La FIDH et l’OMCT dénoncent un « harcèlement » des défenseurs des droits de l’homme au Togo

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La FIDH et l’OMCT dénoncent un « harcèlement » des défenseurs des droits de l’homme au TogoAprès la publication du rapport sur la situation des droits de l’homme durant la période de la crise politique, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) se trouve confrontée à une menace de poursuite judiciaire par le gouvernement qui désapprouve ce rapport. Le rapport fait état de 22 morts, un millier de blessés et des réfugiés. D’après le gouvernement, le rapport est « tendancieux » et  « dénué de tout fondement objectif ». Face à cette menace, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) montent au créneau et dénoncent un harcèlement des défenseurs des droits de l’homme au Togo. Lire la déclaration publiée par les organisations à cet effet !

Paris-Genève, le 6 août 2018 – L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) s’inquiète des menaces de poursuites judiciaires proférées par le gouvernement à l’encontre des membres de la Ligue togolaise des droits humains (LTDH) à la veille d’une réunion des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et appelle les autorités togolaises à assurer un environnement propice aux activités de défense des droits humains dans le pays.

Selon les informations reçues, le 30 juillet 2018, un communiqué de presse du gouvernement a accusé la LTDH de prétendues « informations fallacieuses et non fondées » en réponse à un rapport publié la veille au sujet de la répression des manifestations qui se développent à travers le pays depuis le mois d’août 2017.

Le rapport de la LTDH, intitulé « La répression et la torture contre le changement démocratique », recense 22 décès en lien direct ou indirect avec les manifestations qui ont eu lieu depuis un an dans les villes de Lomé, Sokodé, Mango et Bafilo. Le gouvernement recense de son côté un total de 14 morts, dont sept décès par balles et sept autres décès causés par « diverses causes ».

Dans son communiqué, le gouvernement indique « se réserve[r] le droit de donner une suite judiciaire à ce dossier après analyse complète du contenu dudit rapport ».

L’Observatoire s’inquiète de ces menaces de criminalisation à l’encontre de la LTDH et de ses membres, dans un contexte de harcèlement croissant visant les défenseurs togolais.

L’Observatoire rappelle que le 6 avril 2018, M. Assiba Johnson, président du Regroupement des jeunes Africains pour la démocratie et le développement, section-Togo (REJADD-Togo), a été inculpé de « diffusion de fausses nouvelles » et « outrage aux autorités publiques » suite à la publication, le 10 février 2018, d’un rapport préliminaire du REJADD-Togo et du Réseau africain pour les initiatives de droits de l’Homme et de solidarité (RAIDHS) intitulé Togo : Plus de 100 morts dans la répression des marches pacifiques du 19 août 2017 au 20 janvier 2018. Dans un communiqué paru le 13 février 2018, le Gouvernement togolais avait rejeté le contenu du rapport et menacé de poursuites judiciaires les deux organisations impliquées.

L’Observatoire appelle les autorités togolaises à s’abstenir de toute forme de harcèlement à l’encontre des ONG et défenseurs au Togo, et à se conformer en toutes circonstances aux normes régionales et internationales relatives à la liberté d’expression et d’information.

L’Observatoire, partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

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