin de ne pas perdre leurs postes.
Quand un haut magistrat soutient sans honte que son poste est politique et qu’il est nommé pour servir ses bienfaiteurs (chef de l’Etat, ministres, barons du régime RPT/UNIR, intimes du chef de l’Etat), il y a péril en la demeure. Quand un procureur de la République avoue qu’on lui a demandé d’arrêter quelqu’un et de l’envoyer en prison et que lui, il n’a fait que s’exécuter, sachant bien que cette personne est innocente, cela démontre tout son cynisme. Et pourtant il clame sur tous les toits qu’il est chrétien et pratiquant.
Les prisons au Togo sont remplies des innocents et leurs dossiers disparaissent souvent au niveau des parquets. On s’entend parfois dire que telle autorité a donné l’ordre de ne pas libérer tel ou tel détenu.
Quand un Procureur de la République, pour se dédouaner, a cru bon devoir publier un communiqué truffé de mensonges et menaçant diffusé sur la TVT, et pris en flagrant délit de mensonge, tente de brandir le fameux article 497 du Code pénal pour menacer ceux qui dénoncent les travers de la justice togolaise, c’est assez cocasse. Et pourtant ce haut magistrat traine des casseroles de pots de vins et autres magouilles.
Dans l’affaire de l’élu ghanéen dans laquelle le prévenu est accusé injustement, il est ressorti que des 700.000f CFA que le juge Yacoubou Abodji a perçu au motif auprès de la famille du détenu qu’il allait intercéder en sa faveur, le Procureur de la République Blaise Essolissam Poyodi a eu sa par via flooz.
En effet, il est avéré que celui-ci a bénéficié de 200.000f CFA via ce moyen de transfert. Mais en plus, 4 tonnes de ciment lui ont été remis.
Seulement, un bien mal acquis ne profite que rarement. Le camion qui convoyait les tonnes de ciment vers son chantier dans le nord plus précisément à Kara, a eu un accident. Le chauffeur en état avancé d’ébriété, est entré en collision avec un véhicule d’une organisation. Et c’est le commissaire de la ville de Tsévié qui a été sollicité nuitamment par le Procureur de la République bénéficiaire des tonnes de ciment pour que l’affaire ne s’ébruite pas.
Malheureusement ces cadeaux indûment acquis n’ont pas permis de libérer l’élu ghanéen innocent et accusé à tort qui, depuis décembre 2013, continue de croupir dans les geôles de la prison civile de Lomé jusqu’à ce jour. Certains juges et magistrats, pas des moindres, ont des démarcheurs (nationaux comme étrangers) qu’ils utilisent comme intermédiaires pour escroquer les familles des détenus voire les détenus tout en les dépossédant de leurs biens immobiliers. Un haut magistrat de la République a pour démarcheur un nigérien.
Justice togolaise = Justice bancale.
Justice togolaise = Justice de certains juges et magistrats véreux.
Justice togolaise = Justice de certains juges et magistrats escrocs.
Justice togolaise = Justice de l’arbitraire
Justice togolaise = Justice à problème
Justice togolaise = Justice aux ordres
Dans ce pays, on voit la célérité avec laquelle la justice opère quand il s’agit des dossiers obscurs montés de toutes pièces pour écarter des hommes politiques de la scène. On a vu la façon dont l’affaire des incendies des marchés de Kara et Lomé a été traitée avec complaisance pour maintenir des innocents en prison et les vrais commanditaires bien connus en liberté. Il en est de même des affaires des litiges fonciers où le procureur et des juges précipitent les dossiers à la vitesse de la lumière. Tout simplement parce qu’il y a à manger.
Au lieu de travailler avec la conscience et la crainte du Grand Divin Propriétaire et Maître de la nature, on préfère servir et faire plaisir à un homme, une famille et un clan. Les magistrats excellent dans le zèle et le mépris, de même que ceux qui gèrent le Togo comme une épicerie familiale, oubliant que ce qui a un début, a forcément une fin, et que seul DIEU est éternel. Ils paieront tôt ou tard les actes contraires à la nature qu’ils posent aujourd’hui contre leurs semblables.
La roue de l’histoire tourne et tournera toujours. Il est donc important de travailler avec sa conscience et professionnalisme. Aujourd’hui ils se disent qu’ils font le sale boulot parce qu’on le leur demande, mais demain ils seront seuls face à la justice divine.
Des gens se cachent derrière la religion pour faire du mal et n’importe quoi avec leur prochain, tout en oubliant que celui qui pense tromper le DIEU Tout-Puissant, se trompe lui-même. Le prédécesseur de Blaise Essolisam Poyodi n’était pas moins chrétien. Il fréquentait le temple des Assemblées de Dieu de Djidjolé. Cela ne l’a pas empêché de faire son cinéma sur fond de montages et de mensonges dans le dossier de tentative d’atteinte à la sûreté, contre Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés. On sait là où il est aujourd’hui. Cela n’a pas servi de leçon aux zélateurs. Ils se diront certainement : ça ne va pas nous arriver. Mais qui vivra verra.
Kokou SAYA/Source : La Nouvelle N°0019 du 15 Mars au 15 Avril 2017
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