« La France est dans la responsabilité et non le déni…Il y a certains qui veulent garder le pouvoir longtemps et cela n’est plus possible…La France est aux côtés de ceux qui travaillent pour la promotion de la démocratie ».
Ces quelques phrases retenues du discours d’Emmanuel MACRON à l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou méritent d’être éclatées particulièrement à la dimension des évènements au Togo, à l’heure où le rebond d’effervescence en mobilisation pour l’Etat de droit, la liberté et l’alternance politique déborde largement nos frontières pour inonder en cascades la diaspora tout à fait visible partout sur le globe.
Faire de la politique, c’est se servir intelligemment des conjonctures et laisser agir le bon sens en suivant le cours des évènements avec sagesse. Aux frontières Sud du Burkina Faso, la Raison souveraine du peuple du Togo se perçoit très bien dans son déploiement massif dont on ne peut dénier la noblesse de combat contre une dynastie aux atrocités nazies qui rêve d’une éternité au pouvoir.
La génération MACRON n’est ni celle de MITTERAND, de CHIRAC, de SARKOZY ou de HOLLANDE. Elle est témoin de la démolition du Mur de Berlin. Elle a assisté à la libération démocratique des peuples de l’Est et de ceux de l’Afrique du Sud. Elle a une assise mentale non pas dans les comptoirs de l’asservissement, mais dans le triomphe de l’humain-patron et dans l’admiration du courage des peuples à triompher de leurs espérances.
L’histoire personnelle des hommes, leur époque participent à construire leur personnalité de base et leur itinéraire émet des signes distinctifs de leur évolution pour les répandre à l’échelle de leurs ambitions.
Le brasier populaire des Togolais contre tyrannie dynastique détermine les bases de perception du jeune Président français sur le Togo. Il ne peut plus s’écarter de l’emballement à la juste cause que nous défendons si âprement pour asseoir une nouvelle société. Nous croyons en nous dans ce combat démocratique et notre solidarité est une puissance irrésistible qui échappe à l’étreinte du tyran.
Aux portes du Togo, la bienveillance de MACRON pour défendre les peuples et non les rois ne nous prête-t-elle pas une assistance distinguée pour que nos efforts se décuplent pour atteindre nos objectifs ?
Si la densité de l’action unitaire pour l’alternance politique jamais ne s’essouffle, Emmanuel MACRON peut-il faiblir dans son principe de réalité sur les événements au Togo?
1) MACRON et le principe de réalité
Dans le monde politique comme dans la vie de toute l’humanité, les victimes qui ne sont pas lâches traversent de leur endurance les marbres de l’immobilisme et finissent par rallier à leur cause les bonnes consciences, et parfois les inerties redoutables ou méprisantes. Quand les victimes se donnent les moyens d’être visibles à la conscience universelle, l’humanité finit toujours par s’élever à leur défense.
Les excès, les exactions, la répression brutale et la terreur contre le soupir vers la démocratie sont si mortels dans notre pays sans que le renoncement au combat n’effleure le psychisme des Togolais. La longue histoire criminelle contre l’expression démocratique, du père en fils, entretient la haine contre le régime cinquantenaire sur le plan national et au-delà de nos frontières que l’insurrection massive de la conscience citoyenne se partage et se diffuse promptement à travers un monde moderne acquis à la cause de la liberté.
Les alliances et les convergences visibles ou invisibles sur le cas togolais, au sujet de la résistance est au-delà de nos espérances. Nous embarquons le monde sur notre chapitre de combat. Emmanuel MACRON, quoiqu’il avoue se débarrasser de la cellule africaine de l’Elysée, se fait accompagner par un Conseil présidentiel pour l’Afrique qui a absolument un regard sur le supplice des Togolais. Les artifices diplomatiques sur la tyrannie des GNASINGBE ne peuvent perdurer quand l’étendue du combat flambe d’une rage, plantureuse et incisive. L’engagement patriotique est fort costaud ; les parapluies de protection naguère efficaces se brisent. Les artifices de couvertures se démentent d’eux-mêmes dans le cours irrésistible de la marche du monde où les peuples impriment à leur existence leurs propres choix. Le Conseil présidentiel de l’Elysée ne saurait s’éloigner du bon sens parce que la conjoncture sous-régionale fortement démocratique ne laisse plus le droit de faire prospérer des incongruités monstres de soutien à la dictature. Rares sont les chefs d’Etat de la sous-région qui ne demandent pas à Faure de partir.
Emmanuel MACRON est dans un principe de réalité et se fait crédible à Ouagadougou par le ton et le sens qu’il donne à l’optique démocratique en général sur le continent et en particulier sur le Togo. Lionel ZINSOU, ancien Premier ministre au Bénin dont la voix porte à l’Elysée n’a jamais non plus manqué de souligner l’évidence de l’alternance démocratique au Togo.
Emmanuel MACRON est fortement entouré sur les sujets de l’heure en Afrique autant que sur la question togolaise, mais il ne peut pas se substituer aux Togolais ou donner des injonctions d’ingérences flagrantes et exhibitionnistes de condescendance. La subtilité diplomatique l’oblige à être dans des généralités sur le problème de l’alternance politique en Afrique.
En revanche, aucune interprétation politicienne n’efface ou ne dilue la réalité du terrain. Plus personne ne s’accommode à la dynastie GNASSINGBE pour la caresser ou la bénir du moment où elle subit un rejet effervescent, massif, et dans la durée. L’illégitimité viscérale et la légalité tronquée du père et du fils révoltent les consciences que la vulnérabilité du régime s’accélère au rythme de la contestation vigoureuse des Togolais. C’est la densité du combat national qui détermine l’accompagnement régional, français et mondial.
Personne ne peut affirmer que les turbulences inextinguibles qui assaillent une fin de règne chauffée sur les pavés du Togo et du monde éclairent le visage de Faure. Même les épisodiques sourires de la honte n’ont que des éclats lugubres sur le faciès de l’héritier dynastique en errance de quarantaine. Il est frappé d’une distanciation au regard de la position générale de ses pairs sur sa survie au pouvoir à une époque contre laquelle il rame avec une ambition détraquée.
De Ouaga à Accra en passant par Abidjan, MACRON tire une nuit sans étoiles sur le rêve d’éternité de Faure au pouvoir, parce que les précipices que ses pairs lui creusent, coordonnent les actions qui préparent la visibilité fracassante de l’alignement du jeune Président français, à l’instar des chefs d’Etat de la sous-région qui, majoritairement, épousent à la cause des Togolais.
L’asile du silence est le pire conseiller d’un chef confronté depuis quatre (04) mois à un chamboulement socio-politique. Le Cardinal de RETZ a vu juste lorsqu’il écrivait dans ses Mémoires : « Rien ne marque tant le jugement solide d’un homme que de savoir choisir entre les grands inconvénients »
2) Le langage des signes
Emmanuel MACRON n’a pas choisi sur un coup de dé le Burkina-Faso pour délivrer son message à la jeunesse africaine. Il n’a pas non plus félicité la jeunesse de ce pays pour desservir la démocratie en Afrique. Il a encensé l’exemplarité du combat raide qu’elle a mené contre la tyrannie COMPAORE. Par ce choix, il incite par là-même les voisins proches et lointains de ce pays a proprement suivre l’engagement total qui dessine leur destin et exécute leurs aspirations de façon pleine et entière.
Ainsi, l’inspiration de l’exemplarité du Faso réchauffe directement et adroitement ceux qui sont dans le même schéma de combat contre l’autocratie. MACRON donne un souffle vivifiant à l’orientation de la conscience togolaise en érection et l’exhorte à batailler ferme dans la phase ultime de sa lutte.
En politique, il y a des symboles et des lieux de la mémoire qui véhiculent de grands messages autrement plus costauds que la parole. Ce sont des symboles et des lieux de la mémoire qui rechargent le débit du cours de l’histoire et rallument les flambeaux de relais d’une période à une autre, d’une génération à la suivante. Ils constituent la source d’une solidarité synchronique et diachronique, c’est-a-dire, qu’ils permettent non seulement à ceux qui sont de la même époque de partager un lien fort, mais également à ceux qui vont suivre de se convertir à la noblesse des choix efficaces qui ont révolutionné la vie des peuples.
Il n’appartient pas à un chef d’Etat d’un pays tiers de prescrire aux citoyens d’un autre pays ce qui vaut le mieux pour eux. L’habileté politique est de l’ordre des signaux et des gestes circonstanciés. MACRON tout comme les Togolais savent qu’une tyrannie se combat, que la liberté n’est pas une hostie de charité et qu’un cheval ne va jamais tout seul dans un brancard. Il faut l’y contraindre! De l’autre côté de nos frontières où il perçoit très bien l’effervescence du combat démocratique au Togo, l’Aiguillon est clair, net, sérieux.
Les précautions du langage diplomatique s’effacent sur le poids des lieux et des symboles qui révèlent plutôt le podium de la nécessité. Aux heures troublantes de l’histoire des peuples, la bravoure réchauffée des républiques libérées dans les mêmes cas de figure est une caution à la répétition de l’histoire. Le jeune président français est admiratif de la lutte contre la tyrannie et nous demande de chasser le potentat contre lequel l’insurrection de notre conscience citoyenne ne faiblit pas, parce qu’il sait comme MONTESQUIEU, dans ses Pensées que « Les princes sont des bêtes qui ne sont pas attachées ». L’insurrection populaire est la seule voie de salut pour liquider un règne absolument tyrannique.
La responsabilité de la France pour nous aider à nous débarrasser de Faure et de ce régime des exactions, du vol, de la corruption et du crime nous appartient en tant que peuple digne, mobilisé et solidaire dans nos ambitions, dans nos volontés. Il nous appartient de remorquer la responsabilité d’accompagnement de MACRON à notre cause si juste, si évidente. Notre sincérité envers nous-mêmes prédispose la France à se mettre sur la ligne de notre combat.
Source : www.icilome.com