Elles (ACAT, ATDPDH, CEJP, GRAD, SADD SYNPHOT, membres du Groupe des six) ont fait connaitre cette analyse la semaine dernière. Et cette analyse indique que « »la géopolitique sous régionale et internationale est largement en défaveur de l’opposition togolaise pour la transformation sociale et politique au Togo » ».
Voici l’intégralité de cette analyse qui n’est que l’extrait de la déclaration ayant sanctionné leur dernière sortie…
… « »III. NOTRE ANALYSE DE LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE ACTUELLE
La crise sociopolitique des deux dernières années est l’expression sans cesse croissante du mécontentement populaire des citoyens togolais face à l’indifférence du gouvernement de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l’APG et les recommandations de la CVJR. Le règlement de la question des réformes, légitimes aspirations des citoyens togolais face au blocage de créer les conditions optimales pour l’alternance démocratique est devenue une préoccupation majeure, aujourd’hui partagée par la majorité des togolais.
L’échec du 27ème dialogue politique togolais et de la mise en œuvre consensuelle de la feuille de route issue de ce dialogue est la preuve de ce qu’il perdure de vrais blocages politiques sur la mise en œuvre de l’APG en son chapitre III, sur la poursuite des réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo. Mais en réalité, le groupe des 06, estime qu’il n’y a pas eu de dialogue politique pour ce 27ème dialogue pour conclure un accord, mais des concertations pour accoucher une feuille de route dont la mise en œuvre n’a pas été consensuelle. L’institution sous régionale (CEDEAO) chargée du suivi de la mise en œuvre transparente et consensuelle de la feuille de route a très vite cafouillée devant les tergiversations de la C14 et les précipitations du pouvoir.
Par ailleurs, la répression brutale et disproportionnée des forces de sécurité et de défense dans la gestion des manifestations publiques qui ont sous-tendu les revendications de l’opposition ces deux dernières années est une parfaite illustration de ce que le pouvoir n’a pas perdu ces vieux réflexes de conservation à tout prix du pouvoir et par tous les moyens.
A titre de rappel, une réforme avant la présidentielle de 2015 a été le vœu de l’écrasante majorité des citoyens togolais selon l’afro-baromètre d’octobre 2014. L’opinion publique sur cette question reste presque inchangée depuis lors. Mais l’enlisement du débat sur la rétroactivité du texte constitutionnel a permis au pouvoir comme à l’accoutumé de se maintenir alors que si le principe du droit selon lequel la limitation du mandat présidentiel est plus importante que de savoir si elle s’applique à X ou Y, avait été considérée, le Président de la République actuel serait à son dernier mandat.
par manque de lucidité d’une classe politique de l’opposition sans vision et sans stratégie, l’opportunité d’un autre boulevard s’est offerte sur un plateau d’or pour le pouvoir qui avait opté pour un accord gagnant-gagnant rejeté par l’opposition qui s’est enlisé dans un débat trompeur sur « la rétroactivité », or du point de vue des droits humains, la réintroduction du principe de la limitation du mandat présidentiel est plus importante que de savoir s’il s’applique à X ou Y.
Les réformes avant les législatives du 20 décembre 2018 avait été annoncé par le porte-parole du gouvernement en son temps (avant les législatives du 20 décembre 2018) sur une radio locale mais le constat est tout autre. Les législatives se sont déroulées sans les réformes constitutionnelles et institutionnelles ce qui conforte bien la stratégie du pouvoir : « Promettre une avancée, faire patienter, reculer et piéger ».
Que retenir des crises sociopolitiques récurrentes au Togo ?
La persistance de la situation politique résulte de la faiblesse d’une opposition qui n’a pas de répondant face aux stratégies et manœuvres politiques d’un pouvoir solidement implanté. Les stratégies développées par l’opposition togolaise sont loin d’ébranler le pouvoir. Le rapport de force opposition et pouvoir est loin d’être en faveur de l’opposition en termes de moyens financier, de répression, de plaidoyer en direction des institutions sous régionales et internationales et de relations avec certaines puissances internationales. En somme, la géopolitique sous régionale et internationale est largement en défaveur de l’opposition togolaise pour la transformation sociale et politique au Togo.
Quelle implication du groupe des 06 ?
Si le rôle de la société civile est crucial tout au long du processus de démocratisation et son dynamisme un critère important de la légitimité des véritables régimes démocratiques, sa vitalité gage le plus sûr de stabilité sociale et le rempart le plus efficace contre les tentatives de retour à l’autoritarisme, il revient justement au groupe des 06 dans le contexte actuel du pays de créer les conditions optimales d’un dialogue alternatif inclusif pour la paix sociale et le vivre ensemble pour les citoyens dans leurs différentes localités et partant la mise en œuvre rationnelle et efficace des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales tant espérées par le peuple » ».
Source : telegramme228.com